Archive for the François Boucq Category

Jerome Charyn et François Boucq – La femme du magicien

Posted in BANDES DESSINÉES, Festival BD Angoulême, François Boucq, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [Angoulême < 2000], [DL 2014], [Grand public] with tags , on 16 février 2015 by Yvan

Voyage onirique au cœur de la magie !

Jerome Charyn et François Boucq - La femme du magicienAyant beaucoup aimé le récent « Little Tulip », ainsi que « Bouche du Diable », je me devais donc de lire la troisième collaboration entre le romancier américain Jerome Charyn et le virtuose du dessin François Boucq (Bouncer, Le Janitor, Jérôme Moucherot). J’ai donc profité de la réédition de « la Femme du magicien », initialement paru en 1986 et maintenant disponible au sein de la Collection Signé du Lombard, pour combler cette lacune.

En suivant les pas de la petite Rita Wednesday, qui deviendra la femme du magicien au fil des pages, puis employée d’un snackbar à New-York, le lecteur plonge dans le monde de la prestidigitation. Et il faut s’accrocher car le scénario a plus d’un tour de passe-passe dans son sac. Il y a tout d’abord l’imagination déstabilisante de cette petite fille qui vit en compagnie de sa mère dans la maison du magicien. Il y a ensuite la relation possessive étrange et malsaine entre l’illusionniste et cette jeune femme qui parcourt le monde en tant que vedette de son spectacle. Puis il y a ces crimes abominables commis dans Central Park, qui font pencher le récit vers l’enquête policière. Et pour couronner le tout, il y a l’ambiance onirique de cette histoire qui mêle rêve, réalité, fantasmes et illusions. Du coup, le lecteur qui n’aura pas accepté de se laisser embarquer sans a priori par le récit, ressortira complètement déboussolé de cette lecture, sans véritablement comprendre où les auteurs voulaient en venir. Ils pourront néanmoins se consoler en admirant le trait inimitable de François Boucq, qui livre à nouveau quelques planches qui marquent à jamais les esprits, et en se disant qu’il viennent de lire un album qui a obtenu le prix du meilleur album au festival d’Angoulême en 1986.

Personnellement, n’étant pas trop friand d’éléments trop fantastiques, j’ai plus apprécié les deux autres one-shots de ce duo.

Jerome Charyn et François Boucq – Little Tulip

Posted in BANDES DESSINÉES, Festival BD Angoulême, François Boucq, Franco-Belge, Lombard, One-shots, Signé, [Angoulême 2015], [DL 2014], [Grand public] with tags , , on 14 novembre 2014 by Yvan

Au cœur d’un goulag sibérien !

Jerome Charyn et François Boucq - Little TulipPlus de vingt ans après « la Femme du magicien » et l’excellent « Bouche du Diable », deux albums parus chez Casterman, le romancier américain Jerome Charyn et le virtuose du dessin François Boucq (Bouncer, Le Janitor, Jérôme Moucherot) proposent une troisième collaboration, cette fois au sein de la Collection Signé du Lombard.

« Little Tulip » se déroule dans le New York des années 70 et met en scène un tatoueur de renom qui confectionne également des portraits robots pour la police. Si son talent permet souvent de retrouver les criminels assez vite, un tueur en série surnommé Bad Santa semble non seulement échapper à la clairvoyance du dessinateur « médium », mais fait également resurgir quelques fantômes du passé.

Et c’est cette époque de sa vie, servi sous forme de flashbacks, qui est la partie la plus intéressante de l’album. Car, derrière cette intrigue policière finalement assez simple, dont le dénouement ne m’a finalement pas plus convaincu que ça, se cache une jeunesse passée dans l’enfer des goulags russes. C’est là que Paul, alias “Little Tulip”, a développé ses talents de dessinateur et de tatoueur, vingt ans plus tôt, dès l’âge de 7 ans…

De ce gamin qui parvient à survivre grâce au dessin aux nombreux caïds qui peuplent ce camp sibérien des années 50, François Boucq livre une nouvelle fois des personnages forts, dont il a le secret. Sa capacité à animer des corps gravés par la dureté de leur environnement et de jouer avec ces volumes parsemés de tatouages est époustouflante, à l’image de cette scène de viol collectif où les dessins s’animent sur le rythme endiablé des corps. Restituant avec brio la férocité et la noirceur des goulags, il nous montre également une Big Apple des seventies comme si nous y étions.

