Archive for the Glénat Category

Nicolas Petrimaux – Il faut flinguer Ramirez

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Glénat, One-shots, [DL 2018], [Sans super-héros] with tags , on 10 février 2019 by Yvan

Tarantino is in da house !

Nicolas Petrimaux - Il faut flinguer RamirezLe Ramirez dont il est question dans ce titre particulièrement alléchant est un employé modèle chez Robotop, fabricant d’aspirateurs que toutes les ménagères s’arrachent. Muet, mais apprécié de tous ses collègues, Jacques Ramirez est de loin le meilleur technicien de sa société. Cependant, lorsque deux mafieux mexicains venus rapporter leur mixer en panne le reconnaissent, la décision du cartel ne se fait pas attendre : Il faut flinguer au plus vite ce mythique tueur à gages qui avait disparu de la surface de la terre !

Pour sa première bande dessinée, Nicolas Petrimaux frappe fort en proposant ce thriller truffé d’humour, de références et de dialogues ciselés. Jouant pleinement la carte de l’action et situant son récit dans une parodie jouissive des États-Unis des années 80, à l’image de ces fausses réclames vintage ou coupures de journaux insérées au fil du récit, Nicolas Petrimaux livre un scénario explosif digne de Quentin Tarantino.

Visuellement, le récit imaginé par Nicolas Petrimaux est également à flinguer ! Du découpage cinématographique qui insuffle un tempo de la mort au style légèrement cartoonesque qui invite à garder le sourire au bord des lèvres, en passant par des personnages expressifs aux gueules improbables qui donneraient presque envie de se laisser pousser la moustache, l’auteur fait un carton plein !

Jubilatoire !

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Timothé le Boucher – Ces jours qui disparaissent

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Glénat, One-shots, [Accessible], [DL 2017] with tags , on 17 janvier 2018 by Yvan

À deux dans un même corps ?

Timothé Le Boucher - Ces jours qui disparaissentCe one-shot signé Timothé le Boucher invite à suivre les déboires de Lubin Maréchal, un acrobate d’une vingtaine d’années qui, suite à une vilaine chute sur la tête, s’aperçoit tout d’abord qu’il ne vit plus qu’un jour sur deux. Puis, il se rend compte qu’il ne dort pas durant ces jours qui disparaissent, mais qu’un double schizophrénique au caractère diamétralement opposé utilise son corps, construisant progressivement une vie parallèle qui n’a pas forcément tout pour lui plaire…

Ce récit fantastique, basé sur la schizophrénie et sur le dédoublement de la personnalité, permet à l’auteur de développer un thriller psychologique non seulement particulièrement prenant, mais également très intelligent. Sur près de 200 pages, Timothé le Boucher prend le temps de détailler l’impact de ce dédoublement sur la vie professionnelle, sociale et affective de son personnage, tout en installant petit-à-petit une relation conflictuelle entre les deux personnalités. De plus, cette histoire propose une réflexion intéressante sur l’immuabilité du temps qui passe et sur l’identité, mais également sur l’amour, la mort et l’amitié. De quoi questionner notre propre existence…

Visuellement, le graphisme assez épuré et aux allures de manga de Timothé le Boucher peut initialement déconcerter, mais s’avère finalement d’une efficacité et d’une lisibilité redoutable.

Un excellent one-shot que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !

Ils en parlent également : Mo’

Espé – Le Perroquet

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Glénat, Maladie, One-shots, [DL 2017], [Grand public] with tags , , on 7 juin 2017 by Yvan

Une maman bipolaire !

Espé – Le PerroquetÀ travers cette bande dessinée autofictionnelle, Espé (« Château Bordeaux ») évoque son histoire familiale et plus particulièrement la maladie de sa mère.

Le lecteur suit le quotidien de Bastien, dont la mère souffre de troubles bipolaires avec tendance schizophrénique. Entre les crises d’une rare intensité et les séjours en établissements psychiatriques, dont elle revient souvent à l’état de légume, les moments d’accalmie et de lucidité se font de plus en plus rares. Du haut de ses huit ans, Bastien tente de comprendre et observe la lente descente aux enfers de sa mère à travers son regard d’enfant, plein d’innocence et d’imagination…

C’est à travers de petites tranches de vie indépendantes que l’auteur partage son vécu. Ces courts chapitres de seulement quelques pages reviennent sur des épisodes-clés de la vie de Bastien, restituant avec brio la détresse de toute la famille, du grand-père qui refuse d’accepter la maladie de sa fille au fiston qui se réfugie dans l’imaginaire et transforme sa mère en super-héroïne.

