Archive for the Urban Indies Category

Jeff Lemire et Dustin Nguyen – Descender, Singularités (Tome 3)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Séries, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2017], [En cours], [Sans super-héros] with tags , on 6 octobre 2017 by Yvan

Retour sur les personnages !

Jeff Lemire et Dustin Nguyen - Descender, Singularités (Tome 3)Le troisième volet de ce récit de science-fiction, imaginé par Jeff Lemire (Sweet Tooth, Jack Joseph soudeur sous-marin, Trillium, Essex County) et admirablement mis en images par Dustin Nguyen (Batman Little Gotham), est un tome de transition qui invite à revenir sur le passé de plusieurs personnages.

Pour rappel, « Descender » se déroule dans un lointain future où des robots gigantesques ont simultanément attaqué chacune des neuf planètes majeures constituant le Conglomérat Galactique Unifiée (CGU), provoquant des milliards de morts à travers la galaxie, avant de disparaître aussi mystérieusement qu’ils étaient apparus. Dix ans plus tard, tandis que les gens vivent dans la peur d’une nouvelle attaque et que les êtres mécaniques sont devenus persona non grata au sein d’un univers qui se remet encore péniblement du traumatisme causé par ce massacre sans précédent, Tim-21, un petit robot à l’apparence enfantine, reprend conscience sur une colonie minière éloignée. Son réveil ne manque cependant pas d’attirer l’attention car il pourrait bien être la clé permettant d’expliquer l’origine des « Moissonneurs »…

Après deux tomes à la poursuite de ce petit humanoïde qui dissimule dans ses circuits imprimés un secret convoité par tous et qui représente l’espoir de tout un univers face à la menace latente des titans de métal et un cliff-hanger de taille proposant un face-à-face entre Tim-21 et Tim-22, les auteurs proposent plusieurs histoires courtes dédiées aux différents personnages de cette saga. À coups de flash-backs, Jeff Lemire invite ainsi à découvrir les itinéraires de Tim-22, Telsa Nagoki, Andy, Effie, Bandit et Foreur.

Même si l’intrigue reste quasiment au point mort, au fil de ces one-shots, les protagonistes gagnent en épaisseur. En brossant leurs parcours respectifs, Jeff Lemire lève non seulement le voile sur leurs motivations, mais montre également l’impact qu’a eu l’arrivée des Moissonneurs sur leurs vies. Le travail de Jeff Lemire sur les différents personnages est une nouvelle fois exceptionnel. Si le personnage principal, conçu pour servir d’ami aux plus jeunes, est bluffant d’humanité et particulièrement attachant, les autres personnages ne sont dorénavant plus en reste, emmenés par un Foreur dont le récit est extrêmement touchant.

Cette histoire qui aborde la coexistence entre les humains et les créatures à intelligence artificielle se nourrit certes des classiques du genre, mais parvient néanmoins à installer une ambiance unique grâce au travail de Dustin Nguyen. Son trait fin et ses couleurs appliquées à l’aquarelle permettent d’offrir des planches de toute beauté, avec des teintes douces qui contrastent brillamment avec la violence du monde dépeint par son acolyte. Du grand art !

Une excellente série qui mérite une petite place dans mon Top comics de l’année !

Jason Aaron et R.M. Guéra – The Goddamned, Avant le Déluge

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Jason Aaron, Séries, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2017], [En cours], [Sans super-héros] with tags , on 20 septembre 2017 by Yvan

La Genèse selon Aaron !

Jason Aaron et R.M. Guéra - The Goddamned, Avant le DélugeAvec ce nouveau titre, le trio de « Scalped », Jason Aaron (scénario), R.M. Guéra (dessin) et Giulia Brusco (colorisation), s’amuse à revisiter l’histoire de Caïn.

