Archive for the Bamboo Category

Zidrou et Arno Monin – L’adoption, La Garua (Tome 2/2)

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, Zidrou, [DL 2017], [Grand public] with tags , on 16 août 2017 by Yvan

Perdu dans le brouillard de Lima !

Zidrou et Arno Monin - L'adoption, La Garua (Tome 2/2)« La Garua » propose la suite et fin de cette chronique familiale en deux tomes, scénarisée par le prolifique Zidrou et mise en images par Arno Monin.

Si le premier volet racontait l’histoire de l’adoption de la petite Qinaya, ramenée du Pérou par Alain et Lynette, où un tremblement de terre avait fait des milliers d’orphelins, le cliff-hanger final déstabilisant, marqué par l’intervention de la police et le retour au pays de la fillette adoptive, donnait envie de découvrir où Zidrou voulait finalement nous emmener.

Le départ brutal de la petite péruvienne de quatre ans a en effet un solide impact sur sa famille d’adoption. Entre le père qui subit les conséquences de son acte illégal et la grand-mère qui perd la boule, Zidrou se concentre une nouvelle fois sur ce grand-père un peu bougon, qui n’était initialement pas très enthousiaste vis-à-vis de cette progéniture venue d’Amérique du Sud, mais qui avait fini par fondre devant sa petite-fille adoptive. Le lecteur retrouve donc un Gabriel Van Oosterbeek profondément marqué par la séparation, mais embarquant pour le Pérou, où il compte bien retrouver sa petite-fille adorée.

Ce deuxième volet est non seulement marqué par un changement de décor et d’ambiance, mais présente également les personnages du tome précédent sous une toute nouvelle perspective. Si l’intrigue concernant la petite Qinaya est vite résolue, le chemin de croix de ce grand-père qui espérait se racheter de ses absences en tant que père en s’occupant de sa petite-fille, se poursuit de plus belle et prend même une nouvelle tournure grâce à la rencontre de Marc Legendre, un compatriote venu récupérer le corps de sa fille décédée lors du dernier tremblement de terre. Perdu dans la Gurua, sorte de brouillard qui enveloppe la côte péruvienne, cette rencontre inattendue va permettre à Gabriel de sortir de sa propre brume. Une prise de conscience émouvante, qui lui permet finalement de retrouver bien plus que l’enfant qu’il était venu chercher…

Zidrou livre donc une nouvelle histoire remplie d’humanité, narrée avec beaucoup de tendresse et d’humour, le tout servi avec des dialogues d’une justesse incroyable. Visuellement, même dans la brume de Lima, le dessin tout en rondeur d’Arno Monin continue de faire mouche. Le dessinateur contribue à insuffler beaucoup d’humanité et de tendresse au récit, tout en livrant des personnages d’une grande expressivité et particulièrement attachants.

Un diptyque que je vous invite à adopter au plus vite !

Encore du bon Zidrou, que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !

Ils en parlent également : Jérôme

Jim et Mig – Un petit livre oublié sur un banc (Tome 2)

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, [Accessible], [DL 2015] with tags on 24 août 2016 by Yvan

Lecture partagée !

Jim et Mig - Un petit livre oublié sur un banc (Tome 2)Voici donc la conclusion de ce diptyque publié dans la collection Grand Angle des éditions Bamboo. Cette histoire signée Jim (« Une petite tentation », « Une nuit à Rome ») débutait par un livre abandonné sur un banc, destiné à devenir la propriété temporaire de celui ou celle qui le trouvera. En effet, une note à l’intérieur invitait à redéposer l’ouvrage dans un endroit public après lecture afin qu’il puisse faire le tour du monde en circulant de mains en mains.

La lectrice que Jim invite à suivre se nomme Camélia. Découvrant une sorte de message codé à l’intérieur du bouquin, celle-ci s’était lancée dans une enquête quasi obsessionnelle visant à découvrir l’auteur inconnu de cet étrange ouvrage intitulé « A l’ombre des grands saules pleureurs ». Les évènements s’accélèrent lors de cette suite, où Camélia doit cependant faire face à quelques contrecoups. Il y a tout d’abord le fait que plusieurs exemplaires du livre existent et qu’elle n’est donc probablement pas la seule à recevoir des messages de l’auteur. Il y a également son couple qui bat de l’aile, la poussant encore un peu plus dans la direction de cette folle aventure qui pourrait éventuellement déboucher sur une nouvelle relation, plus complice.

