Archive for the Fabien Nury Category

Fabien Nury et Sylvain Vallée – Katanga, Diamants

Posted in BANDES DESSINÉES, Dargaud, Fabien Nury, Franco-Belge, Guerre, Trilogies, [DL 2017], [Grand public] with tags , , , on 8 mars 2017 by Yvan

La destinée de la riche province minière du Katanga !

Fabien Nury et Sylvain Vallée - Katanga, DiamantsAprès l’incontournable « Il était une fois en France », Fabien Nury et Sylvain Vallée s’attaquent à une nouvelle série basée sur des faits historiques. Délaissant l’occupation, ils s’intéressent cette fois à la sécession du Katanga, moins de deux semaines après la proclamation d’Independence du Congo en 1960.

L’action se déroule donc en Afrique, dans la riche province minière du Katanga. Après quatre-vingts ans passés sous la domination coloniale belge, le Congo n’a cependant pas l’intention d’abandonner ses territoires miniers. Tandis que l’ONU envoie des Casques bleus sur place, l’UMHK (L’Union minière du Haut-Katanga) embauche des mercenaires afin de libérer ses exploitations minières occupées. Dans le même temps, un domestique met la main sur un trésor inestimable en diamants…

Si le fond historique s’avère moins accessible que celui de « Il était une fois en France », Fabien Nury a cependant la bonne idée de d’abord situer le contexte et les enjeux géopolitiques en évoquant l’histoire de Msiri, un guerrier du Tanganyika devenu roi de deux régions, qu’il rebaptisa le Katanga. Une fois les bases du récit posées, c’est sur fond de décolonisation que l’auteur invite à suivre plusieurs personnages en parallèle, qui vont tous influer sur la destinée du pays. De cette bande de mercenaires aux caractères bien trempés à cet ancien domestique qui a dérobé des millions en diamants, en passant par sa sœur, qui use de ses charmes pour sauver son frère du pétrin dans lequel il s’est fourré, Fabien Nury entremêle les destins des différents protagonistes de manière efficace, proposant ainsi une intrigue très dense aux rebondissements multiples.

Visuellement, Sylvain Vallée fait une nouvelle fois des prouesses au niveau des personnages et de la lisibilité. Outre des personnages très travaillés aux gueules particulièrement expressives, il multiplie les cases panoramiques pleine largeur qui donnent un aspect cinématographique à l’ensemble. Il faut néanmoins souligner la violence de certaines scènes, allant de la décapitation lors de l’évacuation des civils Belges au cannibalisme dans les camps de réfugiés.

Bref, une excellente mise en place et un album que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !

Xavier Dorison, Fabien Nury et Laurent Astier – Comment faire fortune en juin 1940

Posted in BANDES DESSINÉES, Casterman, Fabien Nury, Franco-Belge, One-shots, [DL 2015], [Grand public] with tags on 2 décembre 2015 by Yvan

Un braquage classique !

Xavier Dorison, Fabien Nury et Laurent Astier - Comment faire fortune en juin 1940Ce récit librement inspiré d’un roman de Pierre Siniac (L’or des fous / Sous l’aile noire des rapaces) était à l’origine un projet cinématographique intitulé « Omaha Beach ». Le projet étant resté dans les cartons, ils ont choisi de l’adapter au format BD en attendant que Clovis Cornillac et Jean Dujardin puissent éventuellement un jour l’interpréter sur grand écran.

L’histoire est un braquage classique sur fond de Seconde Guerre mondiale. Comme le titre laisse présager, l’action se déroule en juin 1940. Tandis que les nazis sont aux portes de Paris, la Banque de France constate qu’ils ont oublié de mettre deux tonnes d’or à l’abri. Il s’agit donc de mettre un convoi sur pied afin de transférer au plus vite les lingots vers Bordeaux.

Renseignés par un convoyeur, quatre malfrats vont cependant tenter de mettre la main sur ce joli pactole. Le cerveau de l’opération est un caïd corse surnommé Sambio, mais il peut également compter sur Franck Propp, un boxeur de deuxième zone, sur Kurtz, un ancien de la Wehrmacht qui fera office de conducteur, et sur la jolie Ninon, dont les doigts de fée devraient pouvoir dompter les serrures du coffre.

