Archive for the Signé Category

Yves H. et Hermann – Old Pa Anderson

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [DL 2016], [Grand public] with tags on 24 février 2016 by Yvan

Vengeance et racisme !

Yves H. et Hermann - Old Pa AndersonPour ce nouveau one-shot de la collection Signé des éditions du Lombard, Yves H. et Hermann nous emmènent dans le sud profond des États-Unis, à une époque où il ne faisait vraiment pas bon d’être noir.

« Old Pa Anderson » raconte l’histoire d’un vieux noir qui vient d’enterrer sa femme, probablement morte de chagrin suite à la disparition de leur petite-fille, huit ans plus tôt. N’ayant plus rien à perdre, il se lance dans une enquête qui implique bien vite plusieurs blancs et décide de venger la pauvre petite Lizzie…

Vous l’aurez compris, le scénario imaginé par Yves H. ne risque pas de révolutionner le genre. Si cette histoire de vengeance ne réserve aucune surprise, le récit est cependant loin d’être mauvais. Il y a tout d’abord ce vieux bonhomme qui a courbé l’échine pendant toute sa vie et qui n’attend plus rien de la justice des blancs. Ce personnage dont le sort est inéluctable est forcément attachant. Puis, il y a l’ambiance ségrégationniste du Mississipi des années 50, qui ne peut laisser indifférent, surtout lorsqu’on lit les témoignages ajoutés en fin d’album. Et finalement, last but not least, il y a forcément le dessin en couleurs directes d’Hermann. Le garçon a beau avoir du mal à rendre une femme attirante, pour planter une ambiance sombre et poisseuse, il sait y faire et ses planches de nuit sont une nouvelle fois superbes.

Classique et sans aucune surprise, mais tout de même efficace !

Ils en parlent également : Jérôme

Pierre Dubois et Dimitri Armand – Sykes

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [DL 2015], [Grand public] with tags on 7 décembre 2015 by Yvan

Du bon western !

Pierre Dubois et Dimitri Armand - SykesEn tant que fan de western je suis gâté pour l’instant (Undertaker, Buffalo Runner, Stern) et je ne comptais donc pas passer à côté de ce one-shot signé Pierre Dubois (la Légende du Changeling) et Dimitri Armand (Bob Morane Renaissance), proposé dans la collection Signé de chez Le Lombard.

Pierre Dubois délaisse donc son monde féerique pour un univers beaucoup plus sombre et violent. Le récit invite en effet à suivre les pas du Marshall « Sentence » Sykes, légende vivante de l’Ouest sauvage. Le célèbre justicier et son partenaire vont traquer l’impitoyable bande des Clayton, qui vient d’assassiner la mère du jeune Jim Starret sous ses yeux.

Cette traque parsemée de nombreux cadavres répond aux fondamentaux du genre et plonge le lecteur dans un western sans pitié, où règne la loi du plus fort. La trame est certes assez classique, mais cette histoire qui prouve une nouvelle fois que la violence n’engendre rien de bon, s’avère plutôt prenante et les personnages sont particulièrement réussis. Du héros charismatique au jeune gamin attachant, en passant par le pisteur indien Renard Gris, les auteurs livrent un sans faute au niveau des protagonistes.

Le passé du héros n’est d’ailleurs révélé qu’au fil des pages, dévoilant ainsi progressivement le traumatisme trimbalé par ce justicier torturé. Le travail de Dimitri Armand est également remarquable, que ce soit au niveau des protagonistes à la personnalité bien trempée et aux gueules burinées, au niveau des décors qui offrent des panoramas splendides ou au niveau des scènes d’action explosives, où les cow-boys font parler leurs six-coups.

Ils en parlent également: Yaneck

Jerome Charyn et François Boucq – La femme du magicien

Posted in BANDES DESSINÉES, Festival BD Angoulême, François Boucq, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [Angoulême < 2000], [DL 2014], [Grand public] with tags , on 16 février 2015 by Yvan

Voyage onirique au cœur de la magie !

Jerome Charyn et François Boucq - La femme du magicienAyant beaucoup aimé le récent « Little Tulip », ainsi que « Bouche du Diable », je me devais donc de lire la troisième collaboration entre le romancier américain Jerome Charyn et le virtuose du dessin François Boucq (Bouncer, Le Janitor, Jérôme Moucherot). J’ai donc profité de la réédition de « la Femme du magicien », initialement paru en 1986 et maintenant disponible au sein de la Collection Signé du Lombard, pour combler cette lacune.