Jim n’a plus à démontrer sa capacité à raconter des histoires teintées de romantisme et il remet ici le couvert en y mêlant sa passion pour les livres. Cette intrigue qui fait honneur aux ouvrages non-numériques multiplie les rebondissements certes parfois un peu faciles et ne laissera sans doute pas un souvenir indélébile, mais la lecture est particulièrement agréable et l’envie de découvrir le dénouement de l’enquête suffisamment grand pour tourner les pages à grande vitesse. Le lecteur n’a en plus aucun mal à s’attacher à cette jeune femme en quête d’aventure, loin de ce compagnon qui passe son temps à regarder des séries TV et à jouer sur son IPhone.

Les planches très aérées de Mig contribuent également à une lecture assez rapide. Si le style semi-réaliste du dessinateur rempli parfaitement son devoir, la colorisation experte de Delphine permet de retrouver l’ambiance typique des récits de Jim.

Un lecture agréable !

Zidrou et Arno Monin – L’adoption, Qinaya

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, Zidrou, [DL 2016], [Grand public] with tags , on 11 mai 2016 by Yvan

Le point de vue des grands-parents !

Zidrou et Arno Monin - L'adoption, QinayaAprès le très bon « Merci », Zidrou et Arno Monin proposent la première partie d’une chronique familiale en deux tomes.

Comme suggéré par le titre, cet album raconte l’histoire d’une adoption, celle de la petite Qinaya, ramenée du Pérou par Alain et Lynette, où un tremblement de terre a fait des milliers d’orphelins. S’il ne faut qu’une case pour craquer devant la bouille de cette petite péruvienne de quatre ans, c’est néanmoins le point de vue des grands-parents que Zidrou nous propose… et le grand-père semble beaucoup moins enthousiaste que nous…

Pourtant, derrière son air d’ours mal léché, Gabriel ne va pas tarder à fondre devant sa petite-fille adoptive. Souvent absent en tant que père, il reçoit ici une occasion en or de se rattraper en tant que grand-père. Au fil des pages, le lecteur va donc également s’attacher à ce papy adoptif un peu bougon et prendre du bon temps en compagnie des Gégés, sa bande d’amis, composée d’anciens collègues dont les prénoms commencent par la même lettre.

Vous l’aurez compris : voilà le genre d’histoires, remplies d’humanité, que Zidrou excelle à raconter. Le bouleversement et le bonheur que provoque l’arrivée de cette petite venue du bout du monde sont narrés avec beaucoup de tendresse et d’humour, le tout étant servi avec des dialogues d’une justesse incroyable. On se laisse donc à nouveau embarquer par Zidrou… jusqu’à cette surprise finale, qui nous pousse bien évidemment à vouloir découvrir la suite au plus vite.

Quant au dessin tout en rondeur d’Arno Monin, il colle parfaitement au scénario et contribue à insuffler beaucoup d’humanité et de tendresse au récit, tout en livrant des personnages particulièrement attachants.

Encore du bon Zidrou, que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !

Cyril Bonin – The Time before

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, One-shots, [DL 2016], [Grand public] with tags on 9 mars 2016 by Yvan

Corriger les erreurs du passé !

Cyril Bonin - The Time beforeAprès avoir apprécié « La Belle Image » et « Amorostasia », parus chez Futuropolis, je me suis laissé tenter par ce nouveau récit proposé par Cyril Bonin dans la collection Grand Angle des éditions Bamboo.

Ce one-shot invite à suivre les pas de Walter Benedict, un jeune photographe dans le New York de 1958, qui reçoit un talisman d’un vieil homme qu’il vient de secourir au pied de son immeuble. Il découvre très vite que ce porte-bonheur détient des propriétés magiques étonnantes, lui permettant de voyager dans le passé quand bon lui semble…

À l’instar d’Hiroshi, le héros de Jirô Taniguchi dans l’incontournable « Quartier Lointain », ou de Jeff Wiston dans l’excellent roman de Ken Grimwood (« Replay »), le personnage principal de cette histoire reçoit donc subitement la possibilité de tout changer en retournant dans son passé afin de changer le cours de son existence.

La vie est en effet faite d’une succession de choix qui délimitent le chemin que l’on emprunte. L’expérience et la connaissance sont les noms que nous donnons à cette succession de choix. Qui ne rêverait donc pas de pouvoir refaire ces choix sur base d’une vie entière de connaissance, de revenir dans son propre passé afin d’y corriger les erreurs passées ?

