Judith Vanistendael – David, les femmes et la mort
Quand la maladie s’entoure de silence !
David est un père de famille qui souffre d’un cancer du larynx, du type T3 N2b M0, dont on peut guérir… ou peut-être pas !
Ses femmes sont nombreuses : de Myriam, sa fille issue d’un premier mariage, à Paula, sa nouvelle compagne, en passant par Tamar, sa seconde fille, ainsi que Louise, le bébé que vient d’avoir Myriam.
Quant à la mort, elle plane inévitablement sur ce récit qui invite à suivre la lutte de David contre cette terrible maladie. Mais au fil des 270 pages de ce one-shot, le lecteur découvre surtout la manière dont toutes ces femmes vivent la maladie d’un proche. De la peur à l’impuissance, en passant par un sentiment de révolte et d’injustice, toutes vivent ce drame de manière différente. Si les dégâts collatéraux causés par cette maladie sont nombreux, le plus difficile à vivre est probablement le silence dans lequel s’enferme David. Recroquevillé sur lui-même, il ne parvient pas à parler de son cancer à ses proches. C’est paradoxalement au moment où il finit par perdre la voix, qu’il éprouve enfin le besoin de communiquer. Un échange qui s’effectue beaucoup trop tard et un silence qui n’est jamais complètement brisé… Bouleversant !
Pour sa deuxième œuvre (après « La jeune fille et le nègre ») Judith Vanistendael frappe très fort ! La jeune bruxelloise propose un récit riche en émotions, qui parvient à aborder un sujet universel de manière intimiste, mais sans aucun pathos. Une justesse qui se retrouve d’ailleurs également au niveau du graphisme. Alternant non-dits et séquences oniriques fortes, elle parvient à faire ressortir toute la dureté du sujet, tout en plongeant le lecteur dans des aquarelles dont les tons accentuent les sentiments distillés.
Un sujet que n’est pas très joyeux, mais qui est abordé avec beaucoup de justesse !
Allez découvrir les autres BDs du mercredi sur le blog de Mango !
This entry was posted on 25 janvier 2012 at 6 h 47 min and is filed under BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, DIVERS, Franco-Belge, Lombard, Maladie, One-shots, [Avancé], [DL 2012] with tags BD, Maladie. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
25 janvier 2012 à 10 h 43 min
Un album qui semble effectivement assez dur mais qui doit être intéressant à lire…
25 janvier 2012 à 15 h 47 min
Le sujet n’est pas de splus réjouissants, forcément. Maintenant, si c’est traité avec finesse et intelligence, pourquoi pas. Maintenant, ce n’est cliarement pas un albuml grand public !
25 janvier 2012 à 15 h 59 min
Certes, le sujet n’est pas très folichon mais ton billet me donne furieusement envie de le lire ! Je note précieusement !
25 janvier 2012 à 20 h 59 min
Une auteure Belge à découvrir semble t-il !
Je suis passé en librairie ce matin, je n’ai pas franchis le pas de l’achat (trop cher pour mon porte monnaie de ce mois de janvier !!)
Mais je note précieusement 🙂
25 janvier 2012 à 21 h 11 min
C’est vrai qu’il n’est pas donné cet album, surtout que cela se lit tout de même assez vite…
25 janvier 2012 à 21 h 12 min
De plus en plus de romans abordent ce sujet de la maladie, de la mort et des réactions de l’entourage du malade. Il est normal que les BD s’intéressent aussi à ce thème qui nous touche tous un jour ou l’autre. Je trouve courageux de traiter une telle histoire. Je lirai sûrement cet album et retiens précieusement le nom de l’auteur.
8 février 2012 à 21 h 20 min
Nous lui donnons la même note. C’est un bel album mais un peu trop triste pour que je lui donne la note maximale.