Le lecteur a donc droit à un casse très conventionnel qui mêle action et un brin d’humour. Les deux scénaristes qui ont déjà travaillé ensemble sur W.E.S.T. et « Les brigades du Tigre » ne doivent plus prouver leur savoir-faire. De la constitution de l’équipe au braquage, en passant par la course-poursuite sur des routes presque allemandes et les inévitables pépins, ils livrent donc une histoire parfaitement huilée, qui rend hommage aux vieux films français des années 60. C’est Laurent Astier (« Cellule Poison ») qui illustre cette bonne série B. Ce dernier propose un découpage forcément très cinématographique et des personnages expressifs, le tout étant rehaussé par la colorisation de Laurence Croix.

Un scénario classique servi par des auteurs de renom.

Fabien Nury et Thierry Robin – Mort au Tsar, Le terroriste (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Dargaud, Diptyques, Fabien Nury, Franco-Belge, [DL 2015], [Grand public] with tags , , on 30 septembre 2015 by Yvan

L’assassin du Tsar !

Fabien Nury et Thierry Robin - Mort au Tsar, Le terroriste (Tome 2)« Le Terroriste » est le deuxième et dernier volet du diptyque « Mort au Tsar », relatant la mort de Sergueï Alexandrovitch, imaginé par Fabien Nury (La Mort de Staline, W.E.S.T.Il Etait Une Fois en France, L’or et le sang) et dessiné par Thierry Robin. S’inspirant du roman de Léonid Andreïev (Le Gouverneur), rédigé avant l’attentat, et de celui écrit par Boris Savinkov (Le Cheval blême), principal organisateur de l’attentat qui tuera le gouverneur en 1905, Fabien Nury avait déjà invité à suivre les derniers jours du gouverneur de Moscou lors du premier volet. Cette suite a tout de l’exercice de style, puisqu’il relate le même événement, mais en donnant le point de vue de celui qui va mettre fin à la vie du Tsar.

Retrouvant cette toile de fond historique dépeignant une Russie en proie à la révolte populaire, le lecteur suit donc les pas de Georgi et des autres membres de la cellule révolutionnaire qui fomente l’attentat. De l’organisation de l’acte terroriste à la traque du responsable, le récit avance de manière inéluctable vers la mort annoncée de Sergueï Alexandrovitch. L’intérêt du récit n’est cependant pas la fin tragique de ce personnage historique, mais le développement psychologique de Georgi et de ses complices. Nury dresse en effet le portrait intime d’un homme froid, manipulateur et sans scrupules, qui est prêt à tous les sacrifices pour atteindre son but. Ses complices – Erna la médiocre comédienne, Heinrich l’étudiant amoureux et Vania le cocher fanatique – ne sont pas en reste et complètent le casting côté anarchiste.

Au dessin, Thierry Robin fait à nouveau preuve d’une grande maîtrise au niveau de la mise en page. Proposant à nouveau des planches d’une lisibilité remarquable, il parvient à retranscrire les émotions des différents personnages, tout en restituant l’ambiance pesante et menaçante de cette population mûre pour le révolte.

Un diptyque incontournable, que vous retrouverez dans mon Top BD de l’année !

Fabien Nury et Brüno – Tyler Cross, Angola (Tome 2)

Posted in BANDES DESSINÉES, Dargaud, Fabien Nury, Franco-Belge, One-shots, [DL 2015], [Grand public] with tags , on 9 septembre 2015 by Yvan

Un excellent récit d’évasion !

Fabien Nury et Brüno - Tyler Cross, Angola (Tome 2)Après l’excellent Atar Gull et un premier tome de « Tyler Cross » aux allures de one-shot, Fabien Nury, Brüno et Laurence Croix nous surprennent avec un deuxième volet qui ravira de nouveau les amateurs de polars noirs.

Après une histoire de gangsters transposé dans une ambiance western sur les bords du Rio Bravo, Fabien Nury nous plonge dans un univers carcéral pour un récit d’évasion. Le personnage principal de cette histoire totalement indépendante est donc à nouveau Tylor Cross, mais le célèbre braqueur froid et calculateur se retrouve cette fois coincé dans le pénitencier d’Angola en Louisiane suite à un braquage raté. Si ses chances de survie dans cet endroit gangrené par la mafia sont minimes, la probabilité d’une évasion réussie semble encore bien inférieure…

« Angola n’est pas une prison. Sa vocation n’est pas d’enfermer les criminels, encore moins de les réhabiliter. Angola est une entreprise. Son unique raison d’être est de rapporter de l’argent, et à cet égard, c’est une entreprise modèle.»

