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Olivier Jouvray et Nicolas Brachet – La Grande évasion, Tunnel 57 (Tome 6)

Posted in BANDES DESSINÉES, Delcourt, Franco-Belge, One-shots, [DL 2014], [Grand public] with tags on 2 septembre 2016 by Yvan

Une grande évasion historique !

Olivier Jouvray et Nicolas Brachet - La Grande évasion, Tunnel 57 (Tome 6)Le sixième one-shot de cette série concept proposant des histoires d’évasions est l’œuvre d’Olivier Jouvray (scénario) et de Nicolas Brachet (dessin).

Ce nouveau récit s’inspire d’un fait historique qui colle parfaitement au cahier des charges de cette collection : l’évasion de 57 personnes de Berlin Est vers Berlin Ouest à travers un tunnel de 145 mètres creusé trois ans après la construction du mur de Berlin.

Pas d’héroïsme déplacé ou exagéré dans cette version romancée d’Olivier Jouvray, mais des gens communs qui décident de tenter un projet un peu fou afin de retrouver un être qui leur est cher, mais qui s’est malheureusement retrouvé coincé de l’autre côté de ce « mur de la honte ». Des problèmes techniques qui vont de pair avec la construction d’un tunnel capable de franchir ce no-mans-land qui sépare la ville en deux aux risques que prennent ces étudiants qui doivent constamment déjouer la surveillance des policiers qui surveillent la frontière du haut de leurs miradors, Olivier Jouvray livre un récit prenant et efficace.

Visuellement, Nicolas Brachet et d’Anne-Claire Jouvray livrent également de l’excellent boulot. Le crayonné tout en douceur du premier, rehaussé par la colorisation experte de sa collègue, contribue non seulement à restituer l’ambiance de l’époque, mais accompagne également le scénario avec grande efficacité.

Divertissant !

Joël Callède et Sylvain Vallée – XIII Mystery, Betty Barnowsky (Tome 7)

Posted in BANDES DESSINÉES, Dargaud, Franco-Belge, Joël Callède, One-shots, Van Hamme, [DL 2014], [Grand public] with tags on 1 janvier 2016 by Yvan

Faire le ménage chez les SPADS !

Joël Callède et Sylvain Vallée - XIII Mystery, Betty Barnowsky (Tome 7)Allez zou ! Je continue de rattraper mon retard sur cette série qui compte déjà neuf tomes. Si les cinq premiers tomes de ce spin-off visant à approfondir l’univers de XIII se concentraient à chaque fois sur l’un des personnages-phare de la saga (la Mangouste, Irina, Little Jones, le colonel Samuel Amos et, en moindre mesure, Steve Rowland), le volet précédent levait le voile sur un personnage secondaire assez méconnu de la saga (Billy Stockton). Pour ce septième album, le lecteur a droit à un personnage secondaire qui apparaît à plusieurs reprises au fil de la série principale : Betty Barnowsky !

Chaque tome de cette saga étant attribué à un duo inédit d’auteurs (tandis que Jean Van Hamme garde un œil sur l’ensemble afin d’éviter au maximum les incohérences scénaristiques), le lecteur ne sait jamais trop à quoi s’attendre. À l’inverse de la plupart des autres tomes, Joël Callède et Sylvain Vallée ne s’attaquent d’ailleurs pas à la genèse du personnage, mais proposent une aventure en compagnie de la sympathique rouquine des SPADS après son rôle dans la mise en échec de l’opération Rouge Total.

L’action débute après les tomes 4 (SPADS) et 5 (Rouge Total) de la série mère, au moment où Betty est décorée par le président Sheridan et officiellement promue sergent-chef. Elle n’a cependant pas le temps de se reposer sur ses lauriers car elle se voit immédiatement invitée par le général Carrington pour participer à une mission au San Miguel. Ce dernier a en effet décidé d’aller y éradiquer les derniers SPADS restés fidèles à Mac Call.

Les premières pages de l’album m’ont franchement fait peur au niveau du scénario car les nausées de l’héroïne et ses questionnements avaient du mal à m’emballer. Heureusement, une fois dans la jungle de San Miguel, l’action prend le dessus et Joël Callede (Enchainés) nous livre un scénario certes très classique, mais particulièrement efficace. Outre plusieurs scènes musclées, l’auteur prend également le temps de combler les zones d’ombre qui entourent le personnage. Des raisons qui la conduisent à s’engager chez les SPADS à son mariage avec Armand de Préseau, le lecteur apprend à mieux connaître Betty et c’est bien là le but de cette série parallèle.

