Fabcaro – Le discours
Derrière les apparences…
Je ne suis pas trop friand de romans humoristiques à la base, mais « Zaï Zaï Zaï Zaï » étant une des bandes dessinées qui m’a fait le plus rire ces dernières années (avec « Ratafia »), je me suis finalement laissé tenter par ce roman de Fabcaro (« Carnet du Pérou »), venu inaugurer la nouvelle collection « Sygne », de Gallimard, lancée pour accueillir des auteurs venus d’autres horizons que la littérature.
« Le discours » invite à suivre Adrien, la quarantaine, un brin déprimé, lors d’un dîner familial qui prend une vilaine tournure lorsque son futur beau-frère lui demande de faire un discours lors du mariage de sa sœur. Surtout qu’Adrien n’a pas vraiment la tête à ça depuis qu’il a envoyé un SMS à son ex, Sonia, avec qui il est en « pause » depuis plusieurs semaines. Entre la réponse de son ex qui se laisse désirer et la sienne, affirmative, qu’il regrette déjà, le repas s’annonce bien long…
Si l’action principale se déroule à table, lors d’un huis-clos familial riche en apparences, ce sont les nombreuses digressions du narrateur qui ajoutent du piment au repas. Des projets de discours à l’analyse du SMS qu’il vient d’envoyer à cette ex qu’il s’était pourtant juré de ne pas contacter, le lecteur se retrouve embarqué dans les réflexions burlesques de ce loser angoissé. Déroulé à la première personne, le récit s’amuse à aller gratter derrière les apparences, tout en jetant un regard acerbe et sans concession sur le monde en général et sur l’amour en particulier.
Tout en partant dans des délires aux frontières de l’absurde, comme il en a le secret, Fabcaro dresse le portrait d’un éternel célibataire à tendance dépressive, qui s’avère finalement assez attachant. Distribuant des jus d’orange et des encyclopédies afin d’entretenir quelques running gags, il livre un roman à l’humour aussi absurde que cinglant. Il m’aura donc fait rire à plusieurs occasions, mais sans pour autant parvenir à me réconcilier avec le roman humoristique, surtout que je le trouve plus percutant lorsqu’il va à l’essentiel avec des images.
Le discours, Fabcaro, Gallimard, 208 p., 16 €
Ils en parlent également : Maeve, Krolfranca, Cunéipage, MissBook, Claire, Animal lecteur, La ménagerie du livre, La fille qui n’aimait rien, Sab’s pleasures, Chroniques Martiennes, Cabinet de littérature, Les libraires masqués du grenier, Vous lisez quoi ce soir, LoupBouquin, Hannibal le lecteur, Le petit poucet des mots, Plumes et pages, Page après page, Baz’Art, Mes petites boîtes
18 août 2019 à 13 h 38 min
Moi je n’ai pas vraiment aimé…
20 août 2019 à 3 h 23 min
J’ai passé un bon moment de lecture, mais j’ai préféré lire ses BD… 😉
19 août 2019 à 9 h 39 min
Pas le genre de roman qui m’attire mais si je le vois à la bibliothèque pourquoi pas 🙂
20 août 2019 à 3 h 21 min
Moi non plus, mais comme j’avais aimé ses BD je me suis laissé tenter… 😉
19 août 2019 à 13 h 54 min
Je n’ai jamais lu de roman de fabcaro mais ses BD me font mourir de rire.
20 août 2019 à 3 h 20 min
J’ai préféré ses BD… 😉
25 août 2019 à 13 h 24 min
Je suis totalement en accord avec toi : j’ai souri et même ri à certains passages mais je préfère, moi aussi, l’humour de ses BD.
22 septembre 2019 à 23 h 21 min
Si le ton de ce roman est parfois humoristique, j’ai trouvé que sous cet humour se tapit une immense tristesse et une inquiétude qui m’ont vraiment touchée