Archive for the Frank Miller Category

Frank Milller, Brian Azzarello et John Romita Jr. – Batman, Dark Knight The Last Crusade

Posted in Batman, Brian Azzarello, Comics, DC Essentiels, Frank Miller, One-shots, Urban Comics, [Avec super-héros], [DL 2017] with tags on 24 février 2017 by Yvan

Prélude frustrant au cultissime Dark Knight Returns !

Frank Milller, Brian Azzarello et John Romita Jr. – Batman, Dark Knight The Last CrusadeQuand on entre dans une librairie et qu’on repère un album de Batman affichant Frank Milller et Brian Azzarello au scénario et John Romita Jr. au dessin, on ressort forcément avec.

Ce récit imaginé par l’auteur de « Sin City » plonge le lecteur dans une ville de Gotham toujours mise à mal par ses vilains les plus redoutables. Si Batman fait de son mieux pour déjouer les plans du Joker, de Poison Ivy et de Killer Croc, il se fait néanmoins de plus en plus vieux. Moins résistant et plus aussi vif que dans le temps, il devient plus vulnérable qu’avant et commence à évoquer sa retraite avec Alfred et Selina Kyle. Surtout que Jason Todd, le nouveau Robin, a toutes les qualités pour devenir son successeur…

« Dark Knight The Last Crusade » aborde donc le thème de la succession en compagnie d’un Batman quadragénaire au bout du rouleau, qui a pris sous son aile un side-kick aussi doué que fougueux. Cette histoire, qui forme un prélude au cultissime « Dark Knight Returns », plonge le lecteur dans les pensées d’un Dark Knight vieillissant, comme Frank Miller sait si bien le faire. Le seul point négatif est que ce récit, qui fait inévitablement écho à « Un deuil dans la Famille », ne fait même pas soixante pages et que la fin, très abrupte, risque d’abandonner beaucoup de lecteurs sur leur faim.

Heureusement, visuellement, plus de vingt ans après sa collaboration avec Frank Miller sur l’incontournable « Daredevil: Man Without Fear », on a droit à un John Romita Jr. en grande forme. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé son travail sur l’apparence du Joker et de Killer croc. De plus, afin de compenser la brièveté du récit, Urban Comics propose l’intégralité de la version crayonnée en deuxième moitié d’album, doublant ainsi (un peu artificiellement) le nombre de pages.

Un récit qui est surtout indispensable pour les fans de Batman et qui risque d’abandonner les autres sur leur faim.

Frank Miller – Terreur Sainte (Holy Terror)

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Contrebande, Delcourt, Frank Miller, One-shots, [Avec super-héros], [DL 2012] with tags on 15 octobre 2012 by Yvan

J’étais fan de Miller, mais ce n’est qu’un gros c… !

Frank Miller - Terreur Sainte (Holy Terror)Sur les toits d’Empire City, l’Arrangeur pourchasse la Chat-Pardeuse. Lorsque le héros de la ville met enfin la main sur la voleuse notoire, les deux succombent aux pulsions amoureuses de cette relation étrange qu’ils entretiennent. C’est à ce moment que la première explosion retentit, très vite suivie d’une deuxième. Des clous et des lames de rasoirs sont libérés par ces bombes artisanales qui transforment l’air en un nuage de poussières suffocant. La guerre sainte est officiellement déclarée, mais la riposte du justicier masqué sera sans pitié !

De son excellent run sur Daredevil à l’incontournable Sin City, en passant par Batman, The Dark Knight ou 300, Frank Miller a su étaler son génie au fil des années. Les attaques du 11 septembre 2001 ont cependant fortement marqué l’auteur, au point de l’inciter à écrire un comics intitulé Batman vs Al Qaïda. Refusé par DC Comics, c’est sous le titre de Holy Terror que l’album verra le jour chez un tout nouvel éditeur, Legendary Comics, provoquant une grande polémique dès sa sortie. Alors que le film islamophobe L’innocence des musulmans n’a pas encore fini de faire parler de lui et que les caricatures du Prophète refont la Une de Charlie Hebdo, Delcourt rajoute un peu d’huile sur le feu, en publiant la traduction de cette œuvre particulièrement controversée.

