Archive for the Lombard Category

Zidrou et Simon Van Liemt – Ric Hochet, Meurtres dans un jardin français (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, Séries, Zidrou, [DL 2016], [En cours], [Grand public] with tags on 30 décembre 2016 by Yvan

Deuxième enquête de cette remise à zéro !

Zidrou et Simon Van Liemt - Ric Hochet, Meurtres dans un jardin français (Tome 2)Ayant bien aimé le premier volet de ces « Nouvelles enquêtes de Ric Hochet », je n’ai pas hésité à me procurer cette deuxième aventure imaginée par les successeurs d’André-Paul Duchâteau et Tibet. Pour l’occasion, Zidrou et Simon Van Liemt nous baladent dans les Jardins du Luxembourg à Paris, où notre ami Ric Hochet enquête sur une mystérieuse jeune femme qui assassine les hommes à qui elle donne rendez-vous dans le parc d’un baiser aussi fougueux que mortel.

Après un premier tome qui invitait à suivre le Caméléon, le plus célèbre ennemi de notre ami journaliste, c’est donc bel et bien Ric Hochet qui est aux manettes de cette seconde aventure qui reprend à nouveau tous les ingrédients et les personnages de l’univers du héros… même si le professeur Hermelin manque cruellement à l’appel. Le lecteur a droit à une intrigue bien ficelée, mais sans véritable surprise, qui propose une histoire de vengeance sur fond politique. Si cette histoire de baisers mortels est un peu rocambolesque, cette remise à neuf du personnage est à nouveau marquée par des dialogues teintés d’humour, voire même légèrement (trop) parodiques.

Si le scénario est légèrement moins emballant que le précédent, le jeune dessinateur Simon Van Liemt s’en sort une nouvelle fois haut la main, surtout que reprendre le flambeau d’un homme qui a dessiné pas moins de 78 aventures du célèbre journaliste-détective n’est pas une mince affaire. Force est donc de constater qu’il s’en sort très bien, respectant d’une part le travail de son prédécesseur, tout en insufflant sa propre personnalité et une approche plus moderne.

Vivement le troisième tome, intitulé « Comment réussir un assassinat ».

Luc Brunschwig, Aurélien Ducoudray et Dimitri Armand – Bob Morane Renaissance, Le Village qui n’existait pas (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Diptyques, Franco-Belge, Lombard, Luc Brunschwig, Séries, [DL 2016], [En cours], [Grand public] with tags on 19 octobre 2016 by Yvan

Suite et fin du premier diptyque !

Luc Brunschwig, Aurélien Ducoudray et Dimitri Armand - Bob Morane Renaissance, Le Village qui n'existait pas (Tome 2)Etant donné le cliff-hanger du premier volet de ce reboot signé Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray au scénario et Dimitri Armand au dessin, le titre de cette suite n’est pas vraiment une surprise. Le premier volet se terminait en effet par un Bob Morane en fuite dans la jungle du nord Nigéria, découvrant par hasard un village n’apparaissant sur aucune carte. L’homme qui règne en maître sur cette cité futuriste n’étant autre que l’énigmatique Mr Ming, la rencontre entre Bob Morane et celui qui orne la couverture de cet album semble donc inévitable.

Si les personnages emblématiques de la saga sont bien évidemment au rendez-vous de cette remise à jour, c’est néanmoins Tania Orloff, la nièce et protégée de Mr. Ming, qui joue un rôle clef dans ce tome. C’est à travers elle que le lecteur va découvrir un Mr. Ming moins caricatural que dans l’œuvre originelle et aux intentions finalement assez louables. Certes, les deux personnages deviendront inévitablement ennemis, mais le nemesis de Bob Morane n’est finalement peut-être pas un si mauvais bougre. Force est d’ailleurs de constater que le célèbre aventurier d’Henri Vernes se retrouve également abusé par ce monde futuriste où même les projets humanitaires cachent de sombres vérités économiques.

Et oui, Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray livrent non seulement des personnages plus travaillés, mais également une réflexion engagée sur le rôle et l’exploitation de l’Afrique dans notre monde actuel. L’aventure ne se limite donc pas à des actes héroïques, mais implique aussi une dimension humaine et une critique acerbe des dirigeants de ce monde qui asservissent les populations et manipulent les gens… dont notre héros. Certains regretteront cette naïveté de leur héros, tout comme le rôle secondaire d’un Bill Ballantine envoyé sur une mission parallèle en compagnie d’une Miss Ylang-Ylang pas beaucoup plus fiable, mais nul doute que les deux se retrouveront par la suite, lors d’un second cycle que j’attends déjà avec grande impatience.