Visuellement, le travail de Sylvain Vallée (Il Etait Une Fois en France) est une nouvelle fois impeccable. Aucune raison donc de se priver de ce tome qui contribue à enrichir l’univers de XIII.

Kyouichi Nanatsuki et Yang Kyung-Il – Area D – Le territoire des mutants, Le navire des condamnés

Posted in Manga, Pika Editions, Séries, [DL 2014], [En cours] with tags on 3 octobre 2015 by Yvan

Une île-prison pour mutants !

Kyouichi Nanatsuki et Yang Kyung-Il - Area D - Le territoire des mutants, Le navire des condamnésSuite aux nombreux avis élogieux concernant cette saga écrite par Kyouichi Nanatsuki (The Arms Peddler) et dessinée par l’illustrateur coréen Yang Kyung-Il, j’ai donc attaqué ce premier tome d’Area D.

Le récit invite à suivre des mutants surnommés « Les Altered » que le gouvernement transporte vers l’île D, une prison dont personne n’est jamais revenu. Suite à un étrange phénomène d’ampleur planétaire, survenu il y a une douzaine d’années, de nombreux individus ont en effet développé des capacités surhumaines et les autorités ont décidé de les isoler sur une île où règne visiblement la loi du plus fort.

Rien de vraiment novateur au niveau du scénario donc, mais cela fonctionne tout de même plutôt bien. Le lecteur a droit à un mélange de X-Men et de survival en milieu hostile. Le premier volet de ce huis-clos carcéral invite à suivre le transfert des prisonniers vers cette île et sert surtout à la mise en place du contexte général et à la présentation des différents protagonistes. Ce tome d’introduction est néanmoins déjà fort porté sur l’action et donne envie de connaître la suite, surtout que le casting et les différents pouvoirs semblent assez prometteur pour la suite.

Visuellement, Yang Kyung-Il livre un dessin soigné et particulièrement dynamique. Son travail au niveau du character-design est remarquable et le dessinateur s’amuse visiblement beaucoup en mettant les différents pouvoirs en images.

Bref, une saga qui s’annonce effectivement très prometteuse.

Inio Asano – La fille de la plage

Posted in BANDES DESSINÉES, Diptyques, Imho, Manga / Manhwa, [Angoulême 2016], [DL 2014] with tags , on 14 septembre 2015 by Yvan

Le sexe comme exutoire !

Inio Asano - La fille de la plageJe lis beaucoup moins de manga qu’avant, mais quand Inio Asano, l’auteur de Bonne nuit Punpun, « Un monde formidable », « Le Quartier de la lumière », Solanin, La fin du monde, avant le lever du jour et l’excellent Le champ de l’arc-en-ciel, sort une saga en deux tomes, je n’hésite pas trop longtemps à m’y attaquer.

« La fille de la plage » se déroule à Sannaka, une petite ville au bord de mer (jusque-là, rien de surprenant) et invite à suivre les expériences sexuelles en tout genre de deux adolescents paumés (Là, ça surprend déjà plus). Il y a tout d’abord la fille, Koume Sato, qui sort d’une grosse déception amoureuse. Rejetée par Misaki après qu’il ait abusé d’elle, elle se rabat sur Kosuke Isobe, un copain de classe solitaire et mal intégré, qui est amoureux d’elle depuis deux ans. Lui, d’abord frustré de cet amour à sens unique et fâché d’avoir servi de jouet sexuel, décide finalement d’accepter cette relation purement sexuelle en espérant qu’elle finira par tomber amoureuse de lui…

Le sexe proposé par Inio Asano n’est évidemment pas gratuit, mais traduit le mal-être profond de deux adolescents en quête de soi, qui trouvent dans ces expériences charnelles un exutoire à leurs frustrations et à leur mal de vivre. Elle, souffre visiblement d’avoir été rejetée par le playboy du lycée et, à défaut de pouvoir décrocher le gros lot aux yeux de ses copines, elle entame une relation secrète avec celui que tous considèrent comme un tocard. Lui, souffre de la perte de son grand frère et de l’absence répétée de parents absorbés par leur boulot et trouve dans cette relation construite sur l’amertume un moyen de combler ce vide… surtout que dans cette petite ville portuaire trop calme, il est bien difficile de tromper l’ennui.

