Encore une saga incontournable de Bendis !
Après avoir été publiée dans la collection MAX de Panini Comics, cette saga imaginée par Brian Michael Bendis et dessinée par Michael Gaydos est rééditée sous la forme d’un Marvel Omnibus qui reprend l’intégralité des 28 épisodes de la série, ainsi que le one-shot « What if Jessica Jones joined the Avengers? ».
À l’instar des excellentes séries Powers et Gotham Central, « Alias » propose des enquêtes policières classiques avec en toile de fond un univers super-héroïque. Le lecteur est invité à suivre les aventures de Jessica Jones, une ancienne super-héroïne qui a raccroché son costume pour se lancer dans une nouvelle carrière en tant que détective privée. Les enquêtes policières imaginées par Bendis ne sont cependant qu’une excuse afin de pouvoir développer la psychologie de ce personnage sensible et tourmenté. Au fil des pages le lecteur découvre le quotidien sombre et déprimant de Jessica, son passé en tant que super-héroïne et ses vieux démons.
Bendis propose donc un privé comme on les aime : désabusé et noyant un passé merdique dans l’alcool. Mais il invite surtout à jeter un regard critique de l’autre côté du monde des super-héros. Si l’on retrouve des personnages célèbres tels que Daredevil, J.J Jameson, Spider-Man ou Luke Cage, ce n’est pas l’univers Marvel scintillant que l’on découvre, mais des héros particulièrement humains. Bendis évolue dans le même univers sombre que dans Daredevil (100% Marvel) et ne manque d’ailleurs pas de créer quelques liens entre ses deux séries.
Si Bendis jongle à nouveau avec des bulles omniprésentes, conférant ainsi un rythme assez lent à ce thriller policier, il démontre une nouvelle fois son sens de la narration et du découpage, ainsi que cette capacité à installer une ambiance noir et pesante, particulièrement propice au genre. Les dessins sombres et bruts de Michael Gaydos s’accordent d’ailleurs parfaitement au ton de l’histoire et aux états d’âme de Jessica. Notons également l’intervention d’autres dessinateurs (Bill Sienkiewicz, Mark Bagley, Al Vey, Rodney Ramos) sur certaines séquences (flashbacks et autres), ainsi que les jolies couvertures réalisées par David Mack.
Malgré un défaut d’impression regrettable (les textes VO et VF superposés) sur l’une des 650 pages de cette intégrale, je conseille vivement l’achat de cette excellente série !
Retrouvez cet album dans mon Top comics de l’année !