Archive for the Jirô Taniguchi Category

Jirô Taniguchi – Les Gardiens du Louvre

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Futuropolis, Jirô Taniguchi, Manga / Manhwa, One-shots, [Accessible], [DL 2014] with tags , on 1 janvier 2015 by Yvan

Balade onirique au cœur de l’Art

Jirô Taniguchi – Les Gardiens du LouvreÀ l’instar de « Période Glaciaire » , « Les Sous-sols du Révolu », « Aux heures impaires » ou « Le chien qui louche », « Les gardiens du Louvre » est un one-shot coédité par Futuropolis et le musée du Louvre. Pour cette nouvelle collaboration entre le célèbre musée et la bande dessinée, c’est Jirô Taniguchi qui a reçu pour mission de s’attaquer à une œuvre, une collection ou une partie du Louvre. Du coup, cet album est le premier de la collection à se lire de droite à gauche, comme pour un manga !

Le mangaka propose une visite du Musée du Louvre pas comme les autres, bien loin d’une foule qui cherche à tout prix à croiser le sourire de la Joconde. Chaque œuvre d’art semble ainsi habitée par un esprit et c’est en compagnie de ces « Gardiens du Louvre » que l’auteur plonge le lecteur dans une dimension située entre rêve et réalité. Voyageant dans les limbes oniriques de l’imagination de son personnage, Jirô Taniguchi offre non seulement une balade onirique au sein du musée, mais également plusieurs voyages à travers le temps, à la rencontre d’artistes tels que Corot ou Van Gogh.

Découpé en plusieurs chapitres, l’album invite tout d’abord à s’attarder sur l’œuvre de Jean-Baptiste Camille Corot, sans oublier de faire le lien avec son pays natal à travers le peintre nippon Asai Chû. Puis il décide d’aller fouler les allées du jardin de Daubigny en compagnie de Vincent Van Gogh. Si la rencontre avec Antoine de Saint Exupéry est plus anecdotique, j’ai par contre beaucoup aimé le chapitre consacré à l’évacuation des œuvres du Louvre en 1939, une sauvegarde que l’on doit principalement à Jacques Jaujard, directeur des Musées Nationaux pendant l’occupation.

Si Jirô Taniguchi livre une nouvelle fois une histoire contemplative, onirique et poétique, comme lui seul sait le faire, son intrigue manque cependant de liant et de rythme pour faire de cet album un incontournable. Visuellement, la finesse du trait du mangaka, rehaussé par une mise en couleurs toute en douceur, continue néanmoins de séduire.

Jirô Taniguchi – Enemigo

Posted in BANDES DESSINÉES, Casterman, Jirô Taniguchi, Manga, Manga / Manhwa, One-shots, [DL 2012] with tags on 10 janvier 2013 by Yvan

Jirô Taniguchi dessine un récit d’action !

Jirô Taniguchi - EnemigoEn bon fan de Jirô Taniguchi, je pouvais difficilement faire l’impasse sur cet album. Pourtant, ce one-shot datant du début de la carrière de l’auteur (1985) se situe bien loin des récits intimistes qui ont fait sa renommée. À l’inverse de ses œuvres plus contemplatives, tels que les incontournables Quartier Lointain ou Le Journal de mon père, cet album de la collection Sakka joue donc pleinement la carte de l’action et de l’aventure.

Scénarisé par M.A.T., « Enemigo » invite à suivre les pas de Kenichi Seshimo, un détective privé de New York qui part à la recherche de son frère Yûji, enlevé par des guérilléros du Nascencio, un pays fictif d’Amérique latine. L’histoire de ce héros solitaire qui part délivrer un proche dans la jungle plaira sans doute aux fans de Rambo, Chuck Norris et consorts, mais ne déborde donc pas vraiment d’originalité.

Le principal intérêt de cet album néanmoins divertissant est donc le dessin de Jirô Taniguchi, qui y démontre déjà l’étendu de son talent avec un trait fin, un découpage soigné et des décors fourmillants de détails. De plus, le lecteur a même droit à plusieurs pages en couleurs.