L’album s’ouvre sur une poursuite langoureuse entre deux personnages costumés, que les habitués de Gotham City identifieront immédiatement comme Batman et Catwoman. La présence d’un ersatz du capitaine Jim Gordon, un peu plus loin dans le récit, ne fait d’ailleurs que confirmer la filiation de base du projet. Si, en se limitant à un affrontement violent entre les gentils super-héros et les méchants terroristes, le scénario est finalement très basique, il est malheureusement également saupoudré d’une bonne couche anti-islamiste qui écœure au fil des pages.

En dédiant ce livre au réalisateur hollandais Theo Van Gogh et en débutant ce pamphlet manichéen par une phrase attribuée au prophète Mahomet : « Si tu croises l’infidèle, tue l’infidèle », Miller donne immédiatement le ton de cette croisade douteuse. Faisant allègrement l’amalgame entre Islam et terrorisme, se perdant dans des stéréotypes haineux, effaçant toutes nuances, stigmatisant les musulmans et soutenant des idéologies nauséabondes, l’auteur s’enfonce au fil des pages et se noie dans une haine aussi aveugle que stupide.

Alignant une multitude de portraits de victimes anonymes des attentats, jusqu’à ce que les cases disparaissent petit à petit, abandonnant le lecteur face au vide, Frank Miller met son immense talent au service d’une rage toute aussi grande, mais oublie malheureusement de proposer autre chose que de la vengeance à cette colère. Présenté dans un format à l’italienne qui n’est pas sans rappeler celui de 300, l’album propose de superbes planches en noir et blanc, parsemées de quelques touches de couleur, comme c’était déjà le cas dans Sin City. D’un trait tranchant et d’un coup de crayon rageur, Frank Miller exprime toute sa fureur et démontre une nouvelle fois toute sa maîtrise au niveau du jeu de lumières. Mais cet esthétisme impressionnant n’excuse évidemment pas un scénario navrant, partisan et de mauvais goût.

La réponse de Miller au drame du World Trade Center n’est donc pas vraiment un hymne à la tolérance et véhicule des idées nauséabondes, mais permet néanmoins d’exprimer les peurs profondes de l’auteur et de l’Amérique profonde.

Ceux qui cherchent une excuse pour s’attaquer à cette propagande douteuse, pourront certes le faire « Au nom de la liberté d’expression », mais en espérant qu’ils se contenteront d’en apprécier le graphisme… au nom de la paix !
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Frank Miller et David Mazzuchelli – Batman, Année un / Year one

Posted in BANDES DESSINÉES, Batman, Comics, Contrebande, DC Essentiels, Delcourt, Frank Miller, Intégrales, Panini, Urban Comics, [Avec super-héros], [DL 2012] with tags on 24 août 2012 by Yvan

Les début du Dark Knight !

gif creator onlineDéjà paru sous le titre de « Vengeance oblige » et chez plusieurs éditeurs, ce « Batman – Année 1 » retrace les débuts de Batman en tant que justicier de Gotham City. Plus que la lecture des premiers épisodes en version intégrale, cet album constitue un premier pas idéal pour les néophytes qui veulent s’approfondir sur les origines de Batman avant de s’attaquer au célébrissime Batman – Dark Knight (pourtant publié un an avant « Batman – Année 1 »).

Frank Miller propose une relecture extrêmement dense en informations et délicieusement sombre des premières aventures d’un Bruce Wayne, qui tout comme le lieutenant James Gordon, arrive dans cette ville étouffée par la corruption et la criminalité.

Maîtrisant la narration comme nul autre, c’est sous forme de polar que Frank Miller (Sin City) va explorer la psychologie d’un Batman débutant, essayant de s’affirmer en tant que justicier masqué, et d’un James Gordon incorruptible et ayant du mal à trouver sa place au milieu de collègues pourris jusqu’à l’os. Le développement en parallèle de l’histoire de ces deux personnages-clefs qui vont se lier d’amitié au fil des chapitres, augmente encore la profondeur du récit.

Cet ouvrage pose également, de façon plutôt bien structurée, les bases de l’univers de Batman en mettant en scène des personnages récurants de la série tels que Selina (Catwoman), le Romain, Harvey Dent (Double Face) et l’ironique majordome Alfred. Des personnages manquants encore d’expérience et en proie au doute, mais qui auront tous leur heure de gloire dans cette série culte.