Visuellement, Dimitri Armand participe également à la réussite de cette remise à neuf. En proposant un découpage dynamique et des cadrages très cinématographiques, il contribue à l’apparence plus moderne de ce reboot. De plus, d’un trait réaliste, il livre des personnages qui ont beaucoup de charisme et s’amuse même à mettre les auteurs de la saga en scène en tant que figurants.

Bob Morane n’est plus uniquement un héros d’hier, mais un « Héros de tous les temps » !

Ils en parlent également : Yaneck

Zidrou et Raphaël Beuchot – Un tout petit bout d’elles

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Trilogies, Zidrou, [DL 2016], [Grand public] with tags , on 8 juin 2016 by Yvan

Stop à l’excision !

Zidrou et Raphaël Beuchot - Un tout petit bout d'ellesVoici déjà le troisième et dernier tome de cette trilogie africaine signée Zidrou et Raphaël Beuchot. Si les trois tomes ont pour cadre l’Afrique, chaque récit est néanmoins totalement indépendant des autres.

Ce nouveau one-shot invite à suivre l’histoire d’amour entre Yue Kiang, un ouvrier chinois qui travaille au Congo, et Antoinette, une jeune maman africaine célibataire. Au fil de leur relation Yue découvre les séquelles de la mutilation qu’Antoinette a subie lorsqu’elle n’était qu’une gamine, ainsi que la détermination de cette mère qui veut que sa fille échappe à cette coutume barbare et traumatisante à vie.

Jusqu’à la découverte de cette terrible tradition de l’excision, l’album se lit comme une simple tranche de vie permettant aux auteurs de nous présenter une Afrique dont les autres pays exploitent les richesses et la main d’œuvre, notamment en dressant le portrait de patrons chinois qui n’ont que peu d’égard envers les autochtones. Mais, comme le titre de cet album laisse subtilement présager, les auteurs ont décidé d’utiliser ce troisième volet pour mettre en avant les horribles mutilations sexuelles dont de milliers de jeunes filles sont quotidiennement victimes. La postface de cet album propose d’ailleurs de plus amples informations sur cette pratique inhumaine et totalement absurde.

Zidrou fait à nouveau preuve d’une justesse incroyable pour aborder un sujet pourtant difficile. C’est empli d’humanité, riche en émotions et saupoudré d’humour, tout en brossant avec grande intelligence la problématique de l’excision. Le langage utilisé par les ouvriers de chantier est certes assez cru, mais c’est souvent dilué avec une bonne dose d’humour, notamment à travers le gag récurrent de ce personnage qui se prend une baffe chaque fois qu’il se marre bêtement des grossièretés proférées par ses collègues. De plus, les auteurs ont inséré plusieurs clins d’œil aux one-shots précédents et en particulier à la merveilleuse histoire de Sans-Façon, ce petit singe devenu incapable de grimper aux arbres et obligé d’affronter les dangers de la savane, dont le terrible Serpention.

Le tout est une nouvelle fois admirablement mis en images par Raphael Beuchot, dont le dessin sert parfaitement le récit, tout en invitant au voyage.

Une trilogie (Tourne-disque, Le montreur d’histoires) vivement conseillée et un troisième volet que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !

Romain Renard – Melvile, L’histoire de Saul Miller

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, [DL 2016], [Grand public] with tags , on 23 mars 2016 by Yvan

Le numérique trouve enfin sa place au sein du 9ème art !

Romain Renard - Melvile, L'histoire de Saul MillerAncien professeur d’université, Saul Miller passe sa retraite à Melvile, sur les terres de son enfance. Il vit seul, isolé dans la forêt, sans éprouver le besoin de se mêler aux autres, à l’exception de Paz, une serveuse qui travaille dans le bar de la ville. Et de la fille de celle-ci, Mia, qu’il garde de plus en plus souvent pendant que sa mère travaille et à qui il donne des cours particuliers. Pour le reste, il mène une vie paisible, observant les étoiles dans le silence de la nuit et la nature tout au long de longues ballades journalières. Un soir, cette tranquillité est interrompue par des chasseurs voulant emprunter la route qui traverse sa propriété afin de traverser la vallée plus rapidement. Le refus de Saul est cependant mal perçu et, même s’ils finissent par rebrousser chemin après une altercation musclée, le quinquagénaire sent bien qu’ils n’en resteront pas là…

