Kim Dong-hwa – Histoire couleur terre
La jeune Ihwa a bien grandi depuis le tome précédent et semble prête à trouver chaussure à son pied (et ceinture à sa taille) après ses sentiments amoureux envers Chung-myoung, le jeune moine du temple Bulwonsa, et Sun-woo, le fils de la ferme fruitière. Son corps de jeune femme semble s’ouvrir à de nouveaux sentiments plus sérieux, après deux amourettes d’adolescente.
Jamais deux sans trois … c’est à la troisième coupe que l’on apprécie vraiment le goût de l’alcool. Les fleurs qui s’épanouissent au troisième mois du printemps sont les plus belles. En amour aussi, le troisième sera le bon …
Tout en prenant en considération les conseils de sa mère, qui sait que l’éclair de l’amour peut éblouir sur le moment, mais que c’est le modeste feu du foyer qui tient chaud toute la nuit, la jeune Ihwa va perdre son innocence au fil des pages.
Deak-sam, l’élu de son cœur, est comme la brise qui fait voler les pétales de fleurs, il lui chatouille tendrement le visage et fait virevolter ses jupes, mais ses longues périodes d’absence commencent à peser. Ihwa a eu tort de croire que l’amour avait la douceur des friandises. En vérité, il a le goût du sel. Quand on tombe amoureux, on a perpétuellement soif de l’autre… et petit à petit elle commence à comprendre ce que sa mère ressentait en scrutant l’horizon à la recherche de l’écrivain public de passage.
L’auteur coréen Kim Dong-hwa (« La Bicyclette rouge ») continue donc de développer cette complicité émouvante entre une mère et sa fille, deux femmes qui au fil des saisons laissent libre cours à leurs sentiments amoureux.
Même les moments de légèreté et d’humour qu’il intègre parfaitement à son récit sont emplis de poésie, de subtilité et de délicatesse. Même les plaisanteries les plus grasses des ivrognes de la taverne où travaille la mère d’Ihwa ont un fond de vérité. Une fois débarrassées des sous-entendus obscènes, elles cachent de vraies leçons de sagesse.
En utilisant les formes, les couleurs, les odeurs et la symbolique de la nature (arbres, papillons, fleurs, coquillages, chiens, et une petite dose de piment), Kim Dong-hwa va parvenir à exprimer des sentiments intimes avec une délicatesse extrême. En utilisant métaphores, ce poète coréen va libérer un parfum de sentiments avec subtilité et grâce.
Si la poésie est un art, Kim Dong-hwa l’illustre également à merveille. Alternant des cases sans décors afin de se concentrer sur les personnages et leurs échanges de sentiments, et des cases plus larges qui lui permettent de tirer la symbolique vers la nature en utilisant un maximum d’espace et de liberté, l’auteur nous livre un dessin gracieux qui contribue considérablement au côté poétique de cet album.
Si de nombreuses bandes dessinées utilisent la beauté plastique des femmes, Kim Dong-hwa leur rend l’hommage qu’elles méritent vraiment, dans le fond et dans la forme.
24 mars 2010 à 17 h 00 min
J’ai également beaucoup aimé cette série, elle est vraiment pleine de poésie.
24 mars 2010 à 17 h 19 min
Yep, une série qui mériterait d’être plus connue …
29 septembre 2015 à 23 h 18 min
[…] Un autre avis : Yvan […]
4 octobre 2015 à 6 h 26 min
[…] Yvan : « En utilisant les formes, les couleurs, les odeurs et la symbolique de la nature (arbres, papillons, fleurs, coquillages, chiens, et une petite dose de piment), Kim Dong-hwa va parvenir à exprimer des sentiments intimes avec une délicatesse extrême. » […]