Archive for the Emmanuel Proust Category

Julien Parra – Trois instincts

Posted in BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, Emmanuel Proust, Franco-Belge, One-shots, [Accessible], [DL 2010] with tags on 26 juin 2013 by Yvan

Un excellent polar en 3 actes !

Julien Parra - Trois instinctsJ’étais passé à côté de ce premier album de Julien Parra et j’ai bien fait de rattraper cet oubli car le jeune auteur fait une entrée remarquée au sein de neuvième art.

« Trois instincts » débute par huit cadavres retrouvés dans un entrepôt désaffecté et raconte l’histoire de trois destins dont le point commun n’est divulgué que lors d’un acte final révélateur.

Les trois tranches de vie proposées dans un désordre chronologique assumé peuvent se lire indépendamment les unes des autres car elles ne prennent tout leur sens que lors de l’épilogue. Cette prouesse narrative est accompagnée d’un visuel qui varie les styles et les couleurs à chaque chapitre.

Le premier acte, sombre et violent, invite à suivre une enquête policière assez classique, où deux policiers traquent un tueur en série. Le second, entièrement narré en voix-off et baignant dans une ambiance bleue assez étouffante, invite à suivre les pensées d’un lycéen qui se prostitue pour gagner de l’argent. Le troisième acte, totalement muet et plus onirique, accompagne les rêves d’un homme au seuil de la mort. Et pour conclure, un final qui lie le tout de manière efficace.

Bref, une excellente découverte qui ravira tous les amateurs de polars intelligents.

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Lylian et Augustine Lebon – Le révérend, Les diables déchus du Nevada

Posted in BANDES DESSINÉES, Diptyques, Emmanuel Proust, Franco-Belge, [DL 2012], [Grand public] with tags on 4 décembre 2012 by Yvan

Un révérend pas très catholique !

Lylian et Augustine Lebon - Le révérend, Les diables déchus du NevadaCette nouvelle saga signée Lylian et Augustin Lebon se déroule dans le Far West à la rencontre d’un genre dont je suis particulièrement friand. Le récit, prévu en deux tomes, invite à suivre les pas d’Angus Whitecross, alias le Révérend, un impitoyable chasseur de primes.

Dès les premières pages, le lecteur découvre l’événement issu de l’enfance du héros, qui est à l’origine de sa soif de vengeance et de ses deux célèbres colts, dont la crosse est ornée d’un crucifix. L’ambiance est immédiatement plantée et sent bon le western spaghetti. Une fois arrivé dans la petite bourgade d’Eureka, perdue au fin fond du Nevada, le scénariste pose les bases d’une intrigue mêlant meurtres, violence et coups de feu. Rien de particulièrement original, mais un récit bien mené, qui donne envie de découvrir la suite et qui permet également de découvrir le dessin d’Augustin Lebon, un jeune dessinateur qui livre de l’excellent boulot pour son premier album.

Une bon petit western !

Remender & Tocchini – The last days of American Crime T3

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Emmanuel Proust, Trilogies, [DL 2011], [Sans super-héros] with tags on 16 février 2011 by Yvan

Le dernier crime !

Remender & Tocchini – The last days of American Crime T3Suite et fin de cette excellente trilogie écrite par Rick Remender et dessinée par le brésilien Greg Tocchini.

Afin d’endiguer la criminalité, le gouvernement projette de supprimer l’argent papier, de contrôler toutes les transactions électroniques et d’émettre un signal sensé empêcher tout citoyen d’enfreindre la loi. Les derniers jours du crime américain ont sonné !

Ce compte à rebours de deux semaines, qui annonce la fin du banditisme et du terrorisme aux States, est le moment choisi par une petite frappe pour perpétrer un dernier gros coup avant de fuir le pays. Obligé de changer de partenaires suite à la trahison de son allié mexicain, Graham Bricke s’adjoint les services de Kevin Cash et de la belle Shelby Dupree. Mais il ne reste que quelques jours pour peaufiner le dernier casse de l’histoire des Etats-Unis.

L’auteur de « Fear Agent » et « Gigantic » délaisse donc la science-fiction pour s’essayer avec brio à une histoire de gangsters. Issue d’une maison d’édition moins connue, nommée Radical, ce comics respecte tous les codes du polar noir et plonge le lecteur dans une Amérique au bord du gouffre. S’appuyant sur les poncifs du genre (l’ultime braquage, la femme fatale, les bars enfumés et le barman bonne poire, …) le scénariste évite cependant le piège des stéréotypes et livre des truands hauts en couleurs qui ont tous leurs secrets et des desseins pas forcément compatibles.

