Jirô Taniguchi – Un zoo en hiver
Avec Un zoo en hiver Jirô Taniguchi démontre une nouvelle fois qu’il est un conteur hors pair et nous emmène dans l’univers qui est le sien, celui des mangaka. Ce parfum autobiographique donne d’ailleurs encore plus de saveur à l’histoire de ce jeune homme passionné de dessin qui se retrouve assistant dans un atelier de manga. Des souvenirs qui nous immergent au sein d’une communauté de mangaka dans le Tôkyô des années soixantes et qui permettent de partager les doutes et les espérances de ce jeune japonais qui aime lire les récits de Seton.
L’histoire confronte le lecteur franco-belge à l’approche nippone totalement différente de la conception d’une bande dessinée, marquée par un rythme de production très élevé et un saucissonnage du graphisme où le maître s’occupe des crayonnés, tandis qu’une batterie d’assistants s’attèle à l’encrage, aux décors et à la calligraphie. Mais au-delà de l’étape artistique, Jirô Taniguchi va une nouvelle fois réussir à se concentrer sur ces petites choses qui donnent de la valeur à la vie, pour ensuite les agrandir jusqu’à ce qu’elles finissent par nous émouvoir.
Grâce à ce jeune homme qui aime se promener et croquer les détails des scènes qui s’offrent à lui, le lecteur retrouve le côté contemplatif des nombreux autres chefs-d’œuvre de l’auteur. A l’instar des incontournables Quartier Lointain et Le journal de mon père, Taniguchi va une nouvelle fois manier les thèmes de l’amitié et de la famille comme nul autre. La visite du frère de Hamaguchi et le sort de cette jeune fille fragilisée par la maladie ne laisseront ainsi pas indifférent.
Une one-shot qui mêle subtilité, simplicité et sentiments à un fond autobiographique très didactique.
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