Deuxième livre de cette trilogie se déroulant dans cette bourgade fictive d’à peine cinq-cents habitants, L’histoire de Saul Miller n’est pas la suite de celle de Samuel Beauclair, mais un récit parallèle pouvant se lire totalement indépendamment du premier. Délaissant l’écrivain en manque d’inspiration du tome précédent, Romain Renard s’intéresse cette fois à l’un des rares habitants de Melvile à avoir fait des études. Ce passionné d’astronomie qui prend sur lui le rôle de tuteur de la petite Mia est immédiatement attachant, mais le harcèlement dont il sera victime de la part de deux individus à qui il a refusé le droit de passage sur son domaine, va progressivement mettre à nu une part plus sombre de sa personnalité. Tout comme il devenait vite clair que la feuille blanche n’était pas le principal souci de Samuel Beauclair, Saul Miller va devoir combattre ses propres démons. Au fil des pages, des non-dits et d’un passé trouble qui se dévoile petit à petit, l’introspection lente et intimiste du protagoniste principal ne manque une nouvelle fois pas de captiver.

Outre le portrait d’un homme révélant progressivement ses failles, l’auteur plante également un décor toujours aussi imposant. Cette forêt sauvage au milieu d’un bled perdu s’avère propice au développement de ce thriller psychologique rural oppressant, qui emporte volontiers le lecteur aux frontières du fantastique. La belle harmonie dégagée par les lieux fait en effet vite place aux mystères qu’ils renferment. Quelques cadavres d’animaux et un duo d’étrangers suffisent à faire basculer l’ambiance, avec la complicité experte d’un auteur qui sait faire monter l’angoisse en brouillant régulièrement les pistes et en installant un suspense lent, mais terriblement efficace. Puis, en toile de fond, Romain Renard propose non seulement une quête personnelle, mais également une réflexion sur notre place dans l’univers, invitant finalement son personnage à remonter la rivière qui traverse la région, à retourner dans le passé, voire même à scruter l’origine de tout dans les confins de l’espace…

Ceux qui ne seront pas happés par le scénario, ne résisteront cependant pas à l’atmosphère immersive de ce tome. Des teintes majoritairement sépia à l’impression d’isolement qui émane de cet endroit à la fois obscure et lumineux, l’auteur apporte un soin particulier à l’ambiance de ce récit qui vogue parfois à la frontière du réel. Le graphisme, souvent proche du photo-montage, est à ce titre une belle réussite, que ce soit au niveau du rendu très réaliste, des cadrages ou de ce jeu de lumières d’une beauté rare. En proposant une application gratuite disponible sur iTunes ou PlayStore, ce roman graphique va également au-delà de la simple expérience de lecture. De la bande son qui accompagne la lecture à une balade virtuelle de la petite communauté en mode « Street View », en passant par d’autres nombreux bonus, Melvile dépasse les limites du simple objet et prouve que le numérique est capable d’apporter une plus-value au neuvième Art au lieu de simplement se contenter de transformer nos belles bandes dessinées en un format pdf froid et impersonnel. Romain Renard va même encore plus loin, puisqu’il prolonge son univers graphique sur scène, où le spectateur à droit à un spectacle complet sur écran géant.

Atmosphère envoûtante, graphisme totalement immersif et intrigue prenante : il serait dommage de passer à côté de cette saga ambitieuse qui séduit au-delà des frontières du neuvième Art !

Une belle réussite, qui mérite une place dans mon Top BD de l’année !

Yves H. et Hermann – Old Pa Anderson

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [DL 2016], [Grand public] with tags on 24 février 2016 by Yvan

Vengeance et racisme !

Yves H. et Hermann - Old Pa AndersonPour ce nouveau one-shot de la collection Signé des éditions du Lombard, Yves H. et Hermann nous emmènent dans le sud profond des États-Unis, à une époque où il ne faisait vraiment pas bon d’être noir.

« Old Pa Anderson » raconte l’histoire d’un vieux noir qui vient d’enterrer sa femme, probablement morte de chagrin suite à la disparition de leur petite-fille, huit ans plus tôt. N’ayant plus rien à perdre, il se lance dans une enquête qui implique bien vite plusieurs blancs et décide de venger la pauvre petite Lizzie…

Vous l’aurez compris, le scénario imaginé par Yves H. ne risque pas de révolutionner le genre. Si cette histoire de vengeance ne réserve aucune surprise, le récit est cependant loin d’être mauvais. Il y a tout d’abord ce vieux bonhomme qui a courbé l’échine pendant toute sa vie et qui n’attend plus rien de la justice des blancs. Ce personnage dont le sort est inéluctable est forcément attachant. Puis, il y a l’ambiance ségrégationniste du Mississipi des années 50, qui ne peut laisser indifférent, surtout lorsqu’on lit les témoignages ajoutés en fin d’album. Et finalement, last but not least, il y a forcément le dessin en couleurs directes d’Hermann. Le garçon a beau avoir du mal à rendre une femme attirante, pour planter une ambiance sombre et poisseuse, il sait y faire et ses planches de nuit sont une nouvelle fois superbes.