Ce qui fait le sel de ce bouquin sont les choix du personnage principal au fil de ses retours dans le temps, cette possibilité d’éviter les erreurs du passé, tout en constatant que ces nouveaux choix ne sont pas forcément une garantie de bonheur. Ce livre invite non seulement à réfléchir sur le sens de la vie et sur l’influence que l’on a sur le cours de celle-ci, mais il incite finalement surtout à profiter de l’instant présent et des personnes que l’on aime…

Ce merveilleux plongeon dans le New York des années 60 est de surcroît servi par le trait particulièrement élégant de Cyril Bonin, qui plante l’ambiance adéquate dès les premières cases.

Une excellente surprise… et une petite place dans mon Top BD de l’année !

Aurélien Ducoudray et Anlor – Amère Russie, Les colombes de Grozny (Tome 2)

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, Guerre, [DL 2015], [Grand public] with tags , , , on 17 juin 2015 by Yvan

Une mère russe plongée dans l’enfer tchétchène !

Aurélien Ducoudray et Anlor - Amère Russie, Les colombes de Grozny (Tome 2)« Les colombes de Grozny » clôture avec brio la quête improbable d’une mère au foyer russe qui tente de retrouver son fils soldat, fait prisonnier par les hommes du chef tchétchène Bassaïev.

Cette aventure en deux tomes signée Aurélien Ducoudray (The Grocery) et Anlor se poursuit dans les décombres de la ville de Grozny, où Ekaterina Kitaev vit désormais parmi les civils tchétchènes dans un immeuble à moitié détruit. Accompagnée de sa chienne et d’un soldat russe aveugle libéré par le général tchétchène, qui tente de combler le vide laissé par son fils, Ekaterina constate une nouvelle fois toute l’absurdité et l’horreur de ce conflit tchétchène.

Les auteurs dressent tout d’abord le portrait attendrissant d’une mère-courage qui remue ciel et terre pour récupérer son fiston. Au fil des pages et d’un voyage regorgeant de dangers et de rencontres surprenantes, le lecteur s’attache inévitablement à ce petit bout de femme qui allie courage et naïveté. Armée d’une obstination maternelle à toute épreuve, cette héroïne atypique ne manque en effet pas de séduire.

Cette quête humaine jonchée d’obstacles sert néanmoins également de prétexte pour s’intéresser au conflit intestin qui oppose la mère Russie au peuple tchétchène. Si l’auteur ne manque pas de pointer du doigt l’absurdité de cette guerre civile, tout en intégrant des éléments historiques, l’ancrage historique se retrouve très vite en arrière-plan de cette incroyable aventure humaine. En s’installant parmi des civils qui survivent tant bien que mal dans une ville ravagée par les bombardements, Ekaterina découvre un quotidien au milieu de snipers, fait de trafics en tout genre et de convois d’aide humanitaire détournés des plus nécessiteux. Même les retrouvailles inespérées avec le fiston ne manque pas de démontrer tout le mal qu’un tel conflit peut générer.

L’innocence de cette maman particulièrement attachante et les cabrioles de son petit chien contribuent cependant à insuffler un brin d’humour au récit, atténuant ainsi l’horreur de cette guerre que l’auteur décrit de manière non partisane, la barbarie n’étant pas le fruit d’un seul des deux camps. Le quotidien tragique des enfants est ainsi allégé par leur envie de jouer à Bomberman sur la console Nintendo pendant les quelques heures où l’électricité fonctionne.

Visuellement, le dessin semi-réaliste d’Anlor accompagne avec brio le scénario de Ducoudray. Proposant des personnages expressifs et hauts en couleurs et restituant avec grande efficacité les décors dévastés par le conflit, la dessinatrice livre un véritable sans-faute.

Un excellent récit qui mêle émotions et action sur fond historique, que vous pouvez retrouver dans mon Top de l’année !

Ils en parlent également : Yaneck

Zidrou et Arno Monin – Merci

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, Franco-Belge, One-shots, Zidrou, [DL 2014], [Grand public] with tags , on 12 novembre 2014 by Yvan

Sympa !