Au niveau du graphisme, David Mazzuchelli, qui n’en est pas à sa première collaboration avec Miller, livre un dessin style ‘eighties’ un peu (trop) rétro. Par contre, si le dessin installe finalement la bonne ambiance avec des personnages très humains, c’est au niveau de la colorisation que le bas blesse un peu.

Bref, une œuvre d’introduction indispensable pour ceux qui veulent s’initier à ce super-héros mythique et une revisite intelligente et noir pour ceux qui suivent l’homme chauve-souris depuis sa naissance.

Frank Miller – 300

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Frank Miller, Guerre, One-shots, Rackham, [Angoulême 2000-2005], [DL 1900 à 2000], [Sans super-héros] with tags , , on 28 avril 2010 by Yvan

300 frank miller300 est tiré de la bataille des Thermopyles et de la résistance d’une poignée de Spartiates à l’invasion de l’armée Perse en Grèce, mais n’a cependant pas du tout l’ambition d’être un récit historique.

300 est un hommage à la guerre et au courage des guerriers, mais pas n’importe quels guerriers : les Spartiates. Et qui de mieux que l’auteur de Sin City pour rendre hommage à la violence, à l’héroïsme et à l’état d’esprit des hommes de Leonidas lors de cette bataille dont l’issue importe finalement peu, car peu importe le flacon … du moment qu’on ait l’ivresse !

Car l’issue de ce récit est en effet sans surprises, le scénario prévisible et la profondeur obsolète. Par contre la force dégagée par cette œuvre est impressionnante. Le ciel, la terre, les hommes, les armes, les ombres et les couleurs baignent dans la brutalité, la violence et dans le sang.

Les vrais héros, ceux qui n’ont pas de collants ridicules, se trouvent à l’intérieur de cet ouvrage au format aussi judicieux qu’onéreux et Miller leur rend merveilleusement hommage.

Et je vous conseille d’ailleurs d’aller voir l’adaptation cinématographique de 300 : pour l’honneur, pour la gloire, pour Sparte, mais surtout pour … Frank Miller !

Frank Miller – Sin City

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Frank Miller, K.BD, Rackham, Séries, [DL 1900 à 2000], [Sans super-héros], [Terminées] with tags , on 20 mars 2010 by Yvan

Marv est une brute sans pitié, il est ce qu’on trouve de plus laid (même les putes ne veulent pas de lui), sa tronche et son cerveau sont ravagés par les coups et l’alcool. En plus il vit dans une ville dégueulasse, pleine de cadavres, où les dirigeants sont des crapules et les flics des ripoux : Sin City.

Normalement, Marv, n’a aucune raison de vivre quand il se réveille le matin, mais ce matin, c’est différent. Hier, il s’est fait draguer par Goldie, une femme qui sent bon, un vrai canon, et jamais il n’avait connu une nuit pareille. Alors, ce matin, quand il se réveille à côté d’une Goldie raide morte avec des flics déjà prêts à le coffrer, il a trouvé un but dans sa vie : trouver qui a tué Goldie et pourquoi.

Sin City, rien qu’en se baladant c’est déjà pas top pour survivre, mais quand on se met à remuer la merde, il faut être solide pour durer. La quête de Marv se déroule dans les bas-fonds de Sin City, au milieu des prostituées, des crapules, des flics véreux et de psychopathes cannibales. Nourri par la haine et la vengeance, Marv commence une descente en enfer, repoussant les limites de son corps et surtout, sans rien à perdre.

La narration de Frank Miller n’est pas des plus subtiles, c’est une narration qui sort des tripes, bourrée de sentiments, mélange de démence, d’amour et de colère. Le dessin, tout comme l’histoire, est sombre et noir. Mais quelle maîtrise graphique ! On en viendrait presque à regretter l’invention de la couleur ou du moins à douter de son utilité au sein du 9ième art.

Frank Miller maîtrise le noir et le blanc à la perfection. En contrastant ces deux couleurs, souvent violemment et parfois délicatement, il fait jaillir des sentiments palpables et d’une profondeur extrême. J’ai particulièrement apprécié les scènes sous la pluie battante : chaque goutte sur la carapace sombre de Marv fait jaillir une lumière apaisante et libératrice. Impressionnant !

