Eric Vuillard – L’Ordre du jour
Les coulisses de la guerre !
Ce roman d’Eric Vuillard invite à se glisser dans les coulisses de la seconde guerre mondiale, en s’intéressant plus particulièrement aux évènements qui ont mené à l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938. En relatant plusieurs rencontres déterminantes entre les plus hautes instances de plusieurs pays européens, l’auteur propose un regard différent sur la prise de pouvoir du régime nazi, éclairant au passage quelques détails honteux de cette page sombre de l’Histoire.
De la réunion entre Herman Goering, Adolf Hitler et vingt-quatre barons de l’industrie allemande (Krupp, Siemens, Opel, Bayer, BMW, Daimler, IG Farben, Agfa, Shell, etc.) le 20 février 1933, qui permettra au parti nazi de lever les fonds nécessaires, au dîner surréaliste entre Churchill, Chamberlain et l’ambassadeur d’Allemagne au 10 Downing Street au moment même où les Allemands envahissent l’Autriche, en passant par l’entrevue bluffante entre Hitler et le chancelier autrichien Schuschnigg, Eric Vuillard pointe du doigt les lâchetés, l’aveuglement, les bassesses, le laxisme et les compromis qui ont ouvert la porte à la seconde guerre mondiale. Le style très littéraire de l’auteur, combiné à un ton ironique, grinçant et sans pitié s’avère d’une efficacité rare.
De nombreux dirigeants de multinationales liront probablement cet excellent Prix Goncourt (que j’aurais personnellement tout de même attribué à Bakhita). Grand bien leur fasse… peut-être qu’ils réfléchiront à deux fois avant de financer n’importe quel parti politique !
24 novembre 2017 à 12 h 56 min
Il y a beaucoup d’avis divergents sur cette lecture … Difficile de se faire une idée.
24 novembre 2017 à 13 h 54 min
Comme il ne fait qu’une centaine de pages, le mieux pour se faire un avis, c’est de le lire 🙂
Je ne suis pas fan de récits historiques, mais j’ai beaucoup aimé celui-ci… même si j’aurais plutôt attribué le Goncourt à Bakhita 😉
24 novembre 2017 à 21 h 47 min
Je crois que c’est surtout sur l’attribution du Goncourt que les avis divergent le plus … C’est vrai que Bakhita le méritait 🙂