Jirô Taniguchi – Furari

Posted in BANDES DESSINÉES, Casterman, Ecritures, Jirô Taniguchi, Manga / Manhwa, One-shots, [DL 2012] with tags on 10 mars 2012 by Yvan

Balade dans l’Edo du début du XIXème siècle !

Jirô Taniguchi - FurariEn invitant le lecteur à suivre les balades « au gré du vent » (c’est ce que signifie Furari) d’un quinquagénaire, cet album s’inscrit dans la lignée de « L’homme qui marche » ou « Le promeneur ».

Divisant son récit en quinze chapitres, Jirô Taniguchi propose autant de balades indépendantes les unes des autres. C’est Tanakata Inô, célèbre géomètre et cartographe de l’époque, qui sert de modèle au personnage principal de ce one-shot qui invite à découvrir l’Edo du début du XIXème siècle au fil des différentes promenades. Comptant chacun de ses pas, le géomètre se lance dans des marches sans but précis, partageant ses observations, ses rencontres, ses petits plaisirs et sa fantaisie.

Jirô Taniguchi est probablement le maître du contemplatif, mais j’ai beau admirer sa capacité à rendre n’importe quel sujet attrayant, j’ai trouvé ce tome un peu trop contemplatif à mon goût. C’est peut-être l’absence de sujet qui m’a dérangé, car on a beau être un maître pour rendre n’importe quel sujet intéressant, quand il n’y a pas de sujet, cela devient quand même assez difficile d’intéresser le lecteur, même pour Jirô Taniguchi. On peu effectivement se demander quel est le but d’un album sans histoire, d’un homme qui marche sans but en flânant au gré du hasard et des ‘évènements’. Un tome où une libellule qui passe dans une case équivaut à de l’action par rapport au reste du récit. Et pourtant, ce tome de Jirô Taniguchi n’est pas tout à fait sans but, car il nous fait faire quelque chose d’impensable dans ce monde où le temps est de l’argent : il nous fait prendre le temps. Prendre le temps de regarder autour de nous et de nous émerveiller de ces petites choses insignifiantes qui nous entourent.

Visuellement, le dessin tout en finesse et emplie de poésie de Jirô Taniguchi sied évidemment parfaitement au ton du récit. Ce graphisme fourmillant de détails propose notamment quelques vues splendides d’Edo, ainsi que des passages fantasmés à travers le regard d’animaux (libellule, chat, éléphant, tortue, milan, …), qui procurent tout de même une certaine originalité au récit.

Rien de tel qu’une bonne balade en compagnie de Jirô Taniguchi !

Jirô Taniguchi – Seton, le roi des loups

Posted in BANDES DESSINÉES, BD du mercredi, DIVERS, Jirô Taniguchi, Kana, Manga, One-shots with tags on 17 août 2011 by Yvan

La vie d’Ernest Thompson Seton…

Jirô Taniguchi - Seton, le roi des loupsDans la deuxième des six nouvelles de « L’homme de la Toundra », Jirô Taniguchi avait déjà mis face à face les humains et les loups. Il récidive dans « Seton, le naturaliste qui voyage » avec un récit copieux de 280 pages qui oppose loups et cow-boys et où il troque les pleines glaciales de l’Alaska pour la chaleur du Nouveau Mexique.

En adaptant le roman de Yoshiharu Imaizumi dans ce nouveau récit, Jirô Taniguchi revisite une tranche de vie du célèbre naturaliste américain Ernest Thompson Seton. L’histoire de la rencontre entre Seton, écrivain et peintre animalier, et le légendaire Lobo, Roi des Loups, en 1893 au Plateau de Currumpaw, au Nouveau-Mexique.

Là où tous les ‘wolfers’ (chasseurs de loups) ont échoués, Seton décide de tenter sa chance, et en basant son approche sur le respect et l’étude comportemental de son adversaire quadrupède, il va nous livrer une nouvelle leçon de courage et d’humanité.

Le premier tome de cette série (toujours en cours au Japon et au nombre de tomes encore non défini) est à classer dans le coin de la bibliothèque réservé à Jirô Taniguchi auprès des séries Le sommet des dieux et « L’homme de la Toundra ». Cette nouvelle ode à la nature a d’ailleurs déjà été couronnée de deux prix au Japon.