Visuellement, le trait sobre et efficace de l’auteur accompagne ce récit riche en émotions avec beaucoup de pudeur. La colorisation, rouge lors des crises et vert lors des rares instants de bonheur, intensifie encore un peu plus l’ambiance du moment.

Un excellent one-shot que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !

Loulou Dedola et Merwan – Jeu d’ombres, Ni ange ni maudit (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, Glénat, [Accessible], [DL 2017] with tags on 20 février 2017 by Yvan

Conclusion un peu trop confuse…

Loulou Dedola et Merwan - Jeu d’ombres, Ni ange ni maudit (Tome 2)« Ni ange ni maudit » propose la suite et fin de ce diptyque signé Loulou Dedola et Merwan (« L’Or et le sang » et « Pour l’Empire »), qui plonge le lecteur dans la réalité des banlieues françaises.

Si le tome précédent se concentrait principalement sur Viviane et Cengiz, le retour dans la banlieue Lyon du grand-frère de ce dernier change totalement la donne. Sayar, ex-caïd de la cité, est en effet parvenu à s’évader de sa geôle turque et a visiblement quelques comptes à régler avec ceux qui ont pris sa place durant son incarcération. Cengiz, qui avait brillamment réussi sa licence de droit et était devenu la vedette locale après avoir joué les médiateurs entre des jeunes qui voulaient mettre le feu au quartier et des flics prêts à réagir au quart de tour, doit dorénavant composer avec la présence de son frère. Entre ses études, une histoire d’amour compliquée, son frère, les enjeux politiques locaux et les tensions qui règnent dans ce quartier où le trafic de drogue constitue l’un des principaux débouchés, le fils d’immigré turc aura de plus en plus de mal à faire les bons choix…

Ce thriller social parvient non seulement à planter un décor particulièrement réaliste, mais propose également de suivre deux personnages engagés, qui semblent vouloir faire bouger les choses dans cette cité gangrenée par la délinquance. À travers le personnage de Cengiz, l’auteur invite à découvrir la communauté turque de France, tout en dressant le portrait réaliste d’un quartier aux tensions politiques, religieuses et sociales. Pourtant, malgré le réalisme du scénario, cette suite ne parvient pas à convaincre et a même tendance à perdre le lecteur, principalement à cause d’une narration un peu trop confuse et difficile à suivre. Visuellement, le trait nerveux et réaliste de Merwan, rehaussé par une colorisation au lavis d’aquarelles de toute beauté, continue de faire mouche, mais même lui a du mal à sauver les meubles, peinant à clarifier le scénario et proposant même des personnages aux traits parfois trop similaires, ce qui n’est pas pour arranger les choses.

Bref, une bonne mise en place, une excellente tentative de restituer la complexe réalité des banlieues françaises, mais une conclusion à la narration trop confuse qui n’a pas réussi à exploiter tout le potentiel de la saga. Dommage.

Loulou Dedola et Merwan – Jeu d’ombres, Gazi !

Posted in BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, Glénat, [Accessible], [DL 2016] with tags on 6 février 2017 by Yvan

Au cœur des banlieues françaises !

Loulou Dedola et Merwan - Jeu d’ombres, Gazi !Ce diptyque signé Loulou Dedola et Merwan (« L’Or et le sang » et « Pour l’Empire ») plonge le lecteur dans la réalité des banlieues françaises.

Le récit débute dans la banlieue Lyon en compagnie de Viviane et Cengiz, qui retrouvent respectivement leur cité à la fin de l’année universitaire. Elle, a loupé ses examens et se met à la recherche d’un emploi, de préférence dans la politique. Lui, a brillamment réussi sa licence de droit et devient la vedette locale après avoir joué les médiateurs entre des jeunes qui voulaient mettre le feu au quartier et des flics prêts à réagir au quart de tour. Le fait d’avoir un grand-frère, ex-caïd de la cité, actuellement incarcéré à Istanbul, contribue également à la popularité de ce fils d’immigré turc, dans un quartier où le trafic de drogue constitue l’un des principaux débouchés.

Le premier volet de ce thriller social sert surtout à planter un décor particulièrement réaliste, ainsi que deux personnages engagés, qui semblent vouloir faire bouger les choses dans cette cité gangrenée par la délinquance. À travers Cengiz, l’auteur invite également à découvrir la communauté turque de France. Outre le réalisme du scénario, il faut surtout saluer la mise en images de Merwan. La colorisation au lavis d’aquarelles est de toute beauté et son trait nerveux et réaliste contribue également à dynamiser l’ensemble.

Une très bonne mise en place… en attendant la suite.