L’intrigue, finalement assez classique, reprend les ingrédients classiques du genre, mais est à nouveau servie de mains de maître par ce trio parfaitement huilé. L’histoire offre tout d’abord des personnages au caractère bien trempé auxquels Fabien Nury parvient à donner beaucoup d’épaisseur grâce à une psychologie soignée aux petits oignons. Il y a ensuite cette narration en voix-off, légèrement cynique, qui accompagne brillamment les déconvenues et les pensées du héros. Entre un directeur sans pitié et un clan de mafieux aux couteaux bien aiguisés, les auteurs proposent un récit dépourvu de défauts, mêlant violence, corruption et chasse à l’homme.

« – Mon patron ne veut pas d’argent? Il veut votre pardon, et euh, un ou deux services…
– Commence par les petits services c’est le plus facile. »

Ajoutez à cela un découpage cinématographique d’une efficacité redoutable, ainsi que le dessin au style tellement caractéristique de Brüno et vous obtenez un des albums incontournables de 2015, que vous retrouverez inévitablement dans mon Top BD de l’année.

Si vous appréciez cette saga je vous conseille également de lire la série « Parker » de Darwyn Cooke, qui propose également des récits indépendants, mettant en scène un gangster froid et calculateur dans une ambiance polars noirs des années 60.

Ils en parlent également : Belzaran

Fabien Nury et Pierre Alary – Silas Corey, Le testament Zarkoff (Tome 3)

Posted in BANDES DESSINÉES, Diptyques, Fabien Nury, Franco-Belge, Glénat, Guerre, [DL 2015], [Grand public] with tags , on 23 janvier 2015 by Yvan

Silas Corey à la poursuite d’un mystérieux héritier!

Fabien Nury et Pierre Alary - Silas Corey Le testament Zarkoff (Tome 3)Après un excellent premier diptyque, où Silas Corey échappait de justesse au piège tendu par l’insaisissable agent allemand Aquila, Fabien Nury et Pierre Alary ressuscitent leur espion pour une nouvelle aventure en deux tomes.

Cette nouvelle mission débute quelques années après la précédente, au moment de la capitulation de l’Allemagne à la fin de la Première Guerre mondiale. Silas Corey propose cette fois ses services à la richissime Madame Zarkoff. À la recherche d’un mystérieux héritier à qui léguer son empire, la célèbre vendeuse d’armes déclenche cependant une véritable guerre de succession. Ce troisième volet permet non seulement à Silas Corey de retrouver son ennemie Madame Zarkoff, mais également son fidèle compagnon Nam, ainsi que la belle Marthe Richer, dont il demeure éperdument amoureux.

Fabien Nury continue donc d’exploiter le contexte historique de l’époque avec grand brio, tout en proposant un héros aussi mystérieux que charismatique, qui n’hésite pas à vendre ses talents au plus offrant. Si cet attachant gentleman continue de séduire, tout comme le duo qu’il forme avec son homme de main, le récit, mêlant espionnage, action, complots, humour, trahisons et enquête policière, n’est de nouveau pas en reste. Cette chasse à l’homme ne révolutionnera certes pas le genre au niveau de l’originalité, mais l’intrigue s’avère parfaitement rythmée et particulièrement prenante et l’ensemble est brillamment saupoudrée de dialogues savoureux. Le tout étant servi par le trait semi-réaliste et dynamique de Pierre Alary, qui sied parfaitement au ton du récit.

Bref, une excellente première partie de diptyque que vous pouvez retrouver dans mon Top de l’année !

Fabien Nury – L’Or et le Sang, Khalil (Tome 4)

Posted in BANDES DESSINÉES, Fabien Nury, Festival BD Angoulême, Franco-Belge, Glénat, Guerre, Séries, [Angoulême 2015], [DL 2014], [Grand public], [Terminées] with tags , , , , on 2 décembre 2014 by Yvan

Incontournable !