Le damné de Dieu dont il est question est en effet le fils d’Adam et Ève, celui qui fût condamné par Dieu à assister à la déchéance de l’Humanité jusqu’à la fin des temps pour avoir tué son frère Abel. Ce comics délicieusement irrévérencieux s’ouvre donc en compagnie du célèbre immortel, couvert d’excréments, au moment où il émerge d’une fosse à purin alors qu’il se fait uriner dessus par un gamin manchot. Vous aurez donc immédiatement compris que l’ami Jason Aaron ne compte pas faire dans la dentelle lors de ce récit à l’ambiance post-apocalyptique.

L’histoire se déroule 1600 ans après l’Eden, dans un monde barbare, impitoyable et violent, que notre anti-héros arpente à la recherche de ce qui pourra enfin le tuer. Tout n’est que désolation au sein de cet univers glauque condamné au Déluge et même l’ami Noé, chargé de sauver toutes les espèces de la noyade divine, est dépeint comme une véritable ordure.

Si cette relecture de la Genèse parvient à plonger le lecteur dans un monde aussi sombre que prenant, R.M. Guera et Giulia Brusco n’y sont pas étrangers. Le trait crasseux du yougoslave et la colorisation adéquate de sa collaboratrice attitrée contribuent en effet à plonger le lecteur dans un univers dénué d’espoir, tout en proposant des personnages repoussants et sans pitié, au sein d’une histoire certes connue, mais revisitée de main de maître par le trio de « Scalped ».

Yeah !!! Jason Aaron rules !!!

Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top Comics de l’année !

Ils en parlent également: Le Bibliocosme

 

Brian K. Vaughan et Fiona Staples – Saga (Tome 7)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Séries, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2017], [En cours], [Sans super-héros] with tags , on 18 août 2017 by Yvan

Pit-stop forcé sur Phang !

Brian K. Vaughan et Fiona Staples - Saga (Tome 7)Cette excellente série imaginée par Brian K. Vaughan (Y, le dernier homme, Pride of Baghdad ou Ex Machina) se poursuit avec un septième volet qui reprend les épisodes #37 à #42 de ce space opéra familial particulièrement jubilatoire.

Pour rappel, Saga invite à suivre les déboires d’un couple d’amoureux, issus de planètes ennemies et en guerre perpétuelle. Marko, notre Roméo cornu originaire de la planète Couronne, tente donc de faire sa vie en compagnie d’Alana, sa Juliette ailée issue de Continent. Au centre des débats (et à la narration), le lecteur retrouve bien évidemment la petite Hazel, fruit de leur amour interdit. Cette progéniture, issue de deux espèces qui sont en guerre depuis la nuit des temps, n’est cependant pas vue d’un bon œil par les peuples respectifs et se retrouve du coup pourchassée dès sa première bouffée d’air. La vie de couple n’est déjà pas un long fleuve tranquille, mais quand on est pourchassé par les pires tueurs professionnels de la galaxie, que la baby-sitter est un fantôme et que la poisse semble vous coller à la peau… il faut être sacrément balèze pour que l’amour survive !

Après avoir délivré leur fille d’une prison de la planète Continent, Marko et Alana prennent la fuite à bord de leur fusée, accompagnés de Pétrichor, la transsexuelle cornue, d’Izabel, la baby-sitter fantomatique, et de l’ex-Prince Robot IV, toujours à la recherche de son fils. Tout ce beau monde est cependant contraint de faire escale sur Phang, une comète cosmopolite transformée en champ de bataille suite à la guerre éternelle entre les deux planètes ennemies.

Si l’auteur recentre son récit autour de la cellule familiale, notamment en abordant la grossesse d’Alana, en parallèle, il poursuit également la quête de nombreux personnages secondaires. Si le lecteur retrouve avec grand plaisir certains personnages, tels que le tueur à gages nommé Testament ou le Chat Mensonge, il a également droit à quelques nouveaux venus, dont cette famille de marsupiaux particulièrement attachants. Outre des personnages toujours extrêmement humains (malgré une apparence parfois surprenante), l’auteur livre à nouveau une véritable petite pépite au niveau de la caractérisation. En multipliant les planètes et les espèces, il offre une lecture très diversifiée et une galerie de personnages extrêmement riche et parfaitement exploitée, qui s’étend au fil des tomes. Brian K. Vaughan démontre également une nouvelle fois sa capacité à composer des groupes de personnages assez improbables et de saupoudrer le tout de dialogues croustillants au possible.

