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Luigi Critone – Je, François Villon, Mais où sont les neiges d’antan ?

Posted in BANDES DESSINÉES, Delcourt, Franco-Belge, Trilogies, [DL 2011], [Grand public] with tags on 5 septembre 2016 by Yvan

Adaptation réussie de la biographie romancée éponyme !

Luigi Critone - Je, François Villon, Mais où sont les neiges d'antan ?Avec « Le Montespan », « Le magasin des suicides », « Charly 9 » et ce « Je, François Villon », les adaptations en bande dessinée de romans de Jean Teulé sont nombreuses. Luigi Critone s’attaque donc à la biographie romancée du célèbre poète français du XVe siècle, connu pour la qualité de ses textes… et pour ses frasques.

Cette première partie de triptyque invite donc le lecteur à suivre le début du parcours atypique et sulfureux de François Villon. Avec un père pendu pour un vol anodin et une mère enterrée vive pour un méfait tout aussi dérisoire, la vie du petit François ne débute pas vraiment sous les meilleurs auspices. Recueilli par le chanoine de Saint-Benoît à seulement six ans, le pauvre orphelin est ensuite envoyé dans la meilleure école de Paris pour devenir clerc. Indiscipliné et provocateur, l’adolescent préfère cependant les plaisirs de la chair et multiplie les actes subversifs, tout en s’adonnant à la poésie.

De la scène d’ouverture montrant une Jeanne d’Arc brûlée vive sur un bûcher aux atrocités qui font partie du quotidien de l’époque (tortures, amputations, pendaisons, bûchers et autres exécutions douloureuses), Luigi Critone restitue un XVe siècle particulièrement violent. Pourtant, malgré la cruauté environnante et les nombreux malheurs qui frappent le personnage, le ton se veut plein d’ironie et l’humour jamais très loin. Les dialogues savoureux et le dessin de Luigi Critone (la Rose et la Croix, Sept missionnaires) entretiennent également ce décalage entre la rudesse de l’époque et une certaine légèreté au niveau du rendu. Le dessinateur italien restitue à merveille la noirceur de cette période moyenâgeuse, tout en insufflant un brin de légèreté au niveau des personnages et de la colorisation.

Un premier album particulièrement réussi, qui revient sur la jeunesse du poète.

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Zidrou et Raphaël Beuchot – Le Montreur d’histoires

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Trilogies, Zidrou, [DL 2011], [Grand public] with tags , on 2 septembre 2015 by Yvan

Il était une fois… la liberté d’expression !

Zidrou et Raphaël Beuchot - Le Montreur d'histoiresJ’étais complètement passé à côté de cette trilogie africaine signée Zidrou et Raphaël Beuchot. C’est seulement après avoir été totalement charmé par le second volet (Tourne-disque), que je me suis jeté sur ce premier récit des deux auteurs. Si les trois tomes ont pour cadre l’Afrique, chaque récit est néanmoins totalement indépendant des autres.

La vedette de ce one-shot est « Il était une fois », un marionnettiste manchot venu nous raconter l’histoire de Sans-Façon, un petit singe devenu incapable de grimper aux arbres et obligé d’affronter les dangers de la savane, dont le terrible Serpention. Le lecteur découvrira également celle de l’éléphant devenu baobab ou celle de l’enfant qui rêve que les termites le dévorent. Au milieu de tous ces contes qui s’enchevêtrent, les auteurs nous livrent l’histoire de Souleymane, le conteur aux mains coupées, qui se bat pour la liberté d’expression. Malgré l’interdiction, il va ainsi retourner dans son village natal afin d’y opposer son verbe à la tyrannie instaurée par le chef de la police locale.

Cette fable émouvante, poétique et terriblement cruelle est narrée avec humanité et tendresse, comme seul Zidrou sait le faire. Puisant dans les légendes de ces terres africaines, il livre une histoire d’amour et de résistance, pourvue de dialogues qui sonnent une nouvelle fois extrêmement juste.

Ce joli moment d’évasion et d’émotion est admirablement mis en images par Raphael Beuchot, dont le dessin semi-réaliste sert parfaitement le récit, tout en invitant au voyage.

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Neil Gaiman et Dave McKean – Signal/bruit

Posted in Au Diable Vauvert, BANDES DESSINÉES, Comics, Maladie, Neil Gaiman, One-shots, [DL 2011], [Sans super-héros] with tags , on 13 février 2015 by Yvan

Un one-shot illustré par l’inimitable Dave McKean !