En suivant les pas de la petite Rita Wednesday, qui deviendra la femme du magicien au fil des pages, puis employée d’un snackbar à New-York, le lecteur plonge dans le monde de la prestidigitation. Et il faut s’accrocher car le scénario a plus d’un tour de passe-passe dans son sac. Il y a tout d’abord l’imagination déstabilisante de cette petite fille qui vit en compagnie de sa mère dans la maison du magicien. Il y a ensuite la relation possessive étrange et malsaine entre l’illusionniste et cette jeune femme qui parcourt le monde en tant que vedette de son spectacle. Puis il y a ces crimes abominables commis dans Central Park, qui font pencher le récit vers l’enquête policière. Et pour couronner le tout, il y a l’ambiance onirique de cette histoire qui mêle rêve, réalité, fantasmes et illusions. Du coup, le lecteur qui n’aura pas accepté de se laisser embarquer sans a priori par le récit, ressortira complètement déboussolé de cette lecture, sans véritablement comprendre où les auteurs voulaient en venir. Ils pourront néanmoins se consoler en admirant le trait inimitable de François Boucq, qui livre à nouveau quelques planches qui marquent à jamais les esprits, et en se disant qu’il viennent de lire un album qui a obtenu le prix du meilleur album au festival d’Angoulême en 1986.

Personnellement, n’étant pas trop friand d’éléments trop fantastiques, j’ai plus apprécié les deux autres one-shots de ce duo.

Olivier Jouvray et Efa – Le Soldat

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [DL 2014], [Grand public] with tags , on 20 novembre 2014 by Yvan

L’angoisse du premier combat !

Olivier Jouvray et Efa - Le SoldatAprès le très bon « Nous ne serons jamais des héros », Olivier Jouvray (« Lincoln ») récidive au sein de la Collection Signé du Lombard avec un récit qui se déroule pendant la guerre de Sécession.

Librement adapté d’un roman de Stephen Crane paru en 1895, « La conquête du courage », le récit invite à suivre les pas d’Henry, un jeune soldat qui s’est engagé volontairement aux côtés de son copain Wilson, mais qui redoute son baptême de feu. C’est donc l’histoire d’un garçon qui rêve de devenir un héros, mais qui ne sait pas encore comment il va réagir le jour de son premier combat. Cette lente découverte de soi partage donc les peurs et les réflexions de ce personnage auquel j’ai finalement eu beaucoup de mal à m’attacher. L’idée de confronter ses envies de patriotisme à la dure réalité du combat est certes intéressante, mais le parcours d’Henry ne m’a malheureusement jamais passionné.

L’approche visuelle d’Efa (« Alter Ego ») dénote vis-à-vis de l’univers sombre et sanglant que l’on associe généralement avec la guerre. Sa colorisation douce à l’aquarelle permet certes de proposer des décors bucoliques et des planches de toute beauté, mais au niveau de l’ambiance, le dessinateur espagnol a un peu plus de mal à dépeindre l’horreur lors des scènes de guerre.

Bref, l’idée de base est bonne, les planches sont belles, mais je n’ai pas accroché au récit !

Jerome Charyn et François Boucq – Little Tulip

Posted in BANDES DESSINÉES, Festival BD Angoulême, François Boucq, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [Angoulême 2015], [DL 2014], [Grand public] with tags , , on 14 novembre 2014 by Yvan

Au cœur d’un goulag sibérien !

Jerome Charyn et François Boucq - Little TulipPlus de vingt ans après « la Femme du magicien » et l’excellent « Bouche du Diable », deux albums parus chez Casterman, le romancier américain Jerome Charyn et le virtuose du dessin François Boucq (Bouncer, Le Janitor, Jérôme Moucherot) proposent une troisième collaboration, cette fois au sein de la Collection Signé du Lombard.

« Little Tulip » se déroule dans le New York des années 70 et met en scène un tatoueur de renom qui confectionne également des portraits robots pour la police. Si son talent permet souvent de retrouver les criminels assez vite, un tueur en série surnommé Bad Santa semble non seulement échapper à la clairvoyance du dessinateur « médium », mais fait également resurgir quelques fantômes du passé.

