
Après un premier tome très prometteur, qui mettait en place un univers extrêmement riche, ce deuxième volet tient toutes ses promesses et apporte énormément de réponses concernant les points laissés en suspens lors du tome d’introduction.
Après une relecture quasi indispensable du premier tome, le lecteur replonge donc dans ce monde futuriste où des portes spatiales permettent de passer d’un système solaire à un autre. Un univers froid où les émotions se font rares et où chaque détail est réglé à la seconde près. Tout en découvrant de nouveaux protagonistes qui se mélangent à cette véritable fourmilière de voyageurs et de créatures étranges, nommée intersection 55, le lecteur poursuit l’enquête concernant les étranges phénomènes qui sont venus perturber le quotidien de la zone de transit. Tous les personnages se mêlent à l’enquête et nous en apprennent plus sur l’origine de l’intersection 55. La lecture de l’archive Zéro permet ainsi d’en apprendre beaucoup plus sur ce réseau construit par un peuple d’ingénieurs, sur le Picte et sur la Coulœuvre. Un passage dédié aux origines du peuple Mohais qui permet également à l’auteur d’engager une réflexion intéressante sur les effets de la civilisation et du progrès sur la joie de vivre et sur l’Homme en général. On en apprend également plus sur le fonctionnement des toboggans et l’auteur va également se permettre un petit jonglage très intéressant avec l’espace-temps.
Côté visuel, le plaisir est à nouveau total. On retrouve ces décors vertigineux qui baignent dans des nuances de tons gris/bleus, des vues plongeantes à couper le souffle, une architecture impressionnante, des créatures parfaitement typées, des cases qui foisonnent de détails, un découpage efficace et une colorisation qui demeure d’une intelligence rare. Jean-Marie Michaud (La dernière fée du pays d’Arvor, Vercingétorix, De Profundis, Le pays miroir) continue de briser l’ambiance froide et monochrome du monde des fonctionneurs avec les couleurs chaudes du monde riche en sentiments et émotions de la Coulœuvre. Ce duel entre les planches bichromiques et les cases aux couleurs chatoyantes fonctionne à merveille et se place de manière originale au diapason du scénario imaginé par Serge Lehmann. Les six pages historiques extraites de l’archive Zéro servent également parfaitement le récit.
Bref, cette série éditée par L’Atalante au sein de la collection Flambant 9 est un véritable must pour les amateurs de science-fiction.