Archive for the [DL 2015] Category

Brian K. Vaughan et Fiona Staples – Saga (Tome 5)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Séries, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2015], [En cours], [Sans super-héros] with tags on 14 novembre 2016 by Yvan

Une famille éparpillée aux quatre coins de l’espace !

Brian K. Vaughan et Fiona Staples - Saga (Tome 5)Cette excellente série imaginée par Brian K. Vaughan (Y, le dernier homme, Pride of Baghdad ou Ex Machina) se poursuit avec un cinquième volet qui reprend les épisodes #25 à #30 de ce space opéra familial particulièrement jubilatoire.

Ce cinquième volet invite à suivre trois groupes de personnages en parallèle. Il y a tout d’abord Hazel, sa mère et sa grand-mère, qui se retrouvent prisonnières de Dengo sur une lointaine planète. Ce dernier a également kidnappé le nouveau-né princier et contacte un groupe de soldats révolutionnaires afin de monnayer ses prisonniers. Pendant ce temps, sur la planète Demimonde, Gwendoline, La Marque et Sophie partent à la recherche d’un remède pour le moins surprenant afin de guérir les blessures du tueur à gages nommé Testament. De son côté, Marko, totalement déprimé par l’absence de sa fille et de sa femme, fait équipe avec Yuma et le Prince Robot IV en espérant retrouver au plus vite la trace du vaisseau de Dengo.

Après un tome moins porté sur l’action, qui invitait à suivre la vie de famille (certes un peu tendue) d’Alana, Marko et Hazel sur une petite planète isolée, le trio se retrouve dorénavant éparpillé aux quatre coins de l’espace. Cela permet non seulement à Brian K. Vaughan de développer plusieurs sous-intrigues qui se déroulent en parallèle, mais lui donne également l’occasion de renouer pleinement avec l’action. En multipliant les planètes et les espèces, l’auteur offre une lecture très diversifiée et une galerie de personnages extrêmement riche et parfaitement exploitée. Il a en effet l’art de composer des groupes de personnages assez improbables et de saupoudrer le tout de dialogues croustillants au possible. Si cet ovni mélange avec brio space opéra, romance, chronique familiale, géo-politique, comédie, aventure, sexe, horreur, violence, chasse à l’homme, drame, action, science-fiction et magie, l’une des grandes forces du récit sont en effet les dialogues. Ceux-ci sont une nouvelle fois d’un naturel extraordinaire et débordent d’humour. Le choix d’Hazel en tant que narratrice du récit fonctionne également toujours à merveille, surtout que cette dernière revient sur les événements avec un certain recul et beaucoup de cynisme. Ajoutez à cela un character-design impressionnant, un univers débordant d’inventivité et la capacité de Vaughan d’aborder énormément de thèmes sensibles en toute décontraction, sans alourdir le récit, et vous obtenez une véritable tuerie qui gère de surcroît l’art du cliffhanger avec énormément de maestria.

Visuellement, le graphisme de Fiona Staples continue de fonctionner à merveille. La dessinatrice canadienne donne non seulement vie à des créatures loufoques au look très réussi, mais parvient surtout à mettre les délires du scénariste en images avec beaucoup de savoir-faire et d’esthétisme. À l’aide d’une colorisation qui accompagne toujours parfaitement le ton du récit, elle contribue aussi à installer une ambiance toujours adéquate. Elle offre également un découpage efficace qui rend la lecture très fluide et qui incite à tourner les pages à grande vitesse.

Ils en parlent également : Dionysos

Bryce Carlson et Vanessa R. Del Rey – Hit, 1955

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, One-shots, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2015], [Sans super-héros] with tags on 4 novembre 2016 by Yvan

Un polar classique et efficace !

Bryce Carlson et Vanessa R. Del Rey - Hit, 1955En 1955, à Los Angeles, la mission du lieutenant Harvey Slater est très simple : éradiquer la pègre locale, par tous les moyens ! Malgré des méthodes plutôt expéditives, cautionnées par sa hiérarchie, il est convaincu d’agir pour le bien de tous et de faire honneur à la devise du LAPD « To protect and to serve ». Une opinion qu’il va cependant devoir revoir à la baisse lorsque son ex, également pin-up de service, refait surface, entraînant dans son sillage un paquet de problèmes…

Ce récit en quatre épisodes de la collection Indies d’Urban Comics invite à suivre les pas d’Harvey Slater, un flic cynique qui fait partie d’une unité spéciale qui ne fait pas dans la dentelle pour nettoyer la cité des Anges. Outre cette équipe de « nettoyeurs » qui enfreint probablement plus souvent la loi qu’elle ne la fait respecter, le scénariste Bryce Carlson place également la ville de Los Angeles sur le devant de la scène. Bien loin des paillettes et du glamour hollywoodien, il balade le lecteur dans les bas-fonds de la cité, là où le crime et la corruption sont en plein expansion.