Bref, un scénario qui n’est certes pas du niveau de « Bouche du Diable », mais une mise en images signée Boucq, qui me laisse une nouvelle fois bouche bée.

Alejandro Jodorowsky et François Boucq – Bouncer, And Back (Tome 9)

Posted in BANDES DESSINÉES, François Boucq, Franco-Belge, Glénat, Séries, [DL 2013], [En cours], [Grand public] with tags , on 9 décembre 2013 by Yvan

Aller-retour en enfer !

Alejandro Jodorowsky et François Boucq - Bouncer, And Back (Tome 9)« And Back », le neuvième volet de cette saga, propose la suite et fin de la quête vengeresse entamée par l’ex bourreau de Barro-City lors du tome précédent. Alejandro Jodorowsky et François Boucq y avaient lancé leur héros à la poursuite de Pretty John, un sadique tout vêtu de blanc, qui n’est autre que le fils de Ugly John, le redoutable directeur du pénitencier de Deep-End. C’est dans ce refuge pour hors-la-loi de la pire espèce que le lecteur avait abandonné Bouncer Van Dorman. Si le titre de cet album laisse présager que le célèbre manchot pourra finalement sortir de cet enfer, rien ne lui sera cependant épargné.

Cette fin de diptyque apporte tout d’abord toutes les réponses concernant l’origine de ce lieu de débauche et concernant l’histoire d’Ugly John et de ses trois Skulls, mais il propose surtout une course-poursuite sans pitié au sein de l’environnement désertique qui contribue à transformer cet endroit en véritable enfer. Le Bouncer se retrouve en effet traqué par les renégats de Deep-End, dont les impitoyables hommes de main d’Ugly John. Si cette chasse à l’homme s’avère haletante, Alejandro Jodorowsky continue d’enfoncer sa série encore un peu plus loin dans l’horreur et dans la violence, proposant au passage quelques scènes qui invitent à détourner le regard. Du ramassis de salopards de la pire espèce qui dirige ce pénitencier perdu au fin fond des Rocheuses aux redoutables Skulls, en passant par Goyathly ou Faucon Noir, le récit repose une nouvelle fois sur le charisme de personnages aux trognes brutales et rugueuses, que l’auteur s’amuse à renouveler au fil des cycles et qui sont en parfaite symbiose avec la cruauté et la sauvagerie de leur environnement.

Visuellement, l’inimitable François Boucq nous livre une nouvelle série de planches somptueuses, pourvues de couleurs qui collent parfaitement au style et à l’ambiance de cette terre sauvage. Un dessin fouillé qui se prête à merveille à l’univers du far west et aux tronches marquées par cette vie ingrate. Les cadrages sont magnifiques, les personnages sont d’un réalisme effrayant, les décors invitent au voyage et le trait de Boucq renforce encore la puissance et la brutalité de cette histoire.

Un excellent cycle, peut-être bien le meilleur de cette saga incontournable !

Notons également l’existence d’un épisode 8.5 publié sur le Net et intitulé Ghost Story.

Un album que vous pouvez retrouver dans mon Top du mois et dans mon Top de l’année !

Jetez également un œil à la bande annonce :

François Boucq – Jérôme Moucherot, Le manifeste du mâle dominant (Tome 5)

Posted in BANDES DESSINÉES, François Boucq, Franco-Belge, Lombard, One-shots, [Accessible], [DL 2012] with tags on 29 avril 2013 by Yvan

Visite guidée dans le microcosme du tigre du Bengale !

François Boucq - Jérôme Moucherot, Le manifeste du mâle dominant (Tome 5)J’étais passé totalement à côté de cette série et j’ai donc profité de sa réédition par les éditions du Lombard à l’occasion de la sortie de ce cinquième volet pour découvrir les aventures de Jérôme Moucherot.

Sorti treize ans après le quatrième tome, ce nouvel album ne propose pas vraiment une nouvelle aventure du célèbre agent d’assurance surnommé le tigre du Bengale, mais plutôt une visite guidée qui permet d’en apprendre plus sur le personnage et son milieu naturel. Dès les premières pages, un guide en tenue coloniale dresse donc le portrait de ce héros vêtu d’un costume à motif léopard en pleine jungle urbaine, offrant ainsi une porte d’entrée idéale à ceux qui voudraient découvrir l’univers hors du commun de Jérôme Moucherot.