Si cet ovni mélange avec brio space opéra, romance, chronique familiale, géo-politique, comédie, aventure, sexe, horreur, violence, chasse à l’homme, drame, action, science-fiction et magie, l’une des grandes forces du récit sont en effet les dialogues. Ceux-ci sont une nouvelle fois d’un naturel extraordinaire et débordent d’humour. Le choix d’Hazel, dorénavant âgée de cinq ans et pourvue d’ailes et de cornes, en tant que narratrice du récit fonctionne également toujours à merveille, surtout que cette dernière revient sur les événements avec un certain recul et beaucoup de cynisme. Ajoutez à cela un character-design impressionnant, un univers débordant d’inventivité et la capacité de Vaughan d’aborder énormément de thèmes sensibles en toute décontraction, sans alourdir le récit, et vous obtenez une véritable tuerie qui gère de surcroît l’art du cliffhanger avec énormément de maestria.

Visuellement, le graphisme de Fiona Staples continue de fonctionner à merveille. La dessinatrice canadienne donne non seulement vie à des créatures loufoques au look très réussi, mais parvient surtout à mettre les délires du scénariste en images avec beaucoup de savoir-faire et d’esthétisme. À l’aide d’une colorisation qui accompagne toujours parfaitement le ton du récit, elle contribue aussi à installer une ambiance toujours adéquate. Elle offre également un découpage efficace qui rend la lecture très fluide et qui incite à tourner les pages à grande vitesse. Notons également la présence de quelques images choc, qui risquent de vous faire froisser les sourcils ou de vous faire sourire.

Ils en parlent également : Dionysos

Warren Ellis et Jason Howard – Trees, Deux forêts (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Séries, Urban Comics, Urban Indies, Warren Ellis, [DL 2016], [En cours], [Sans super-héros] with tags , on 23 décembre 2016 by Yvan

Des arbres qui dévoilent le côté sombre de l’Humanité !

Warren Ellis et Jason Howard - Trees, Deux forêts (Tome 2)Ce second volet, qui reprend les épisodes #9 à #14 de cette série écrite par Warren Ellis et dessinée par Jason Howard, contient donc deux épisodes de moins que le précédent, qu’Urban Comics proposait d’ailleurs pour la modique somme de dix euros.

Pour ceux qui auraient loupé cette offre de lancement plutôt alléchante, rappelons que cette saga imagine une invasion extra-terrestre plutôt originale. Ce ne sont en effet pas des petits bonshommes verts qui ont envahi la Terre, mais des arbres gigantesques qui se sont plantés aux quatre coins de la planète il y a de cela dix ans et qui sont, depuis, restés étrangement silencieux. Partant de ce postulat de base plutôt intéressant, le volet précédent distillait progressivement (et avec beaucoup de parcimonie) des informations concernant cette menace latente venue d’ailleurs, tout en proposant un récit choral qui invitait à suivre plusieurs personnages dans l’ombre des différents Arbres, de la Chine au Pôle Nord, en passant par l’Italie et la Somalie.

Cette suite, beaucoup plus linéaire, se focalise sur deux de ces personnages. Il y a tout d’abord le Dr Joanne Creasy qui, en tant qu’unique survivante de la catastrophe survenue à la station Blindhail, est envoyée sur l’île des Orcades après plusieurs mois de convalescence. Elle y part à la recherche de cette étrange fleur noire qui était à l’origine du désastre explosif survenu à la station arctique en fin de tome précédent. Il y a ensuite les magouilles politiques du nouveau Maire de New York, qui compte bien faire le ménage sous l’Arbre de Manhattan…