Fabien Nury - L'Or et le Sang, Khalil (Tome 4)« Khalil » propose la conclusion de cette histoire d’amitié entre deux hommes que tout oppose. Le moins que l’on puisse dire est que le parcours des « Princes du Djebel » ne fut pas de tout repos. Après s’être liés d’amitié sous les salves ennemies de la guerre 14-18 et s’être libérés de leur ancienne vie, Léon Matilo, ancien truand corse, et Calixte de Prampéand, aristocrate issu d’une riche famille d’industriels, se sont en effet laissés emporter par le souffle de liberté qui souffle sur le rif marocain. Malgré une amitié qui finit par vaciller et des Français et des Espagnols qui feront tout pour que ce rêve de liberté et de République du Rif ne se réalise jamais, les deux héros comptent bel et bien poursuivre l’aventure jusqu’au bout et entrer définitivement dans la légende.

S’appuyant sur un fond historique méconnu et sur le talent narratif de Fabien Nury (Atar Gull, Il Etait Une Fois en FranceLa mort de Staline), cette saga ouvre grand les portes du récit d’aventure. Le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer une seconde en suivant l’incroyable destinée de ces princes du Djebel. Reconvertis en trafiquants d’armes, puis en leaders de la révolution, balancés entre les conflits tribaux et manœuvrant habilement entre les plans colonialistes des Espagnols et des Français, les deux aventuriers tentent de trouver leur voie et leur bonheur au Maroc.

Après avoir fait la fiesta à Tanger et profité pleinement de son nouveau statut, Léon, le narrateur de ce récit, tourne définitivement le dos à ceux qui l’ont corrompu pour rejoindre la cause de cet ami qui répond dorénavant au nom de Khalil. Une reconversion à l’islam qui montre non seulement sa détermination à embrasser pleinement la cause des rifains, mais qui lui a également permis de séduire définitivement la belle Anissa.

Si, au niveau du scénario, ce mélange d’action, d’amitié, de trahisons, de magouilles et d’humour fonctionne toujours à merveille, côté dessin, le travail à quatre mains de Fabien Bedouel et Merwan Chabane, agrémenté de la colorisation experte d’Alice Bohl et de Sandrine Bonini, demeure surprenant, mais toujours aussi efficace. Dans un style qui se détache de la majorité de la production actuelle, les auteurs livrent un graphisme dynamique et séduisant. Alliant scènes de combats et paysages chauds du Maghreb, les auteurs proposent une mise en images personnelle, originale et convaincante, sans parler du charisme des personnages et du pouvoir de séduction d’Anissa.

Une saga à ne rater sous aucun prétexte, que vous retrouverez également dans mon Top de l’année !

Fabien Nury et Eric Henninot – Fils du soleil

Posted in BANDES DESSINÉES, Dargaud, Fabien Nury, Franco-Belge, One-shots, [DL 2014], [Grand public] with tags on 28 novembre 2014 by Yvan

Fabien Nury adapte du Jack London !

Fabien Nury et Eric Henninot - Fils du soleilUn récit signé Fabien Nury, cela se refuse rarement car la présence de son nom sur une couverture est pour moi un gage de qualité suffisant pour me ruer sur l’album en question.

Avec « Fils du soleil », Fabien Nury et Eric Henninot adaptent deux nouvelles de Jack London et proposent une aventure maritime dans l’océan pacifique. La première partie de l’album permet de planter le décor de cette histoire qui se déroule dans l’archipel des îles Salomon et d’installer le personnage principal. En revenant sur une vieille histoire de dette, Fabien Nury dresse habilement le portrait du «Fils du Soleil », le surnom dont les autochtones ont affublé David Grief, un riche négociant à l’âme aventurière.

Passé cette mise en place particulièrement efficace, le lecteur est conduit vers l’île de Hikihoho, où le vieux Parlay a invité tous les pires négociants du coin à participer à la vente aux enchères de sa précieuse collection de perles. Ce traquenard qui dissimule une sombre histoire d’honneur et de vengeance plonge le lecteur au milieu d’une tempête qui déchaîne les passions. Si l’on pourrait éventuellement reprocher la trop grande densité de cette seconde partie portée par l’action, le tout est cependant une nouvelle fois géré de main de maître par Fabien Nury.

Visuellement, Éric Henninot n’est pas en reste. Son dessin réaliste s’avère d’une grande efficacité et s’installe même au diapason de ce final explosif.

Un très bon one-shot, qui mérite une petite place dans mon Top de l’année.