Jonathan Hickman – Pax Romana
Une excellente uchronie philosophique illustrée !
Après « East of West », la collection Indies d’Urban Comics met une nouvelle fois Jonathan Hickman à l’honneur avec cette deuxième publication en un mois.
Cet album qui reprend les quatre épisodes de la saga Pax Romana, se présente comme une uchronie particulièrement audacieuse, tant au niveau de la narration que du graphisme. Le récit invite à suivre les aventures et les réflexions d’une armée privée envoyée dans le passé par l’église catholique afin de réécrire l’Histoire. En 2053, face à la montée de l’Islam, la chrétienté est en effet en passe de disparaître, mais la découverte de la possibilité de voyager dans le temps laisse entrevoir l’opportunité de remodeler le monde…
Si le postulat de départ est très intéressant, la narration risque cependant de déstabiliser le lecteur. Au lieu de se concentrer sur l’action de ce commando envoyé au début du IVe siècle, Hickman opte pour une approche plus bavarde, faite de nombreux dialogues, voire même de simples comptes-rendus de conversations enregistrées. Malgré un rythme de lecture assez lent, cette saga s’avère toutefois particulièrement captivante.
Au-delà d’un simple voyage dans le temps, Hickman propose surtout une réflexion philosophique illustrée sur la possibilité de modifier le monde à travers les actions d’une poignée d’hommes. Mêlant politique, technologie, Histoire et philosophie, cet album soulève quelques pistes de réflexion pertinentes, mais la fin trop abrupte à tendance à faire retomber tout le potentiel de l’œuvre comme un soufflé. Alors que la mise en place est détaillée et prometteuse, la suite multiplie les ellipses pour finalement se conclure sur un vague résumé qui survole le reste de l’histoire.
Visuellement, le travail bichromatique d’Hickman peut également rebuter au premier abord. Malgré un aspect trop figé, le contraste entre cette colorisation uniforme et les masses blanches confère cependant une ambiance particulière à l’ensemble et évite de surcharger ces planches qui contiennent beaucoup de texte.
Une excellente surprise, que vous retrouverez également dans mon Top de l’année !
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5 mars 2014 à 8 h 59 min
ça m’a l’air un peu compliqué, non ? J’essaierai de le feuilleter à l’occasion…
5 mars 2014 à 21 h 02 min
C’est du compliqué, mais qui se lit facilement 🙂
5 mars 2014 à 9 h 15 min
Tout à fait tentant, j’aime beaucoup les uchronies, même bavardes…
5 mars 2014 à 21 h 03 min
Ca tombe bien car il y a de quoi lire…
5 mars 2014 à 10 h 37 min
A tenter je pense !
5 mars 2014 à 21 h 04 min
J’ai longtemps hésité, mais je ne suis pas sorti déçu… 😉
5 mars 2014 à 10 h 38 min
Hum, hum, si elle est trop bavarde cette BD, ce sera sans moi. Cependant les dessins me plaisent et tu en fais un de tes tops de l’année alors … j’irai voir!
5 mars 2014 à 21 h 05 min
C’est parfois plus proche d’un livre illustré que d’une BD…
5 mars 2014 à 17 h 46 min
Je ne suis pas sûre d’accrocher
5 mars 2014 à 21 h 06 min
Alors il vaut mieux ne pas tenter… car c’est assez particulier, tant au niveau de la narration que du graphisme…
5 mars 2014 à 18 h 39 min
Une uchronie philosophique ? je ne sais pas si j’aimerais…
5 mars 2014 à 21 h 08 min
C’est une lecture qui est difficile à conseiller donc je m’abstiens 😉
6 mars 2014 à 1 h 43 min
Ça me tentait énormément mais avec le style bichromatique et très épuré, j’ai hésité. Je n’hésite plus désormais, il me le faut !
6 mars 2014 à 18 h 34 min
J’ai également hésité, mais finalement je l’ai pris pour éviter un retour à mon libraire 🙂
6 mars 2014 à 18 h 50 min
Du coup, je suis un peu en vacances, alors je ne retrouve pas mon libraire attitré tout de suite, mais dès que je peux, je te rejoins sur cette lecture.
6 mars 2014 à 10 h 26 min
Mais est-ce que Jonathan Hickman s’intéresse à la rupture du continuum espace temps ? ^^
6 mars 2014 à 18 h 33 min
Il y a un savant qui balance la phrase suivante en début d’album: « Oh, on a aussi prouvé que les paradoxes temporels n’existent pas… » … ce qui facilite bien des choses 🙂
7 mars 2014 à 21 h 46 min
Ah oui effectivement ! Ça prouve au moins que Hickman y a pensé 🙂
Je crois que je vais quand même me laisser tenter par cet album.
4 avril 2014 à 6 h 06 min
[…] aussi : La critique de YvanTilleul (Sin City) et de PoisonFanny […]