Neil Gaiman et Dave McKean - Signal/bruitPour une raison inexplicable (et probablement inexcusable), j’étais totalement passé à côté de cet album publié par l’éditeur « Au diable Vauvert ». Depuis la lecture de « Cages », qui est un des meilleurs albums que j’ai eu l’occasion de lire, je suis pourtant grand fan du travail de Dave McKean. Le voir ici associé à Neil Gaiman, avec qui il a notamment déjà travaillé sur l’incontournable « Sandman », me laisse encore plus dubitatif concernant l’origine de cet oubli.

« Signal to noise » est un récit paru en 1992 chez VG Graphics, qui relate les derniers jours d’un cinéaste qui espère achever le scénario de son ultime film avant qu’un cancer ne l’emporte. Après avoir appris qu’il ne lui restait plus que quelques mois à vivre, les pensées de l’homme naviguent entre le sujet de ce film devant aborder la fin hypothétique du monde en 999 après J.C. et la fin de son propre monde…

En proposant de suivre les dernières pensées de ce personnage, Neil Gaiman invite à réfléchir sur la mort, sur la peur et sur les rêves inaboutis. Si ces textes de Neil Gaiman, qui invitent une nouvelle fois à plonger au plus profond de l’âme humaine, valent évidemment le détour, ils font surtout écho aux superbes planches de Dave McKean. Mêlant peintures, dessins, photographies et autres techniques, l’artiste propose une nouvelle fois un voyage visuel de toute beauté et totalement déstabilisant.

Une œuvre incontournable pour tous les fans de ces deux auteurs d’exception !

Damien Marie et Sébastien Goethals – Dans mes veines

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, Damien Marie, Diptyques, Franco-Belge, [DL 2011], [Grand public] with tags on 22 juillet 2014 by Yvan

Polar sombre dans le milieu de la mode !

Damien Marie et Sébastien Goethals - Dans mes veinesPour une raison que je n’explique pas, surtout que je suis particulièrement friand des scénarii de Damien Marie, je suis totalement passé à côté du premier volet de ce diptyque. Je profite donc du pack très alléchant proposant les deux tomes à moins de 14€ pour combler cette erreur.

« Dans mes veines » invite à suivre les déboires de Barbara, dite Barbie, une ex-flic qui découvre le corps sans vie de son ex-petite amie sur le sol de sa cuisine. Cette découverte marque le début d’une cavale au cours de laquelle notre héroïne compte bien découvrir la vérité sur la mort sanglante et mystérieuse de son ex après deux ans d’absence.

S’associant une nouvelle fois à Sébastien Goethals, son comparse sur « Ceci est mon corps » et « Need », Damien Marie propose donc un thriller haletant et à nouveau très sombre, ayant pour cadre le milieu de la mode parisienne.

L’auteur alterne avec brio des flash-backs qui reviennent sur le passé des deux femmes et des scènes du présent qui montrent une héroïne tentant de se sortir d’un piège machiavélique tout en essayant de découvrir l’identité du coupable. Comme à son habitude, Damien Marie utilise principalement un mode narratif en voix-off qui permet non seulement de partager les pensées de l’héroïne, mais qui s’installe également au diapason de l’ambiance sombre qui accompagne ce polar.

Le choix d’une femme-flic homosexuelle droguée sert sans doute à apporter une touche d’originalité à une intrigue aussi classique qu’efficace, mais la relation amoureuse développée avec ce top-modèle retrouvé mort n’apporte finalement pas grand-chose au récit. Si l’auteur exploite plutôt bien l’envers peu reluisant de ce milieu qui exploitent les femmes venues de l’Est, il ne va par exemple pas aussi loin que l’excellente série « Cellule Poison ».

Visuellement, Sébastien Goethals livre à nouveau de l’excellent travail. D’un dessin réaliste et très lisible, il accompagne avec grande efficacité l’ambiance glauque du scénario et la descente aux enfers de l’héroïne.

Classique, mais efficace !

Aurélien Ducoudray et Guillaume Singelin – The Grocery

Posted in Ankama, BANDES DESSINÉES, Séries, [DL 2011], [En cours], [Grand public] with tags on 8 mars 2014 by Yvan

Chronique sociale sur fond de guerre des gangs !

Aurélien Ducoudray et Guillaume Singelin - The GroceryJe ne sais pas pourquoi j’ai mis si longtemps à m’attaquer à cette série. Peut-être est-ce ce dessin faussement enfantin combiné à ce titre qui collerait probablement mieux à une saga de Will Eisner ? Aucune idée, surtout que je suis plutôt fan de ce Label 619 d’Ankama (MutafukazFreaks’ SqueeleDoggybags), que j’ai bien aimé les dessins de Guillaume Singelin sur « King David », Pills et Doggybags et que j’ai récemment apprécié le travail d’Aurélien Ducoudray sur Young. Mais de toute façon, peu importe l’excuse, car aucune n’est justifiée tellement cette saga vaut le détour !