Après avoir présenté les personnages et posé les bases de ce dernier hold-up lors du premier tome et avoir multiplié les embûches lors d’une suite bien plus rythmée, l’heure du dernier casse a bel et bien sonné. L’auteur multiplie les embûches et enchaîne les rebondissements lors de ce final qui est encore plus porté sur l’action. Enlèvements, poursuites, violence, fusillades, trahisons et un soupçon de sexe parviennent à tenir le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. Chaque dialogue fait mouche et l’ambiance futuriste pleine de désillusion est extrêmement prenante. Partant d’une accroche originale et porté par une narration très efficace, le récit ne manque donc pas d’atouts.

L’auteur poursuit également son excellent travail au niveau des personnages, permettant aux lecteurs d’en apprendre un peu plus sur Graham, Shelby, and Kevin. En approfondissant la relation que Graham entretient avec sa mère, il lève également le voile sur les motivations finales du braqueur. S’il accentue également le côté psychopathe de Kevin, il en profite cependant pour fragiliser le personnage de Shelby. Il exploite également très bien les desseins secrets de cette dernière, ainsi que le triangle amoureux Graham-Shelby-Kevin, afin de réserver un twist final hollywoodien à ce polar d’ambiance.

Au niveau de l’atmosphère, il faut d’ailleurs saluer la superbe couverture d’Alex Maleev et le graphisme de Greg Tocchini. Usant de tons sombres et chauds, triés sur le volet, le talentueux dessinateur distille une ambiance glauque et envoûtante qui se place au diapason de cet univers sans véritables perspectives. Embourbé dans les bas-fonds d’un pays qui part en vrille, il parvient à faire ressortir toute la noirceur de cette ville qui profite des derniers instants du mauvais côté de la loi.

Un dernier tome qui confirme tout le bien que l’on pensait de cette saga, laquelle fait un véritable carton outre-Atlantique et ne manquera pas de plaire à ceux qui ont su apprécier le « Criminal » d’Ed Brubaker.

Retrouvez ce comics dans MON TOP 2011 !

Remender & Tocchini – The last days of American Crime

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Emmanuel Proust, Trilogies, [DL 2010], [Sans super-héros] with tags on 29 septembre 2010 by Yvan

Les derniers jours du crime américain ont sonné !

Remender Tocchini The last days of AmericanAfin d’endiguer la criminalité, le gouvernement projette de supprimer l’argent papier, de contrôler toutes les transactions électroniques et d’émettre un signal sensé empêcher tout citoyen d’enfreindre la loi. Les derniers jours du crime américain ont sonné !

Ce compte à rebours de deux semaines qui annonce la fin du banditisme et du terrorisme aux States, est le moment choisi par une petite frappe pour perpétrer un dernier gros coup avant de fuir le pays. Obligé de changer de partenaires suite à la trahison de son allié mexicain, Graham Bricke s’adjoint les services de Kevin Cash et de la belle Shelby Dupree. Mais il ne reste que quelques jours pour peaufiner le dernier casse de l’histoire des Etats-Unis.

Cet album est le deuxième volet d’une trilogie écrite par Rick Remender et dessinée par le brésilien Greg Tocchini. L’auteur de Fear Agent et « Gigantic » y délaisse la science-fiction pour s’essayer avec brio à une histoire de gangsters. Issue d’une maison d’édition moins connue, nommée « Radical », ce comics respecte tous les codes du polar noir et plonge le lecteur dans une Amérique au bord du gouffre. S’appuyant sur les poncifs du genre (l’ultime braquage, la femme fatale, les bars enfumés et le barman bonne poire, …) le scénariste évite cependant le piège des stéréotypes et livre des truands hauts en couleurs qui ont tous leur propre agenda.

Après avoir présenté les personnages et posé les bases de ce dernier hold-up, cette suite multiplie les embûches et s’avère déjà bien plus rythmée. Malgré une action beaucoup plus présente, l’histoire n’avance qu’à petits pas, mais chaque dialogue fait mouche et l’ambiance futuriste pleine de désillusion est extrêmement prenante. Partant d’une accroche originale et porté par une narration très efficace, le récit ne manque donc pas de séduire.

Au niveau de l’atmosphère, il faut d’ailleurs saluer la superbe couverture d’Alex Maleev et le graphisme de Greg Tocchini. Usant de tons sombres et chauds, triés sur le volet, le talentueux dessinateur distille une ambiance glauque et envoutante qui se place au diapason de cet univers sans véritables perspectives. Embourbé dans les bas-fonds d’un pays qui part en vrille, il parvient à faire ressortir toute la noirceur de cette ville qui profite des derniers instants du mauvais côté de la loi.