Reprenant les éléments classiques du genre et dévoilant les dessous peu reluisants d’une société d’après-guerre en plein essor, l’auteur livre un polar noir, certes bien ficelé, mais ne réservant que peu de surprises. Seules les dernières pages, revenant sur la destinée de la femme fatale qui vient mettre le feu aux poudres de cette histoire sous forme de nouvelle, livrent une touche originale à l’ensemble. Visuellement, la jeune dessinatrice Vanessa R. Del Rey, déjà brièvement aperçue dans Sex & Violence récemment paru chez Glénat, contribue à installer une ambiance sombre qui colle parfaitement au scénario.

Un polar classique et efficace, qui ravira surtout les amateurs du genre !

Jim et Mig – Un petit livre oublié sur un banc (Tome 2)

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, [Accessible], [DL 2015] with tags on 24 août 2016 by Yvan

Lecture partagée !

Jim et Mig - Un petit livre oublié sur un banc (Tome 2)Voici donc la conclusion de ce diptyque publié dans la collection Grand Angle des éditions Bamboo. Cette histoire signée Jim (« Une petite tentation », « Une nuit à Rome ») débutait par un livre abandonné sur un banc, destiné à devenir la propriété temporaire de celui ou celle qui le trouvera. En effet, une note à l’intérieur invitait à redéposer l’ouvrage dans un endroit public après lecture afin qu’il puisse faire le tour du monde en circulant de mains en mains.

La lectrice que Jim invite à suivre se nomme Camélia. Découvrant une sorte de message codé à l’intérieur du bouquin, celle-ci s’était lancée dans une enquête quasi obsessionnelle visant à découvrir l’auteur inconnu de cet étrange ouvrage intitulé « A l’ombre des grands saules pleureurs ». Les évènements s’accélèrent lors de cette suite, où Camélia doit cependant faire face à quelques contrecoups. Il y a tout d’abord le fait que plusieurs exemplaires du livre existent et qu’elle n’est donc probablement pas la seule à recevoir des messages de l’auteur. Il y a également son couple qui bat de l’aile, la poussant encore un peu plus dans la direction de cette folle aventure qui pourrait éventuellement déboucher sur une nouvelle relation, plus complice.

Jim n’a plus à démontrer sa capacité à raconter des histoires teintées de romantisme et il remet ici le couvert en y mêlant sa passion pour les livres. Cette intrigue qui fait honneur aux ouvrages non-numériques multiplie les rebondissements certes parfois un peu faciles et ne laissera sans doute pas un souvenir indélébile, mais la lecture est particulièrement agréable et l’envie de découvrir le dénouement de l’enquête suffisamment grand pour tourner les pages à grande vitesse. Le lecteur n’a en plus aucun mal à s’attacher à cette jeune femme en quête d’aventure, loin de ce compagnon qui passe son temps à regarder des séries TV et à jouer sur son IPhone.

Les planches très aérées de Mig contribuent également à une lecture assez rapide. Si le style semi-réaliste du dessinateur rempli parfaitement son devoir, la colorisation experte de Delphine permet de retrouver l’ambiance typique des récits de Jim.

Un lecture agréable !

Wilfrid Lupano et Lucy Mazel – Communardes, Les Eléphants rouges

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, One-shots, Trilogies, Vents d'Ouest, Wilfrid Lupano, [DL 2015], [Grand public] with tags on 29 juillet 2016 by Yvan

Les prémices de la Commune !

Wilfrid Lupano et Lucy Mazel - Communardes, Les Eléphants rougesLes différents tomes de ce triptyque consacré aux figures féminines (réelles ou fictives) de la Commune pouvant se lire de manière totalement indépendante, j’ai donc choisi de lire ce tome dessiné par Lucy Mazel après avoir lu ceux mis en images par Anthony Jean et Xavier Fourquemin.

Pourtant, ce récit imaginé par Wilfrid Lupano nous plonge dans les prémices de la Commune et se situe donc chronologiquement avant les deux autres. Le lecteur y découvre en effet une ville de Paris assiégée par les troupes prussiennes, dont les habitants les plus démunis souffrent de faim et de froid. Durant le siège, les femmes cherchent à se faire entendre et les mouvements féministes revendiquant l’égalité sont de plus en plus présents.