Le récit invite à suivre les pas d’Elliot Friedman, le fils particulièrement cultivé d’un épicier qui vient de s’installer dans un quartier peu reluisant de Baltimore et qui se lie progressivement d’amitié avec les jeunes dealers du coin. Au fil des pages, Ducoudray intègre d’autres personnages charismatiques à ce décor riche en graffitis et en impacts de balles. Il y a tout d’abord cet ex-militaire qui revient d’Irak dans un avion rempli de cercueils de soldats morts au combat, mais également Ellis One, un ancien caïd de retour de prison après avoir survécu à la chaise électrique.

Mais, en filigrane du parcours initiatique de ce gamin sur fond de guerre des gangs, ce premier tome propose également une chronique sociale plus profonde qu’escomptée. Entre les gunfights, l’auteur pointe en effet du doigt les lacunes de ce pays qui abandonne ses anciens combattants une fois revenus du front et qui n’hésite pas à expulser les citoyens victimes de la crise des subprimes de leurs maisons.

Visuellement, le trait nerveux de Guillaume Singelin accompagne avec brio ce scénario percutant. Proposant des planches fourmillantes de détails et des personnages particulièrement expressifs, il insuffle énormément de dynamisme aux scènes d’action et installe une ambiance aux petits oignons tout au long de cette saga à la fois délirante et intelligente.

Une excellente surprise, disponible dans toutes les bonnes épiceries !

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Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci – Love

Posted in Ankama, BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, Diptyques, Franco-Belge, [DL 2011], [Grand public] with tags , on 14 août 2013 by Yvan

Aventure animalière muette !

Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci - LoveDans cette première partie de diptyque qui se suffit à elle-même, Frédéric Brrémaud narre les mésaventures d’un tigre en quête de nourriture. L’originalité de cette aventure animalière qui invite à suivre un félin qui traque d’autres animaux dans la jungle, se situe dans le fait qu’elle est totalement muette. Si l’absence de texte rend la lecture très rapide, la simplicité du scénario la rend également accessible à un très large public. Afin de ne pas rendre l’histoire trop monotone, le scénariste y ajoute plusieurs petits récits parallèles, dont celle de deux escargots ou de deux paons.

Si je ne comprends pas trop l’origine du titre de cette saga, je conçois aisément que l’on puisse tomber amoureux du dessin de Federico Bertolucci. Ce graphisme très expressif et particulièrement détaillé donne vie aux habitants de la jungle, réussissant l’exploit de rendre chaque bruit presque perceptible malgré l’absence de phylactères.

Un scénario léger, rendu captivant par la précision et le dynamisme du dessin.

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picasion

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Jean-François et Maryse Charles et Gabriele Gamberini – Far away

Posted in BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, Franco-Belge, Glénat, One-shots, [DL 2011], [Grand public] with tags on 27 février 2013 by Yvan

Road-movie sentimental à travers l’Amérique du Nord !

Jean-François et Maryse Charles et Gabriele Gamberini - Far awayFar away raconte l’histoire d’un chauffeur routier qui se retrouve bloqué en pleine tempête de neige dans la province de Québec lorsque son camion se met en travers dans un virage en épingle à cheveux. Il manque de mourir frigorifié en partant à la recherche d’aide, mais trouve finalement refuge auprès d’une femme d’âge mur qui vit seule. Lorsqu’il s’apprête à repartir, cette dernière demande cependant de l’emmener avec lui.

Ce one-shot propose donc un road-movie sensible qui repose sur une histoire toute simple. Au fil des pages de ce voyage qui traverse l’Amérique du Nord, les auteurs tissent des liens de plus en plus forts entre Martin Bonsoir et Esmé Larivière, tout en levant progressivement le voile sur le lourd secret que dissimule cette dernière. Cette relation naissante entre deux âmes solitaires est relatée avec beaucoup de subtilité, en exploitant parfaitement les non-dits. Les deux protagonistes se dévoilent lentement et invitent le lecteur à apprécier l’instant présent.

Le travail de l’artiste italien Gabriele Gamberini, qui a déjà collaboré avec le couple Charles (Jean-Charles et Maryse) sur « Red Bridge » et « Rebelles », contribue d’ailleurs à mettre en valeur les beaux paysages qui défilent tout au long de ce road-movie. Malgré un aspect légèrement figé inhérent à cette technique, ses peintures ultra-réalistes sont de véritables tableaux qui invitent au voyage.

Far away propose donc un très beau voyage, ainsi qu’une histoire simple et émouvante qui fait mouche malgré une certaine prévisibilité.

Ils en parlent également : Mango, OliV’

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