Classique et sans aucune surprise, mais tout de même efficace !

Ils en parlent également : Jérôme

Pierre Dubois et Dimitri Armand – Sykes

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [DL 2015], [Grand public] with tags on 7 décembre 2015 by Yvan

Du bon western !

Pierre Dubois et Dimitri Armand - SykesEn tant que fan de western je suis gâté pour l’instant (Undertaker, Buffalo Runner, Stern) et je ne comptais donc pas passer à côté de ce one-shot signé Pierre Dubois (la Légende du Changeling) et Dimitri Armand (Bob Morane Renaissance), proposé dans la collection Signé de chez Le Lombard.

Pierre Dubois délaisse donc son monde féerique pour un univers beaucoup plus sombre et violent. Le récit invite en effet à suivre les pas du Marshall « Sentence » Sykes, légende vivante de l’Ouest sauvage. Le célèbre justicier et son partenaire vont traquer l’impitoyable bande des Clayton, qui vient d’assassiner la mère du jeune Jim Starret sous ses yeux.

Cette traque parsemée de nombreux cadavres répond aux fondamentaux du genre et plonge le lecteur dans un western sans pitié, où règne la loi du plus fort. La trame est certes assez classique, mais cette histoire qui prouve une nouvelle fois que la violence n’engendre rien de bon, s’avère plutôt prenante et les personnages sont particulièrement réussis. Du héros charismatique au jeune gamin attachant, en passant par le pisteur indien Renard Gris, les auteurs livrent un sans faute au niveau des protagonistes.

Le passé du héros n’est d’ailleurs révélé qu’au fil des pages, dévoilant ainsi progressivement le traumatisme trimbalé par ce justicier torturé. Le travail de Dimitri Armand est également remarquable, que ce soit au niveau des protagonistes à la personnalité bien trempée et aux gueules burinées, au niveau des décors qui offrent des panoramas splendides ou au niveau des scènes d’action explosives, où les cow-boys font parler leurs six-coups.

Ils en parlent également: Yaneck

Luc Brunschwig, Aurélien Ducoudray et Dimitri Armand – Bob Morane Renaissance, Les terres rares

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, Luc Brunschwig, Séries, [DL 2015], [En cours], [Grand public] with tags on 11 novembre 2015 by Yvan

Un Bob Morane moderne !

Luc Brunschwig, Aurélien Ducoudray et Dimitri Armand - Bob Morane Renaissance, Les terres raresBob Morane fait partie des héros qui ont bercé mon enfance et, apparemment, les éditeurs ont décidé de tous les ressusciter alors que ces bandes dessinées hibernent depuis plusieurs décennies dans des cartons, quelque part dans le grenier de mes parents. S’ils avaient déjà réussi à trouver un scénariste que j’affectionne particulièrement pour dépoussiérer « Ric Hochet », ils ont fait encore plus fort pour le célèbre aventurier d’Henri Vernes en choisissant mon auteur franco-belge préféré : Luc Brunschwig !

Pour ce reboot, Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray (au scénario), accompagnés de Dimitri Armand (au dessin), remettent donc les compteurs à zéro, tout en débarrassant le personnage de son contexte un peu trop vieillot. Les auteurs ancrent cette renaissance dans un monde plus contemporain, voire même légèrement anticipatif et livrent une aventure mêlant terrorisme, enjeux économiques et technologie, sans oublier une réflexion engagée sur le rôle et l’exploitation de l’Afrique dans notre monde actuel.

Les personnages emblématiques de la saga sont bien évidemment au rendez-vous de cette remise à jour… De l’incontournable Bill Ballatine à Miss Ylang-Ylang, en passant par Sophia Paramount et même le charismatique Ming, qui vient pimenter la toute fin d’album. Il s’agit certes d’un tome de mise en place, mais les auteurs démontrent déjà tout leur savoir-faire en proposant un contexte convaincant, des personnages crédibles et un premier volet particulièrement prometteur.

Visuellement, Dimitri Armand contribue également à la réussite de cette remise à neuf. En proposant un découpage dynamique et des cadrages très cinématographiques, il contribue à l’apparence plus moderne de ce reboot. De plus, d’un trait réaliste, il livre des personnages qui ont beaucoup de charisme, dont un Bill Ballantine dont j’apprécie beaucoup le look Cro-Magnon.

Ils en parlent également : Yaneck