Le noir et le blanc qui luttent de planche en planche pour un combat de toute beauté, un dessin flirtant avec le caricatural qui va à l’essentiel et des découpages cinématographiques : une grosse claque graphique !

Un chef-d’œuvre de Frank Miller, adapté cinématographiquement par Robert Rodriguez avec Mickey Rourke dans le rôle de Marv.

Frank Miller – Sin CityLisez également l’avis à plusieurs mains de K.BD !

Frank Miller – Daredevil par Frank Miller

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Daredevil, Frank Miller, Intégrales, Omnibus, Panini, [Avec super-héros], [DL 2009] with tags on 24 février 2010 by Yvan

daredevil millerLe premier long run de Frank Miller sur la série Daredevil (les épisodes #168 à #191) a déjà été publié dans les trois intégrales 1981 à 1983 (Daredevil – L’intégrale). Cette dernière intégrale reprenait également les épisodes #219 et #226 signés Miller sur la série principale. Ce Marvel Omnibus reprend ces deux épisodes, mais regroupe surtout les autres contributions de l’auteur mythique à la légende du Diable de Hell’s Kitchen, dont le chef-d’œuvre «Born Again».

En guise de hors-d’œuvre, on a d’abord droit à Lire la suite

Frank Miller – Absolute Ronin

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, Frank Miller, Intégrales, Panini, [DL 2010], [Sans super-héros] with tags on 17 février 2010 by Yvan

Frank Miller - Absolute RoninFrank Miller est connu de tous comme étant l’auteur de chefs-d’œuvre tels que Batman – Dark Knight, Sin City ou 300, mais au début de sa carrière il a également produits des œuvres moins connues, comme « Ronin ». Après avoir été éditée par Zenda et Semic, cette saga qui date tout de même des années 80 est maintenant éditée sous forme d’intégrale, baptisée « Absolute – Ronin », par Panini Comics.

Ceux qui ont eu l’occasion de lire Lone Wolf and Cub, l’incontournable saga de Kazuo Koike et Goseki Kojima, savent que Miller est un fan du Japon. Il a ainsi dessiné plusieurs couvertures de « Lone Wolf and Cub » et n’hésite pas à nommer deux de ses protagonistes Mr. Koike et Mr. Kojima dans cette histoire de samouraïs.

Car cet album invite en effet à suivre la quête vengeresse d’un samouraï sans maître, l’histoire d’un rônin du XIIIème siècle qui n’a pas pu empêcher le démon Agat d’éliminer son maître. Mais ceux qui s’attendent à suivre une histoire de combat de sabre en terres nippones risquent d’être fort surpris car Miller déplace très vite son récit dans le New York du XXIème siècle. Si la quête du rônin se poursuit à travers le personnage de Billy, l’histoire de samouraïs bascule cependant très vite vers le récit de science-fiction. C’est d’ailleurs une fois la surprise du changement d’époque passé, que le récit devient véritablement intéressant. L’auteur nous plonge alors dans une ville de New York futuriste et complètement dévastée et offre dès lors une vision apocalyptique, pessimiste et désespérée de notre monde. On découvre alors beaucoup d’éléments que l’on retrouvera par après dans les autres œuvres de Miller.

Plongé dans les rues newyorkaises malsaines, le lecteur retrouvera cependant toujours un soupçon de culture japonaise, incarnée par ce rônin brandissant un sabre et respectant les traditions nippones. Mais les possessions de corps, les ordinateurs autonomes et les personnages virtuels font clairement comprendre que l’on se trouve bel et bien dans un univers SF et le lecteur devra d’ailleurs faire attention de ne pas s’y perdre. Le personnage de Casey McKenna est également très intéressant et fait d’ailleurs un peu penser à celui de « Martha Washington ».

Si le scénario est intemporel, le graphisme a par contre un peu vieilli, surtout au niveau de la colorisation. Le dessin, le découpage et la narration de Frank Miller sont pourtant d’une modernité incroyable pour l’époque et le style graphique propre de Miller a déjà énormément de caractère.

Une réédition qui ravira surtout les fans de Frank Miller !