Corentin Rouge et Louise Garcia – Rio, Les yeux de la favela (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Glénat, Séries, [DL 2016], [En cours], [Grand public] with tags , , on 21 novembre 2016 by Yvan

Une favela au bord de l’explosion !

Corentin Rouge et Louise Garcia - Rio, Les yeux de la favela (Tome 2)Avec ce deuxième tome Corentin Rouge et Louise Garcia proposent la suite de cette excellente série prévue en quatre tomes, qui se déroule dans les favelas de la ville de Rio de Janeiro.

Si le premier volet de ce thriller social invitait à suivre deux enfants livrés à eux-mêmes depuis que leur mère avait été assassinée par un flic véreux à qui elle servait d’indic, cette suite a l’originalité de se dérouler dix ans plus tard. Suite à leur adoption par un couple de riches Américains, Rubeus et Nina vivent dorénavant dans le grand luxe. Si cette dernière semble s’être bien habituée à sa nouvelle vie, Rubeus a néanmoins plus de mal à se débarrasser de son côté « sauvage », au plus grand dam de ses parents adoptifs.

Malgré les dix années qui se sont écoulées, Rubues semble toujours hanté par son passé et par cette étrange malédiction qui pèse sur sa famille, tandis que les tensions au sein de la favela continuent encore de s’accroître. L’enlèvement de Nina, afin de faire chanter ses parents, pourrait ainsi bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase… surtout qu’il n’en faut pas plus pour que Rubeus renoue avec ses origines, avec ses anciens amis devenus membres de gangs et avec un flic corrompu qui ne l’a visiblement pas oublié…

Ayant grandi à Rio, Louise Garcia continue de dépeindre une capitale brésilienne on ne peut plus réaliste. Dans ces quartiers les plus démunis, où le quotidien est fait de violence, de misère, de corruption, de prostitution et de trafiques en tous genres, les gamins des rues doivent faire preuve d’inventivité et de courage pour survivre. Pointant du doigt les injustices et les inégalités qui divisent la société brésilienne, elle livre un récit empli de violence, qui gagne en noirceur au fil des tomes.

Visuellement, Corentin Rouge livre à nouveau une prestation remarquable. J’avais déjà apprécié son travail sur le très bon « Juarez » et son style réaliste et énergique fait à nouveau mouche, que ce soit au niveau des personnages, des scènes d’action ou du découpage.

Bref, un deuxième volet qui confirme tout le bien du tome précédent et que vous retrouverez donc dans mon Top BD de l’année.

Lisez également l’excellente saga « Cuervos » !

Lorenzo Ceccotti – Golem

Posted in BANDES DESSINÉES, Glénat, Manga / Manhwa, One-shots, [DL 2016] with tags on 2 novembre 2016 by Yvan

Divertissant, mais brouillon…

Lorenzo Ceccotti - GolemEn 2030, Steno vit dans une Italie prospère, où les habitants sont constamment stimulés à assouvir leurs moindre besoins. Un groupe de terroristes, baptisé Shorai, multiplie néanmoins les actions d’éclats afin d’alerter l’opinion publique contre ce système dirigé par quelques multinationales. Un jour, en revenant de l’école, le jeune ado est d’ailleurs témoin de l’une des interventions de ces activistes et assiste au kidnapping de sa meilleure amie, qui est également la fille d’un homme politique influent. En voulant la secourir, il va découvrir l’envers du décor et l’origine des rêves étranges qui le hantent chaque nuit…

Avec Golem, les éditions Glénat proposent une œuvre estampillée comics, venue d’Italie, mais lorgnant plus vers le manga. Pour son premier roman graphique, Lorenzo Ceccotti, alias LRNZ, signe en effet un récit d’anticipation aux influences multiples. Plongeant le lecteur dans un univers futuriste, teinté de science-fiction, il invite à suivre les pas d’un garçon qui se retrouve subitement embarqué dans une intrigue géopolitique musclée. L’auteur transalpin profite de ce futur pas si lointain pour dresser le portrait d’une société de consommation à outrance et pointer du doigt la mondialisation et les dérives sécuritaires.

Malgré des propos très engagés, le contenu s’avère parfois un peu naïf, la narration régulièrement trop brouillonne et les nombreux sujets trop vite survolés. Le divertissement pur demeure néanmoins constamment au rendez-vous, soutenu par un graphisme élégant et particulièrement dynamique. L’auteur ne se laisse pas enfermer dans un genre ou dans un format particulier pour délivrer son message. Mêlant de nombreuses influences, il propose un récit très rythmé, riche en scènes d’action. Pourvu d’un colorisation flashy qui contraste avec l’univers assez sombre, ce dessin à l’allure nippone sied finalement très bien à cette histoire énergique et divertissante.