Des courses au supermarché à sa tenue vestimentaire, en passant par le p’tit verre avec les amis au bistrot du coin, François Boucq détourne avec humour les scènes du quotidien, pour livrer sa version totalement surréaliste. Ce récit sans queue ni tête joue donc pleinement la carte de l’absurde. Si le décalage est constamment au rendez-vous, l’ennui n’y est par contre pas présent. Tenu en haleine par le burlesque de ce scénario abracadabrantesque, le lecteur s’amuse du non-sens des situations et de l’humour insufflé au travers de jeux de mots, de références détournées et d’expressions utilisées dans leur sens le plus littéral. Entre les lignes de ce délire continu, le lecteur notera cependant une certaine critique bien dissimulée et intelligente envers notre société, ainsi qu’une touche philosophique.

Visuellement, le dessin de Boucq accompagne avec brio cette histoire totalement déjantée. Cherchant l’originalité au niveau du découpage et des cadrages, l’auteur s’écarte des sentiers battus et livre, au passage, des personnages particulièrement charismatiques aux trognes dont il a le secret.

Une série à découvrir  !

François Boucq – Jérôme Moucherot, Le péril pied-de-poule

Posted in BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, Festival BD Angoulême, François Boucq, Franco-Belge, Lombard, One-shots, [Accessible], [Angoulême < 2000], [DL 2012] with tags , on 6 février 2013 by Yvan

Un périple estival abracadabrantesque !

François Boucq - Jérôme Moucherot, Le péril pied-de-pouleAprès un deuxième tome qui reprenait treize histoires courtes à la qualité assez inégale, ce troisième volet livre à nouveau une histoire complète et totalement abracadabrantesque. La vedette est évidemment toujours Jérôme Moucherot, un agent d’assurance que l’on surnomme le tigre du Bengale, et ses aventures sont toujours aussi burlesques, originales et délirantes.

Le lecteur retrouve son héros vêtu d’un costume à motif léopard en pleine jungle urbaine, confronté à de nombreux imprévus qui jouent pleinement la carte de l’absurde. Après avoir retapé sa légendaire 4 CV à l’aide d’un exorcisme psychomoteur peu commun, Jérôme Moucherot emmène sa petite famille sur la route des vacances. Il faut bien s’accrocher car ce périple estival qui suit les lignes à haute tension part immédiatement dans tous les sens. Du nuage de pesées du penseur de Rodin à cette usine désaffectée découverte par des nains en pleine forêt, en passant par un motif pied-de-poule qui menace de tout envahir, le décalage est constamment au rendez-vous et le lecteur ne manquera pas de s’amuser du non-sens des situations.

Tenu en haleine par le burlesque de ce scénario sans queue ni tête, le lecteur s’amuse du non-sens des situations et de l’humour insufflé au travers de ces textes qui s’amusent à exploiter les expressions dans leur sens le plus littéral. Entre les lignes de ce délire continu, le lecteur notera cependant une certaine critique bien dissimulée et intelligente envers notre société. La pollution qui s’échappe des usines et le côté totalement kitch des nains de jardins sont ainsi pointés du doigt par un François Boucq en grande forme malgré une histoire qui contient quelques longueurs.

Visuellement, le dessin de Boucq accompagne avec brio ces histoires totalement déjantées. Cherchant l’originalité au niveau du découpage et des cadrages, l’auteur s’écarte des sentiers battus et livre, au passage, des personnages particulièrement charismatiques aux trognes dont il a le secret.

Notons également que cet album a reçu le grand prix du Festival d’Angoulême en 1998.

bd du mercredi Allez découvrir les autres BDs du mercredi sur le blog de Mango !

Alejandro Jodorowsky et François Boucq – Bouncer, To Hell

Posted in BANDES DESSINÉES, François Boucq, Franco-Belge, Glénat, Séries, [DL 2012], [En cours], [Grand public] with tags , on 26 novembre 2012 by Yvan

Welcome to Hell !

Alejandro Jodorowsky et François Boucq - Bouncer, To HellCeux qui pensaient que Bouncer Van Dorman allait se la couler douce et jouir d’une retraite dorée chez Glénat après une vie mouvementée chez les Humanoïdes Associés, se trompent bien évidemment. Les premières planches de l’album peuvent encore laisser croire que l’ex bourreau de Barro-City se contera dorénavant de boire de l’alcool et de taper la carte avec ses potes, mais le passage de geôliers venus prendre livraison d’un malfrat, va vite perturber le calme apparent de la ville et lancer notre héros dans une nouvelle quête vengeresse.