Un deuxième tome qui confirme tout le bien de cette saga qui fait un véritable carton outre-Atlantique et qui ne manquera pas de plaire à ceux qui ont su apprécier le Criminal d’Ed Brubaker.

Olivier Cinna – Mr. Deeds

Posted in BANDES DESSINÉES, Emmanuel Proust, Franco-Belge, Trilogies, [Accessible], [DL 2005] with tags on 10 janvier 2010 by Yvan

Mr DeedsBienvenu dans le monde étrange d’Olivier Cinna et de Hugues Fléchard, qui, pour un premier album, nous livrent un conte fantastique bien surprenant.

Surprenant à travers les 3 personnages clefs aux traits plutôt enfantins : Tani, Mr. Deeds et le voleur !

Tani, constamment agressée par sa mère, est une petite fille rêveuse, passionnée d’étoiles et amie du gardien du musée où elle adore contempler une mystérieuse météorite. Notons que le nom de notre petite héroïne vient d’ailleurs du diminutif de la femme d’Olivier Cinna.

Mr. Deeds, horloger et inventeur, dont le chapeau totalement disproportionné par rapport à sa petite taille est à l’échelle de son génie.

Le voleur vient compléter le génie de Mr. Deeds et le côté rêveur de Tani par son côté péplum afin de former un trio bien complémentaire.

Surprenant à travers une histoire bien étrange, dont ce « Mystère de l’étoile » forme le tome de mise en place d’une trilogie fantastique. C’est l’histoire d’une malédiction, d’une météorite mystérieuse aux étranges pouvoirs et d’un monstre aux traits d’enfant auxquels notre singulier trio devra faire face.

Mais surtout surprenant à travers le dessin d’Olivier Cinna qui nous plonge dans un univers imaginaire des années 20 à Paris. Un dessin au crayon, couvert de tons pastel qui façonnent cette atmosphère bien étrange de Mr. Deeds. Alors que le terme « fadeur » viendrait cataloguer toute autre BD coloriée de telle façon, c’est bien de splendeur et de douceur qu’il faut parler ici. Un dessin sublime qui rend presque superficiel le peu de texte qui s’y trouve pour une BD qui se regarde plus qu’elle ne se lit.

Tarek & Perger – Sir Arthur Benton T3

Posted in BANDES DESSINÉES, Emmanuel Proust, Franco-Belge, Guerre, Trilogies, [Avancé], [DL 2006] with tags , , , on 7 janvier 2010 by Yvan

Tarek & Perger - Sir Arthur Benton« L’Assaut Final » clôture brillamment cette fiction d’espionnage passionnante sur la seconde guerre mondiale au sein de cette collection Trilogies.

Un découpage en trois albums qui se retrouve au niveau du contexte historique du récit, avec un premier tome montrant une Allemagne à la dérive, développant un climat propice à la montée du nazisme, un deuxième volet consacré à l’extermination massive des juifs au sein d’une idéologie aryenne remise en question par une grande partie de l’intelligentsia allemande, et ce troisième album retraçant la chute du IIIème Reich, la prise de Berlin par l’armée rouge et l’exfiltrations des scientifiques et ingénieurs par les différents services secrets.

Trois chapitres et trois symboles venant illustrer les différentes couvertures : la croix gammée pour la montée du nazisme, l’étoile jaune de David symbolisant la Solution finale, et la faucille et le marteau représentant la vague rouge qui vient déferler sur une grande partie de l’Europe. Par contre, après Benton et Marchand, le choix du personnage d’Helmut aurait peut-être été plus judicieux pour venir orner cette troisième couverture, tant son passage chez l’ennemi communiste influe le déroulement de l’histoire dans ce troisième volet.

Quand on sait que Tarek scénarise deux autres séries au sein de cette collection Trilogies (« Le tsar Fou« , « Raspoutine« ), toutes deux se déroulant en Sainte Russie, il n’est donc pas surprenant de voir la Russie jouer un rôle décisif dans cette excellente conclusion, où la réalité historique devient difficile à séparer de la fiction.

Au niveau graphisme, Stéphane Perger continue de nous surprendre avec ses couleurs directes et nous gratifie même de quelques illustrations en double page superbes. Comme pour les tomes précédents, on retrouve un petit supplément en fin d’album, qui cette fois, vient lever le voile sur les différentes missions de Sir Arthur Benton tout au long de ce triptyque.

Notons que cette œuvre, méritoirement récompensée de nombreux prix, est également disponible en coffret.