Malgré quelques révélations intéressantes concernant les méfaits des policiers de la ville de New York lors de l’atterrissage de l’Arbre de Manhattan et à propos des nouvelles découvertes de la biologiste autour de l’Arbre des îles britanniques, Warren Ellis en garde visiblement encore beaucoup sous la pédale, ne révélant pas encore ce que ces Arbres sont venus faire sur Terre. Le rythme de cette suite est également beaucoup plus lent, l’intrigue n’avançant que par petites touches. Si les plans machiavéliques du nouveau Maire de New York incluent encore un brin d’action, il ne se passe par contre pas grand-chose durant la balade du Dr Creasy sur l’île des Orcades. Les nombreux mystères qui entourent cet excellent récit de science-fiction incitent cependant le lecteur à tourner les pages de cet album, surtout qu’une menace latente semble constamment peser sur le récit… Le tout étant de savoir si la principale menace viendra des extra-terrestres ou des humains… Warren Ellis s’amuse en effet à dépeindre une Humanité qui ne se montre pas sous son plus beau jour depuis l’apparition de cette présence hors norme. Visuellement, le trait nerveux et hachuré de Jason Howard livre également de l’excellent boulot.

Retrouvez cette excellente saga dans mon Top Comics de l’année !

Jason Aaron et Jason Latour – Southern Bastards, Retour au bercail (Tome 3)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Jason Aaron, Séries, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2016], [En cours], [Sans super-héros] with tags , on 16 décembre 2016 by Yvan

Let’s make America great again !

Jason Aaron et Jason Latour - Southern Bastards, Retour au bercail (Tome 3)Ce troisième volet de Southern Bastards poursuit donc la petite balade imaginée par Jason Aaron dans le Sud des États-Unis, région dont il est originaire, tout comme le dessinateur Jason Latour. Lors du premier volet, les deux invitaient à suivre les pas d’Earl Tubb, de retour à Craw County, quarante ans après avoir fui ce trou perdu de l’Alabama. Le seul petit hic, c’est que le vieux qui était juste venu vider la maison de son vieil oncle Buhl, était reparti les pieds devant suite à une altercation avec des autochtones à la solde du « Boss ». Le deuxième volet prenait le lecteur à contre-pied en revenant sur le passé Euless Boss, le chef de ce petit bled paumé du Texas et l’entraîneur de l’équipe locale de foot, alors qu’il s’attendait à passer un tome en compagnie de la progéniture d’Earl Tubb.

Si la couverture de ce troisième volet laisse penser que l’on aura enfin droit à la vengeance de la fille d’Earl Tubb, les épisodes #9 à #14 repris dans cet album s’intéressent surtout aux personnages secondaires croisés lors des tomes précédents. L’intrigue renoue certes avec le présent, mais conserve tout de même la fille d’Earl dans le placard jusqu’au tout dernier épisode afin de nous présenter quelques beaux spécimens de l’Alabama, toujours sur fond de football américain puisque les Runnin’ Rebs se préparent à affronter leurs ennemis de toujours : l’équipe de Wetumpka !

Alors que les tomes précédents se concentraient sur un protagoniste en particulier, celui-ci s’intéresse à plusieurs personnages différents au fil des chapitres. Des doutes du shérif Hardy aux remords de coach Big, en passant par les hommes de main d’Euless Boss ou les parties de chasse du mystérieux Deacon Boone, l’auteur de Scalped excelle de nouveau au niveau de la caractérisation des protagonistes. S’il brosse avec brio le portrait sans concession (et certes peu nuancé) de cette Amérique profonde bien burnée, mais dépourvue de neurones, il ramène ensuite le lecteur là où il l’avait abandonné en fin de premier tome : en compagnie de Roberta Tubb, qui est de retour au bercail après avoir combattu en Afghanistan…

Visuellement, le trait anguleux et énergique de Jason Latour (« Django Unchained ») contribue à plonger l’ensemble dans une ambiance pesante et poisseuse à souhait. L’expressivité des personnages et la bichromie aux tons rouges renforcent encore l’atmosphère violente de ce bled dirigé par une belle brochette d’écervelés.

Où comme dirait Donald Trump : Vive le Sud… and let’s make America Great again !

Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top comics de l’année !