Et c’est cette époque de sa vie, servi sous forme de flashbacks, qui est la partie la plus intéressante de l’album. Car, derrière cette intrigue policière finalement assez simple, dont le dénouement ne m’a finalement pas plus convaincu que ça, se cache une jeunesse passée dans l’enfer des goulags russes. C’est là que Paul, alias “Little Tulip”, a développé ses talents de dessinateur et de tatoueur, vingt ans plus tôt, dès l’âge de 7 ans…

De ce gamin qui parvient à survivre grâce au dessin aux nombreux caïds qui peuplent ce camp sibérien des années 50, François Boucq livre une nouvelle fois des personnages forts, dont il a le secret. Sa capacité à animer des corps gravés par la dureté de leur environnement et de jouer avec ces volumes parsemés de tatouages est époustouflante, à l’image de cette scène de viol collectif où les dessins s’animent sur le rythme endiablé des corps. Restituant avec brio la férocité et la noirceur des goulags, il nous montre également une Big Apple des seventies comme si nous y étions.

Bref, un scénario qui n’est certes pas du niveau de « Bouche du Diable », mais une mise en images signée Boucq, qui me laisse une nouvelle fois bouche bée.

Jouvray & Salsedo – Nous ne serons jamais des héros

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [Accessible], [DL 2010] with tags on 2 juillet 2010 by Yvan

Jouvray & Salsedo - Nous ne serons jamais des héros« Nous ne serons jamais des héros » est l’histoire d’un père et d’un fils qui se retrouvent, le temps d’un voyage à travers le monde.

Le fils est un glandeur qui ne sait pas quoi faire de sa vie. Vivant de petits boulots, scotché à sa télé, Mick est un loser qui incarne une génération qui a du mal à se lancer des défis. Le père, handicapé et imbuvable depuis l’accident qui coûta la vie à leur mère, est un emmerdeur pas possible. Sur un caprice du père, les deux partent faire un tour du monde qui m’a par moment fait penser à «The Bucket List», le film avec Jack Nicholson et Morgan Freeman.

Le conflit entre les deux personnages est ici générationnel avec, d’un côté, une génération glandouille sans véritable combat à mener, et de l’autre, celle qui a connu la guerre et Woodstock. Pour le fils, le voyage est surtout initiatique, car il lui permet de sortir de son salon, d’ouvrir les yeux sur les richesses du monde et de trouver un but dans la vie. Le voyage de Charles est plutôt nostalgique, car c’est celui qu’il fît jadis avec sa femme. Au fil des rencontres, des souvenirs, des découvertes, des discussions et des engueulades les deux hommes vont se rapprocher et sortir grandis du voyage. Si le récit proposé par Olivier Jouvray ne décolle pas vraiment, il s’avère touchant et les personnages, malgré un côté légèrement trop caricatural, s’avèrent très attachants.

Au niveau du dessin, c’est avec grand plaisir qu’on retrouve les frères Salsedo, Frédérik (dessin) et Greg (couleurs). Les deux artistes de la série « Ratafia » (que vous devez d’ailleurs absolument lire) nous emmènent dans un tour du monde qui passe par la Réunion, New York, San Francisco, le Vietnam, l’Inde et le Maroc et alternent donc les décors au fil des pages. Malgré quelques yeux qui sortent des orbites, le dessin se veut néanmoins moins caricatural que dans « Ratafia », mais insuffle tout de même beaucoup de légèreté au récit. Les deux s’essayent également à un dessin au lavis qui est vraiment superbe et dont on apprécie particulièrement le rendu lors de pleines pages splendides.

Un voyage sympathique, dépaysant et touchant.

Cosey – A la recherche de Peter Pan

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Intégrales, Lombard, Signé, [Accessible], [DL 2007] with tags on 3 février 2010 by Yvan

coseyPublié il y a un peu plus de 20 ans sous forme de diptyque, cette réédition sous forme d’intégrale vient inaugurer une collection Signé, totalement dépoussiéré et pourvue d’un format plus grand et plus élégant.

L’histoire est celle d’un écrivain anglais à la recherche d’inspiration et d’un lointain passé dans les Alpes Valaisannes. Victime d’un coup de foudre et sous la menace d’une avalanche imminente, le jeune Melvin Woodworth imprègne le lecteur de cette ambiance montagnarde sur fond d’étrange musique de piano.

Comme pour la série Magasin général, la grande force de ce récit se situe dans les ambiances et dans l’authenticité des personnages. Au milieu du calme, de la quiétude des sommets enneigés et d’une aventure amoureuse, Cosey va insérer la quête initiatique de ce romancier dont le passé trouve écho sur les parois de ces hauteurs alpines. Les craquements menaçants d’un glacier proche de l’effondrement venant rythmer ce récit lent et empli de poésie.

Le graphisme montagnard, de blanc vêtu, est somptueux. Des dessins qui rendent souvent tout texte superflu et qui permettent à Cosey de jouer de silences et de non-dits de manière efficace et pertinente.

A la recherche d’un chef-d’œuvre ?