La proie traquée par le célèbre manchot se nomme Pretty John, un sadique tout vêtu de blanc, qui n’est autre que le fils de Ugly John, le redoutable directeur du pénitencier de Deep-End. C’est donc là que se rend le Bouncer et le titre de l’album laisse d’emblée présager que le lieu ne sera pas très accueillant. Alejandro Jodorowsky parvient en effet à enfoncer sa série encore un peu plus loin dans l’horreur et dans la violence. Ce pénitencier perdu au fin fond des Rocheuses n’est qu’un ramassis de salopards de la pire espèce, un enfer qui baigne dans la sauvagerie et l’ignominie.

Un récit qui repose une nouvelle fois sur le charisme de personnages aux trognes brutales et rugueuses, que l’auteur s’amuse à renouveler au fil des cycles. La famille de tordus qui dirige le pénitencier n’a donc rien à envier aux malades des tomes précédents, tels que Axe-Head ou ce beau salaud de Callagher. Femmes, enfants, manchots, crapules, sadiques et tueurs se mélangent de façon admirable et sont en parfaite symbiose avec la cruauté et la sauvagerie de leur environnement ; une cruauté quasi poétique qui ne peut laisser indifférent. Jodorowsky ne nous livre pas seulement des hommes d’une cruauté extrême et marqués physiquement par la dureté de leur environnement, mais également des femmes et des enfants qui sont victimes de cette barbarie et nous emmènent au plus ‘Wild’ du Far West, aux limites de l’écœurement.

Et au dessin, l’inimitable François Boucq nous livre une nouvelle série de planches somptueuses, pourvues de couleurs qui collent parfaitement au style et à l’ambiance de cette terre sauvage. Un dessin fouillé qui se prête à merveille à l’univers du far west et aux tronches marquées par cette vie ingrate. Les cadrages sont magnifiques, les décors invitent au voyage et son trait renforce encore la puissance et la brutalité de cette histoire.

Ce qui se fait de mieux dans le genre western… depuis Blueberry !

Jetez également un œil à la bande annonce :

Alcante & François Boucq – XIII Mystery, Colonel Amos

Posted in BANDES DESSINÉES, Dargaud, François Boucq, Franco-Belge, One-shots, Van Hamme, [DL 2011], [Grand public] with tags on 24 novembre 2011 by Yvan

Thriller d’espionnage de haute volée !

Alcante & François Boucq, XIII mystery, colonel AmosParallèlement à la sortie du nouveau « XIII », paraît également le quatrième tome de ce spin-off visant à approfondir l’univers de XIII en se concentrant à chaque fois sur l’un des personnages-phare de la saga. Après la Mangouste, Irina et Little Jones, la série « XIII Mystery » lève donc le voile sur l’un des personnages clés de la saga : le colonel Samuel Amos.

Chaque tome de cette saga étant attribué à un duo inédit d’auteurs (tandis que Jean Van Hamme garde un œil sur l’ensemble afin d’éviter au maximum les incohérences scénaristiques), le lecteur ne sait jamais trop à quoi s’attendre. En voyant un excellent scénariste et l’un des meilleurs dessinateurs du moment aux manettes de ce quatrième tome, il pouvait néanmoins s’attendre à du tout bon… et c’est bel et bien le cas !

Utilisant plusieurs personnages de la série mère (Frank Giordino, le président Sheridan, Irina, …) à très bon escient, Alcante propose une intrigue d’espionnage rondement menée et alliant avec brio action, développement psychologique et suspense. Au fil d’un tome qui tient en haleine de la première à la dernière page, le lecteur en apprend plus sur le passé de cet ancien agent du Mossad devenu directeur du département anti-terroriste américain et découvre un personnage rusé, manipulateur et implacable, mais finalement très humain. Confronté à son passé suite à une enquête sur un agent dormant israélien, il est également confronté à une révélation beaucoup plus personnelle qui permet non seulement à l’auteur de le rendre plus attachant, mais également de nous concocter une dernière case particulièrement réussie.

Si ce thriller diplomatique et psychologique palpitant multiplie les rebondissements, tout en dressant un portrait d’une grande justesse, il est également dessiné par l’un des artistes les plus doués de sa génération. Ayant déjà fait ses preuves sur un autre manchot lors de l’excellente série Bouncer, François Boucq livre de l’excellent boulot sur le personnage de William Vance. Dans un style réaliste, respectueux de la charte graphique de cette série, il propose à nouveau des planches ultra-lisibles et des protagonistes très expressifs.

Un excellent one-shot !

Retrouvez cet album dans mon Top de l’année !

Regardez la bande annonce :