En mettant à nu les actes sexuels de ses protagonistes, sans aucune forme de romantisme, Inio Asano livre une œuvre dérangeante, presque malsaine et déprimante. Le lecteur met également du temps à comprendre les actes des deux adolescents et tout porte à croire que l’expression de leur mal-être ira encore crescendo lors du tome suivant. Au fil des mois, Sato semble en effet finir par éprouver des sentiments pour Isobe, tandis que ce dernier commence à rechercher un autre exutoire à ses frustrations…

Visuellement, on reconnaît directement le style caractéristique du mangaka. En optant pour un décor portuaire, Inio Asano semble vouloir installer une ambiance calme et mélancolique, presque poétique. En y superposant les paroles crues des deux jeunes, ainsi que des dessins sexuellement explicites, le contraste est encore plus grand. Il est d’ailleurs fort probable que cette œuvre en choquera plus d’un…

Personnellement, je vais me dépêcher d’aller lire le deuxième et dernier tome de cette excellente saga !

Julien Blondel, Jean-Luc Cano, Didier Poli, Robin Recht et Julien Telo – Elric, Stormbringer (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Glénat, Séries, [DL 2014], [En cours], [Grand public] with tags on 26 août 2015 by Yvan

Une adaptation qui en met plein la vue !

Julien Blondel, Jean-Luc Cano, Didier Poli, Robin Recht et Julien Telo - Elric, Stormbringer (Tome 2)Voici donc la suite de cette adaptation de la saga de Michael Moorcock, qui créa le personnage début des années 60.

Après un premier volet qui permettait de découvrir l’univers sombre et glauque du royaume de Melniboné, ainsi que son empereur Elric, dont l’autorité était cependant contestée par son cousin Yyrkoon, cette suite relate l’épopée d’Elric à la recherche de sa bien-aimée. Le tome précédent se terminait en effet par l’enlèvement de Cymoril, kidnappée par son propre frère.

Pour quelqu’un qui, comme moi, ne connaît pas l’univers d’Elric, il faut toujours un peu de temps pour s’imprégner de l’ambiance de cet univers extrêmement riche imaginé par Michael Moorcock. Heureusement, l’intrigue, qui repose sur un voyage visant à retrouver sa fiancée, ponctué d’un duel entre les deux cousins, est à nouveau plutôt classique et donc assez facile d’accès. Par contre, en tant que novice, j’ai eu plus de mal avec cette machination divine relatée en arrière-plan. N’étant pas familier avec l’univers, j’ai eu plus de mal à saisir les intentions du maître des épées Arioch ou des seigneurs des Océans et de la Terre, sans parler des épées maudites Stormbringer et Mournblade, qui se nourrissent des âmes. Mais bon, l’intrigue principale est facile à suivre et, peu à peu, je commence à m’imprégner de cet univers.

Par contre, visuellement, malgré le changement d’équipe, la partie graphique demeure d’une puissance évocatrice époustouflante. Les planches sont une nouvelle fois à couper le souffle et les auteurs ne se contentent pas de restituer avec grand brio l’ambiance malsaine et barbare du scénario, mais en mettent également régulièrement plein la vue. De la sanglante cité de Melniboné aux Jeunes Royaumes, en passant par des personnages surpuissants, ils livrent un véritable sans-faute. De plus, outre l’élogieuse préface signée Alan Moore, le lecteur a également droit à un cahier de seize pages détaillant le processus créatif, ainsi que plusieurs dessins d’Elric par d’autres dessinateurs talentueux.

Une adaptation qui devrait ravir les amateurs du personnage et d’heroïc-fantasy.