Parmi ces femmes qui veulent combattre sur les barricades et essayent de faire entendre leur voix, il y a Octavie Granger, omniprésente dans les meetings politiques et féministes. Mais il y a surtout sa fille Victorine, qui, à l’image du célèbre Hannibal, rêve de combattre les troupes de Bismarck sur le dos de Pollux et Castor, deux éléphants du Jardin des Plantes auxquels elle s’est liée. De cette petite, dont l’innocence et le goût pour l’aventure font du bien au milieu de toute cette misère, à sa mère, en passant par ses amis et sa tatie Jeannon, Wilfrid Lupano dresse des portraits de personnages particulièrement attachants.

Si, dans le cas présent, l’héroïne est un personnage totalement fictif, Wilfrid Lupano livre tout de même un récit didactique qui permet d’en apprendre plus sur cette page méconnue de l’Histoire de Paris. Alors que le tome consacré à la belle et téméraire Elisabeth Dimitrieff se déroulait durant la commune et que celui dessiné par Xavier Fourquemin s’intéressait également aux événements qui ont suivi cette rébellion, celui-ci se concentre sur la période qui a précédé la Commune, notamment en relatant le destin tragique des animaux du zoo.

Visuellement, cet album m’a permis de découvrir le dessin de Lucy Mazel, une jeune dessinatrice talentueuse dont le style m’a immédiatement plu, que ce soit au niveau de l’expressivité des personnages, de la restitution du Paris de la fin du 19ème siècle ou lors des rêveries de la petite Victorine.

Une bonne trilogie !

Andrew Kreisberg, Phil Hester et Marcus To – Flash

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, DC Series, Séries, Urban Comics, [Avec super-héros], [DL 2015], [En cours] with tags , on 25 juillet 2016 by Yvan

Adaptation de la série TV !

Andrew Kreisberg, Phil Hester et Marcus To - FlashRécemment encore, Barry Allen n’était qu’un simple employé de la police scientifique de Central City, plutôt maladroit et souvent en retard. Depuis l’explosion de l’accélérateur de particules des laboratoires Star Lab, il est devenu l’homme le plus rapide au monde et a décidé de mettre ses nouvelles capacités au service des gens en devenant le super-héros Flash ! Il n’est cependant pas le seul à avoir développé des capacités surhumaines suite à la catastrophe… et tous ne sont pas aussi bien intentionnés que lui.

Après Arrow, la collection DC SERIES d’Urban Comics propose donc l’adaptation d’une autre série TV du producteur Andrew Kreisberg. Les aficionados des deux premières saisons sur petit écran ne manqueront donc pas de se jeter sur cette saga afin d’y retrouver leurs personnages préférés. De l’équipe scientifique composée de Cisco Ramon, Caitlin Snow et du professeur Harrison Wells à Félicity Smoak, en passant par le père adoptif de Barry, le lieutenant Joe West, et sa fille Iris, tous semblent avoir trouvé le chemin de la version papier. Le personnage principal est bien évidemment Barry Allen et, une fois la mise en place effectuée, le premier vilain ne tarde pas à faire son apparition. Si le cadre est très fidèle à l’univers télévisé, les intrigues sont en revanche inédites.

Cette première menace à laquelle le célèbre justicier doit faire face ne laissera certes pas un souvenir indélébile, mais le rythme soutenu et les dialogues amusants ne manqueront pas de tenir le lecteur en haleine. Notons également que l’éditeur a eu la bonne idée d’inclure un épisode datant de 1963 en fin d’album, scénarisé par John Broome et illustré par Carmine Infantino. Ce petit bonus ayant inspiré la série télévisée propose un affrontement entre Flash et son fameux ennemi vêtu de jaune, le Néga-Flash. Visuellement, les planches dynamiques et énergiques de Phil Hester (#1-4) et de Marcus To (#5) se mettent entièrement au service d’un scénario qui ne risque pas de faire du surplace avec un héros pareil.

Un album qui séduira surtout les fans de la série TV !

Frank Giroud et Colin Wilson – XIII Mystery, Martha Shoebridge (Tome 8)

Posted in BANDES DESSINÉES, Dargaud, Franco-Belge, One-shots, Van Hamme, [DL 2015], [Grand public] with tags on 22 juillet 2016 by Yvan

L’histoire de celle qui sauva XIII !

