Archive for the Atrabile Category

Levy & Peeters – Château de sable

Posted in Atrabile, BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, One-shots, [Angoulême 2011], [Avancé], [DL 2010] with tags , on 19 octobre 2010 by Yvan

Huis clos & destins éphémères !

Levy & Peeters - Château de sableAprès « Asterios Polyp » et « Logicomix« , voici ma troisième grosse claque de 2010.

Ce one-shot écrit par Pierre Oscar Levy et dessiné par Frederik Peeters, invite à suivre la destinée de vacanciers, pris au piège dans une crique. Ce huis clos sur une plage, en compagnie de gens qui sont en proie à une force invisible et mystérieuse, est digne de la série LOST et a comme thème principal le temps qui s’écoule. En ce lieu clôt, ce dernier semble en effet s’écouler beaucoup plus vite que la normale, accélérant inexorablement les destins des enfants et des adultes qui s’y retrouvent piégés.

Ce raccourcis soudain vers la mort rend leurs vies encore plus éphémères et fait remonter leur nature profonde à la surface. Ce qui résulte de cette approche teintée de fantastique, est un récit philosophique intelligent sur le sens de l’existence. Une réflexion qui se retrouve accélérée par la prise de conscience collective d’une mort imminente. On peu certes reprocher au récit un manque de crédibilité au niveau de l’évolution mentale et sexuelle soudaine des enfants et un rythme de narration trop rapide, qui empêche de s’attarder plus en profondeur sur l’évolution psychologique des personnages, mais cette approche rapide des événements permet également de faire partager la pression exercée par le temps au lecteur.

Au niveau du graphisme, le trait efficace de Frederik Peeters fait mouche au niveau de l’évolution morphologique des personnages et parvient à distiller une atmosphère oppressante tout au long du récit.

Un petit chef-d’œuvre, à lire tant que vous en avez encore le temps !

Manuele Fior – Cinq mille kilomètres par seconde

Posted in Atrabile, BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, K.BD, One-shots, [Accessible], [Angoulême 2011], [DL 2010] with tags , on 18 octobre 2010 by Yvan

Sentiments communs & trajectoires différentes

Manuele Fior Cinq mille kilomètres par secondeAprès « Mademoiselle Else » chez Delcourt, l’Italien Manuele Fior signe un roman graphique chez Atrabile.

L’auteur invite à suivre deux destinées qui se croisent et s’éloignent au fil des ans. Ensemble en Italie ou séparément en Norvège ou en mission archéologique en Égypte, ces bouts de vie sont décrits avec grande justesse et de façon très émouvante. C’est le récit d’une relation qui n’a pas su aboutir, d’une histoire d’amour entre deux êtres séparés par les aléas et les choix de la vie. L’histoire de sentiments communs qui reviennent régulièrement à la surface, malgré des trajectoires différentes. Des émotions enfouies que l’auteur effleure avec brio à travers les portraits parallèles de Lucia et Piero.

Graphiquement, Manuele Fior livre des aquarelles sublimes, dont les tons s’adaptent parfaitement aux changements de décor. Chaque case se place au diapason de ce récit contemplatif et renforce les nombreux non-dits.

Un récit intimiste et humain, d’une grande justesse narrative et brillamment mis en images.

Manuele Fior - Cinq mille kilomètres par secondeLisez également l’avis de Mo’ sur K.BD !

Ibn Al Rabin – L’autre fin du monde

Posted in Atrabile, BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, One-shots, [Angoulême 2008], [DL 2007], [Sélectif] with tags , on 30 mars 2010 by Yvan

L'autre fin du mondeL’auteur suisse Mathieu Baillif, alias Ibn Al Rabin (« Cot Cot », « Retour Ecrémé », « Faudrait voir à voir », « Le monde change trop vite ») livre ici un album pour le moins surprenant. Divisé en 26 chapitres numérotés de A à Z, l’objet de 1120 pages n’est pas sans évoquer un dictionnaire, de par sa structure, son format … et son prix.

La trame principale aborde la perte d’un être cher. Mais, si la mort et l’amour qui séparent et unissent le couple sont au centre de cette histoire, d’autres thèmes sont également abordés à travers plusieurs récits parallèles qui viennent s’entremêler de manière structurée et cohérente au récit principal. Au fil des pages, l’auteur passe d’une histoire à l’autre, tout en faisant avancer l’histoire de Milch. Le lecteur se prend vite à ce jeu intriguant qui, malgré son côté fantaisiste, livre les pièces manquantes du puzzle constitué par la vie (et la mort) des différents personnages.

Si le sujet est émouvant, Ibn Al Rabin parvient à Lire la suite