Charles Masson – Soupe Froide
Mourir dans l’anonymat!
Charles Masson nous fait suivre le raisonnement hypothétique mais réaliste d’un SDF qui s’enfuit d’une maison d’accueil en pyjama et pieds nus sous la neige. On suit le parcourt d’un type qui souffre d’un cancer. Les médecins ont bien voulu lui enlever la mandibule pour tenter de le sauver, mais comme il n’avait déjà rien il ne voulait pas en plus qu’on lui prenne sa mandibule. Quand il fouille dans les poubelles, il ne cherche pas ses clefs car cela fait longtemps qu’il n’a plus de maison. Il n’y a qu’une chose qu’il a et qui le réchauffe : c’est la soupe chaude qu’on lui sert le soir au foyer. Alors, quand on a l’audace de lui servir une soupe froide, il se sent humilié et préfère fuir au beau milieu de la nuit !
On suit les dernières heures de ce SDF, de cet homme qui va mourir dans l’anonymat, tout ça parce qu’on n’a même pas été capable de lui servir une soupe chaude dans un monde où un SDF qui meurt de froid est qualifié de mort naturelle ! Ca ne devrait pourtant pas être naturel de mourir de froid … saloperie de monde !
En tant que lecteur on prend la peine d’écouter le monologue de 120 pages d’un type qu’on évite dans la rue. Des gens qu’on ne regarde pas alors qu’ils crèvent de faim et de froid et qui ont une histoire similaire à celle de ce SDF dans Soupe Froide. Charles Masson leur donne ici enfin la parole, rendant ainsi un peu de dignité à ces personnes qu’il nomme SIP (sans intérêt particulier).
Le trait assez brut et hachuré est tout de même convaincant et parfois surprenant. Je ne peux que vous conseiller de lire ce récit poignant, car la fin anonyme de ce SDF vous rendra intérieurement plus riche … Ces gens qui n’ont rien vous offrent ici leur histoire !
Ils en parlent également : Yaneck
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28 septembre 2011 à 7 h 48 min
Il va falloir que je déouvre cet album !
Un très beau témoignage également sur les personnes marginalisées, c’est « Hosni » de Max Le Roy
28 septembre 2011 à 9 h 58 min
Je pense que cela me plairait beaucoup!
28 septembre 2011 à 10 h 17 min
« En tant que lecteur on prend la peine d’écouter le monologue de 120 pages d’un type qu’on évite dans la rue. »
Très très vrai, j’approuve complètement… Très bien vu Yvan
28 septembre 2011 à 12 h 45 min
Une démarche intéressante de la part de l’auteur. Tout cela m’a l’air très tentant.
28 septembre 2011 à 14 h 05 min
Saloperie de monde, je suis bien d’accord ! Une BD visiblement poignante et essentielle, merci pour la découverte !
29 septembre 2011 à 10 h 15 min
Rien qu’à lire ton résumé, je désespère! J’y ai tellement cru que le monde serait un jour meilleur!
30 septembre 2011 à 13 h 07 min
Un vrai sujet ! A faire lire à nos politiques afin de lutter contre la paupérisation de la population… qui va bon train par les temps qui courent !
5 juillet 2013 à 6 h 01 min
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