Zidrou et Arno Monin - MerciCe one-shot imaginé par Zidrou (La Mondaine, Lydie, Les Folies Bergère, La Peau de l’Ours, Pendant que le roi…, Boule à zéro, Rosko, Marina, Tueurs de mamans, Le Client, Le beau voyage, …) et mis en images par Arno Monin (« L’enfant maudit », « L’envolée sauvage ») invite à suivre les pas de Merci Zylberajch, une jeune adolescente qui se retrouve condamnée à 150 heures de travaux d’intérêt général pour avoir commis un énième acte répréhensible au sein d’un petit village de la Marne. Sa peine de substitution consiste à travailler au cœur de la mairie de Bredenne afin d’y élaborer un projet durable en faveur des ados de la ville…

Ah Zidrou et sa capacité à créer des personnages attachants au sein de récits optimistes et remplis d’humour, je ne m’en lasse pas ! Sa nouvelle héroïne, une petite délinquante gothique de 16 ans qui cherche à trouver sa place au sein de la société et qui finit par influencer la vie politique de sa commune est finalement une brave fille auquel le lecteur ne met pas longtemps à s’attacher. Du vieux grand-père communiste aux parents fan d’Abba, en passant par ce juge d’application des peines assez intelligent pour offrir une seconde chance aux jeunes afin de les remettre sur le droit chemin, les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste.

Alors certes, ça fait parfois un peu trop Casimir et le pays joyeux où tout le monde est trop gentil, mais il y a tout de même une bonne dose d’authenticité, de vécu et de fraîcheur qui permet de faire passer le tout et qui continue de me séduire au fil des albums. Outre l’humanité débordante de ses récits, j’apprécie également toujours cette touche d’humour et ces dialogues aux petits oignons, qui sont véritablement la marque de fabrique de Zidrou.

Visuellement, le trait d’Arno Monin s’accorde parfaitement avec l’univers bienveillant de Zidrou et contribue à dresser le portrait de personnages hauts en couleurs et plein de charme.

Alors, ce n’est certes pas le meilleur album de Zidrou, mais cela reste du Zidrou et cela suffit donc amplement à mon bonheur !

Ils en parlent également: Yaneck

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Damien Marie et Laurent Bonneau – Ceux qui me restent

Posted in Bamboo, BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, Damien Marie, Franco-Belge, Maladie, One-shots, [DL 2014], [Grand public] with tags , , on 10 septembre 2014 by Yvan

Plongée réussie dans les méandres de la mémoire…

Damien Marie et Laurent Bonneau - Ceux qui me restentCela fait longtemps que je suis fan du travail de Damien Marie (Welcome to Hope, La cuisine du diable, Dans mes veines, Back to Perdition)… et cet ouvrage est encore meilleur que les précédents.

Pourtant, en s’attaquant à la maladie d’Alzheimer, l’auteur abordait un sujet particulièrement compliqué à mettre en scène. Dès les premières pages, il invite le lecteur à s’immiscer dans les souvenirs imprécis d’un père… une mémoire tronquée dont une seule certitude semble émerger du brouillard : il a un jour perdu sa fille ! Etait-ce sur le pont de ce bateau qu’il l’a égarée à l’âge de cinq ans ou était-ce plus tard ?

Si l’histoire de Florent n’a rien d’original, celle-ci est cependant racontée avec une maîtrise et une justesse incroyable. Rythmé par le ballet non-linéaire d’images qui se bousculent dans la tête de cet homme dont la mort est inéluctablement précédée par celle des souvenirs, le récit parvient à retranscrire avec grand brio le chaos qui règne dans l’esprit de cet homme dont le passé s’efface de manière irréversible. En accompagnant deux êtres qui se sont perdus dans la vraie vie avant de se perdre dans celle des souvenirs rongés par la maladie, l’auteur parvient non seulement à tenir en haleine un lecteur en quête de réponses, mais il parvient surtout à restituer l’émotion et la détresse qui accompagne l’errance de cet esprit étouffé par trop de zones d’ombre.

Visuellement, le dessin de Laurent Bonneau (Metropolitan) accompagne avec maestria ce voyage aux confins de la mémoire. La sobriété du trait et la colorisation à l’aide d’aplats monochromes s’installent très vite au diapason de ce one-shot qui met en scène l’oubli. Les décors semblent ainsi s’effacer, tout comme la mémoire, abandonnant le lecteur dans le flou et ne laissant émerger que quelques souvenirs plus précis, comme ce ciré jaune que portait Lillie quand il l’a perdue de vue…

Vous l’aurez compris, ce récit qui aborde la maladie d’Alzheimer avec grande justesse ne risque donc pas de finir aux oubliettes…

Retrouvez le d’ailleurs dans mon Top de mois, ainsi que dans mon Top de l’année !

Ils en parlent également: Marion, Noukette, Cynthia, Jérôme, Yaneck, Livresse des mots

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