Frank Giroud et Colin Wilson - XIII Mystery, Martha Shoebridge (Tome 8)Et voilà, j’ai enfin rattrapé mon retard sur cette série qui compte déjà neuf tomes. Si les premiers tomes de ce spin-off visant à approfondir l’univers de XIII se concentraient à chaque fois sur l’un des personnages-phare de la saga, les suivants avaient plutôt tendance à s’intéresser à des personnages secondaires, parfois assez méconnus comme Billy Stockton ou plus récurrents comme Betty Barnowsky. Ce huitième opus de XIII Mystery met en scène Martha Shoebridge, qui n’apparaît qu’au tout début de la saga.

Chaque tome de cette saga étant attribué à un duo inédit d’auteurs (tandis que Jean Van Hamme garde un œil sur l’ensemble afin d’éviter au maximum les incohérences scénaristiques), le lecteur ne sait jamais trop à quoi s’attendre. Ici, Frank Giroud et Colin Wilson s’attaquent donc à la femme alcoolique qui sauva XIII lors du Tome 1 (Le jour du soleil noir). N’ayant pas vraiment fait long feu au sein de la saga, le lecteur ne savait vraiment pas grand-chose du médecin et même le Tome 13 (l’Enquête) ne révélait pas beaucoup plus. Heureusement, ce spin-off est là pour combler les zones d’ombre.

Ce tome débute lorsque l’obstétricienne fait la connaissance du député William Sheridan à une Garden party chez les Fitzsimmons. L’idylle qui s’installe entre les deux n’est pas vu d’un bon œil par tout le monde et surtout pas par l’assistante de William, qui va nous faire une petite fixette sur Martha et contribuer à la déception amoureuse qui la poussera à boire et à finir radiée de l’ordre des médecins.

Après un tome plutôt axé sur l’action, cette saga parallèle nous propose un thriller sentimental beaucoup plus lent, mais pas forcément moins efficace. Bon, certes, en voulant insérer sa petite histoire dans la grande, Frank Giroud finit par utiliser des ficelles un peu trop grosses. On a donc du mal à croire à cette liaison improbable entre la petite Martha et le futur Président des États-Unis et le fait de constater à quel point la petite est finalement liée à la famille Sheridan en surprendra donc plus d’un car on la croyait totalement étrangère à tout cela.

Mais, malgré ces liens un peu artificiels et capillo-tractés, l’auteur dresse néanmoins un portrait assez intéressant de Martha et dévoile même une part sombre assez inattendue de William Sheridan. Au fil des pages, on finit même par oublier le manque de crédibilité de l’intrigue pour s’attacher à cette femme un peu trop naïve qui se laisse embarquer dans une histoire d’amour riche en manipulations et aux conséquences psychologiques importantes. De plus, j’aime beaucoup le dessin de Colin Wilson (La jeunesse de Blueberry, Wonderball, Du Plomb Dans La Tête).

Bref, un bon tome… qu’il serait même intéressant de lire avant d’entamer la lecture de la série principale.

Matz et Léonard Chemineau – Julio Popper

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, One-shots, Rue de Sèvres, [Accessible], [DL 2015] with tags , , on 18 juillet 2016 by Yvan

La conquête de la Patagonie par un aventurier méconnu !

Matz et Léonard Chemineau - Julio PopperCe one-shot signé Matz (Balles Perdues, Du plomb dans la tête, Le Tueur) et Léonard Chemineau (Les Amis de Pancho Villa) s’attaque à la biographie d’un authentique aventurier qui s’est emparé de la pointe sud de l’Argentine après avoir parcouru le monde de long en large.

C’est en 1886, au milieu de nombreux chercheurs d’or venu faire fortune en Patagonie que l’auteur choisit de nous raconter l’histoire de cet homme pas comme les autres qui, malgré son jeune âge, va faire de la Terre de Feu son royaume. Matz revient également, mais peut-être un peu trop brièvement, sur le parcours antérieur de cet ingénieur diplômé à l’École nationale des Ponts et Chaussées, né à Bucarest sous le nom de Iuliu et ayant roulé sa bosse aux quatre coins de la planète avant de s’installer en Patagonie.

Je ne connaissais pas l’histoire de cet homme dont Matz dévoile progressivement la personnalité. Si Julio Popper est charismatique et ambitieux, le lecteur a néanmoins du mal à s’attacher à cet explorateur qui est prêt à tout pour réaliser ses idées et qui finit par battre sa propre monnaie et créer des timbres à son effigie, avant de mourir très jeune dans des circonstances encore inexpliquées.

Graphiquement, Léonard Chemineau livre une nouvelle fois de l’excellent boulot, que ce soit au niveau des personnages ou au niveau des paysages sauvages, mais de toute beauté. Et je suis à nouveau assez fan de la colorisation.