Kris et Vincent Bailly – Un sac de billes, Baby-foot (Tome 3)

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Futuropolis, Guerre, Kris, One-shots, [Accessible], [DL 2014] with tags , , on 19 août 2015 by Yvan

Après la guerre…

Kris et Vincent Bailly - Un sac de billes, Baby-foot (Tome 3)Après avoir adapté « Un Sac de billes », classique de la littérature vendu à quelques 25 millions d’exemplaires et adapté au cinéma par Jacques Doillon en 1975, Kris (Coupures irlandaises, Le monde de Lucie, Notre mère la guerre, Les Ensembles contraires, Un homme est mort) et Vincent Bailly (Coupures irlandaises) s’attaquent à la suite de l’œuvre de Joseph Joffo en adaptant « Baby-Foot ».

Le lecteur retrouve le « petit » Jo, devenu adolescent dans le Paris d’après-guerre. Son exil terminé, l’adolescent veut profiter pleinement de la liberté qui s’offre à lui. Fasciné par les Etats-Unis des GI et de Charlie Chaplin et rêvant d’un avenir glorieux en tant que boxeur, bien loin du salon de coiffure familial, le jeune homme vit de petites magouilles et connaît ses premiers amours.

Si l’ambiance est beaucoup moins sombre que lors du diptyque précédent, ce quotidien d’après-guerre est également beaucoup moins passionnant à suivre. Le personnage de Jo est certes toujours très attachant, mais son quotidien fait de parties de Baby-Foot, de boxe et de magouilles s’avère tout de même légèrement moins intéressant à suivre. Néanmoins, cette chronique adolescente dans une capitale qui se remet progressivement de l’occupation est finalement assez plaisante à lire, surtout que le travail visuel de Vincent Bailly est toujours aussi agréable à contempler. Sa mise en couleur à l’aquarelle apportait déjà beaucoup de douceur à cette page sombre de l’Histoire relatée lors des deux premiers volets et sied parfaitement au ton plus léger de cette suite. Le comparse de Kris sur Coupures irlandaises parvient également à insuffler beaucoup d’expressivité aux visages et contribue à rendre ces adolescents particulièrement attachants.

Une suite sympa à lire !

J.H. Williams III, W. Haden Blackman et Trevor McCarthy – Batwoman, L’élite de ce monde (Tome 3)

Posted in Bande dessinée, Batman, Comics, DC Renaissance, Séries, Urban Comics, [Avec super-héros], [DL 2014], [En cours] with tags on 24 juillet 2015 by Yvan

Conclusion du premier arc narratif !

J.H. Williams III, W. Haden Blackman et Trevor McCarthy - Batwoman, L'élite de ce monde (Tome 3)Ce troisième tome du relaunch New 52 de Batwoman reprend les épisodes #12 à #17 de la série écrite à quatre mains par J. H. Williams III et W. Haden Blackman et propose la conclusion de cette enquête criminelle parsemée de fantastique.

Cette fin de cycle est marquée par une alliance surprenante car Batwoman s’associe à Wonder Woman afin de vaincre les nombreuses créatures mythologiques et de pouvoir retrouver les enfants enlevés par Medusa. Ce team-up avec la célèbre princesse amazone a pour conséquence d’emmener Batwoman vers un niveau super-héroïque supérieur.

Si le lecteur replonge dans cet univers peuplé de créatures surnaturelles, cette conclusion permet surtout aux auteurs de recouper les différents fils narratifs entamés lors des tomes précédents (Elégie, Hydrologie et En Immersion) et de mettre fin à cette histoire de disparition d’enfants. L’intérêt principal du récit ne se situe cependant pas dans cette enquête policière faisant écho à une légende urbaine, mais au niveau des intrigues secondaires et du développement psychologique des personnages. Outre le comeback super-héroïque de la cousine de Kate et la relative impuissance de sa petite amie face à l’invasion de créatures surnaturelles qui frappe Gotham, le lecteur a également droit à une conclusion riche en émotions entre Batwoman et l’inspecteur Maggie Sawyer.

Ce troisième tome comprend également les derniers épisodes dessinés par l’inimitable J.H. Williams III. L’artiste américain est d’une modernité incroyable dans la composition de ses planches et livre de nombreuses doubles pages qui sont à couper le souffle. Ses planches sont de véritables tableaux et quand on sait que le coloriste n’est autre que Dave Stewart, il devient difficile de faire mieux au niveau du visuel.

Bref, un peu trop de fantastique à mon goût, mais une intrigue rondement menée, un excellent travail au niveau de la caractérisation et un visuel à couper le souffle.