Brian K. Vaughan et Fiona Staples – Saga (Tome 6)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Séries, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2016], [En cours], [Sans super-héros] with tags , on 28 novembre 2016 by Yvan

Les grandes retrouvailles !

Brian K. Vaughan et Fiona Staples - Saga (Tome 6)Cette excellente série imaginée par Brian K. Vaughan (Y, le dernier homme, Pride of Baghdad ou Ex Machina) se poursuit avec un sixième volet qui reprend les épisodes #31 à #36 de ce space opéra familial particulièrement jubilatoire.

Pour rappel, Saga invite à suivre les déboires d’un couple d’amoureux, issus de planètes ennemies et en guerre perpétuelle. Marko, notre Roméo cornu originaire de la planète Couronne, vit donc d’amour et d’eau fraîche en compagnie d’Alana, sa Juliette ailée issue de Continent. Au centre des débats (et à la narration), le lecteur retrouve bien évidemment la petite Hazel, fruit de leur amour interdit. Cette progéniture, issue de deux espèces qui sont en guerre depuis la nuit des temps, n’est cependant pas vue d’un bon œil par les peuples respectifs et se retrouve du coup pourchassée dès sa première bouffée d’air. La vie de couple n’est déjà pas un long fleuve tranquille, mais quand on est pourchassé par les pires tueurs professionnels de la galaxie, que les beaux-parents surgissent à l’improviste, que la baby-sitter est un fantôme et qu’une ex montre le bout du nez… il faut être sacrément balèze pour que l’amour survive !

Après un cinquième volet où les différents membres de la famille s’étaient retrouvés éparpillés aux quatre coins de l’univers, Marko et Alana sont à nouveau réunis et bien décidés à retrouver leur enfant. S’il y avait un peu d’eau dans le gaz du couple lors du quatrième tome, ce but commun semble cependant leur faire du bien. Si Marko et Alana se retrouvent de nouveau au cœur du propos, ils se font néanmoins voler la vedette par la petite Hazel. Cette dernière a maintenant quatre ans (et toutes ses ailes/cornes) et est toujours enfermée avec sa grand-mère dans une prison de la planète Continent.

En parallèle, l’auteur poursuit également la quête de nombreux personnages secondaires. Du tueur à gages nommé Testament, qui est enfin sorti du coma grâce au remède pour le moins surprenant trouvé par Gwendoline, La Marque et Sophie sur la planète Demimonde, au retour des deux journalistes d’investigation, en passant par les déboires de la famille royale Robot, l’auteur livre à nouveau une véritable petite pépite au niveau de la caractérisation. En multipliant les planètes et les espèces, l’auteur offre une lecture très diversifiée et une galerie de personnages extrêmement riche et parfaitement exploitée, qui s’étend au fil des tomes. Celui-ci marque ainsi l’arrivée de Noreen, la maitresse d’école de Hazel, et de Pétrichor, le transsexuel, et démontre une nouvelle fois la capacité de l’auteur à dresser le portrait de personnages terriblement humains et toujours aussi attachants et à composer des groupes de personnages assez improbables et de saupoudrer le tout de dialogues croustillants au possible.

Si cet ovni mélange avec brio space opéra, romance, chronique familiale, géo-politique, comédie, aventure, sexe, horreur, violence, chasse à l’homme, drame, action, science-fiction et magie, l’une des grandes forces du récit sont en effet les dialogues. Ceux-ci sont une nouvelle fois d’un naturel extraordinaire et débordent d’humour. Le choix d’Hazel en tant que narratrice du récit fonctionne également toujours à merveille, surtout que cette dernière revient sur les événements avec un certain recul et beaucoup de cynisme. Ajoutez à cela un character-design impressionnant, un univers débordant d’inventivité et la capacité de Vaughan d’aborder énormément de thèmes sensibles en toute décontraction, sans alourdir le récit, et vous obtenez une véritable tuerie qui gère de surcroît l’art du cliffhanger avec énormément de maestria.

Visuellement, le graphisme de Fiona Staples continue de fonctionner à merveille. La dessinatrice canadienne donne non seulement vie à des créatures loufoques au look très réussi, mais parvient surtout à mettre les délires du scénariste en images avec beaucoup de savoir-faire et d’esthétisme. À l’aide d’une colorisation qui accompagne toujours parfaitement le ton du récit, elle contribue aussi à installer une ambiance toujours adéquate. Elle offre également un découpage efficace qui rend la lecture très fluide et qui incite à tourner les pages à grande vitesse.

Ils en parlent également : Dionysos

Brian K. Vaughan et Fiona Staples – Saga (Tome 5)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Séries, Urban Comics, Urban Indies, [DL 2015], [En cours], [Sans super-héros] with tags on 14 novembre 2016 by Yvan

Une famille éparpillée aux quatre coins de l’espace !

Brian K. Vaughan et Fiona Staples - Saga (Tome 5)Cette excellente série imaginée par Brian K. Vaughan (Y, le dernier homme, Pride of Baghdad ou Ex Machina) se poursuit avec un cinquième volet qui reprend les épisodes #25 à #30 de ce space opéra familial particulièrement jubilatoire.

Ce cinquième volet invite à suivre trois groupes de personnages en parallèle. Il y a tout d’abord Hazel, sa mère et sa grand-mère, qui se retrouvent prisonnières de Dengo sur une lointaine planète. Ce dernier a également kidnappé le nouveau-né princier et contacte un groupe de soldats révolutionnaires afin de monnayer ses prisonniers. Pendant ce temps, sur la planète Demimonde, Gwendoline, La Marque et Sophie partent à la recherche d’un remède pour le moins surprenant afin de guérir les blessures du tueur à gages nommé Testament. De son côté, Marko, totalement déprimé par l’absence de sa fille et de sa femme, fait équipe avec Yuma et le Prince Robot IV en espérant retrouver au plus vite la trace du vaisseau de Dengo.

Après un tome moins porté sur l’action, qui invitait à suivre la vie de famille (certes un peu tendue) d’Alana, Marko et Hazel sur une petite planète isolée, le trio se retrouve dorénavant éparpillé aux quatre coins de l’espace. Cela permet non seulement à Brian K. Vaughan de développer plusieurs sous-intrigues qui se déroulent en parallèle, mais lui donne également l’occasion de renouer pleinement avec l’action. En multipliant les planètes et les espèces, l’auteur offre une lecture très diversifiée et une galerie de personnages extrêmement riche et parfaitement exploitée. Il a en effet l’art de composer des groupes de personnages assez improbables et de saupoudrer le tout de dialogues croustillants au possible. Si cet ovni mélange avec brio space opéra, romance, chronique familiale, géo-politique, comédie, aventure, sexe, horreur, violence, chasse à l’homme, drame, action, science-fiction et magie, l’une des grandes forces du récit sont en effet les dialogues. Ceux-ci sont une nouvelle fois d’un naturel extraordinaire et débordent d’humour. Le choix d’Hazel en tant que narratrice du récit fonctionne également toujours à merveille, surtout que cette dernière revient sur les événements avec un certain recul et beaucoup de cynisme. Ajoutez à cela un character-design impressionnant, un univers débordant d’inventivité et la capacité de Vaughan d’aborder énormément de thèmes sensibles en toute décontraction, sans alourdir le récit, et vous obtenez une véritable tuerie qui gère de surcroît l’art du cliffhanger avec énormément de maestria.

Visuellement, le graphisme de Fiona Staples continue de fonctionner à merveille. La dessinatrice canadienne donne non seulement vie à des créatures loufoques au look très réussi, mais parvient surtout à mettre les délires du scénariste en images avec beaucoup de savoir-faire et d’esthétisme. À l’aide d’une colorisation qui accompagne toujours parfaitement le ton du récit, elle contribue aussi à installer une ambiance toujours adéquate. Elle offre également un découpage efficace qui rend la lecture très fluide et qui incite à tourner les pages à grande vitesse.

Ils en parlent également : Dionysos