 

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Jirô Taniguchi – Les années douces T1

Posted in BANDES DESSINÉES, Casterman, Diptyques, Ecritures, Jirô Taniguchi, Manga / Manhwa, [DL 2010] with tags on 30 avril 2011 by Yvan

Nouvelle balade contemplative du maître !

Jirô Taniguchi – Les années douces T1Jirô Taniguchi adapte ici le roman d’Hiromi Kawakami (Sensei no Kaban), disponible en français aux éditions Philippe Picquier.

Cette première partie de diptyque permet de faire la connaissance de Tsukiko Omachi et de son ancien professeur de japonais, Harutsuna Matsumoto. Au hasard de plusieurs rencontres, souvent au bistrot du coin, la célibataire endurcie de trente-sept ans et le vieux retraité renouent avec le passé. Ces rencontres fortuites permettent initialement de briser une certaine solitude et de partager leur amour pour la bonne cuisine et pour le bon saké, mais finissent ensuite par développer des liens et des sentiments entre ces deux personnes séparées par une génération.

Jirô Taniguchi propose une nouvelle fois un album très contemplatif, partageant les choses simples de la vie, flânant dans les rues, racontant des anecdotes et tissant des liens délicats entre ses personnages. Au fil du jeu qu’il installe avec brio entre les deux acteurs, il développe une complicité contagieuse entre deux protagonistes pourtant assez solitaires à la base.

Au niveau du graphisme, on retrouve le trait caractéristique et précis du maître. Un dessin qui parvient une nouvelle fois à installer une atmosphère apaisante, permettant à l’auteur de mettre l’accent sur les petites choses de la vie et de mettre en avant la nature et les personnages.

Un premier tome très réussi, qui donne envie de connaître le fin mot de cette histoire.

Retrouvez ce manga dans MON TOP 2010 !

Jirô Taniguchi – L’homme qui marche

Posted in BANDES DESSINÉES, Casterman, Jirô Taniguchi, Manga / Manhwa, One-shots, [DL 1900 à 2000] with tags on 31 août 2010 by Yvan

Prendre le temps…

Taniguchi - L'homme qui marcheJe suis un fan inconditionnel de Jirô Taniguchi et je conseillerais donc à tout le monde de lire au moins un Taniguchi dans sa vie de bédéphile, mais par contre je conseillerais également de ne pas commencer par celui-ci.

En effet, j’ai beau admirer la capacité de Taniguchi de rendre n’importe quel sujet attrayant, j’ai trouvé ce tome trop contemplatif à mon goût. C’est peut-être l’absence de sujet qui m’a dérangé, car on a beau être un maître pour rendre n’importe quel sujet intéressant, quand il n’y a pas de sujet, cela devient quand même assez difficile d’intéresser le lecteur, même pour Jiro Taniguchi.

On peu effectivement se demander quel est le but d’un album sans histoire, d’un homme qui marche sans but en flânant au gré du hasard des rues et des ‘évènements’. Un tome où un oiseau qui passe dans une casse équivaut à de l’action par rapport au reste du récit.

Et pourtant ce tome de Jiro Taniguchi n’est pas sans but, car il nous fait faire quelque chose d’impensable dans ce monde où le temps est de l’argent : il nous fait prendre le temps. Prendre le temps de regarder autour de nous et de nous émerveiller avec ces petites choses insignifiantes qui nous entourent.

Une histoire qui se lit vite à cause du manque de texte, pour un tome où l’on se contente finalement de prendre son temps pour suivre un homme qui ne fait rien à part marcher et regarder autour de soi.

Un tome où le titre révèle tout le contenu de l’histoire.

Jirô Taniguchi – Un zoo en hiver

Posted in BANDES DESSINÉES, Casterman, Ecritures, Jirô Taniguchi, Manga / Manhwa, One-shots, [DL 2009] with tags on 10 février 2010 by Yvan

TaniguchiAvec Un zoo en hiver Jirô Taniguchi démontre une nouvelle fois qu’il est un conteur hors pair et nous emmène dans l’univers qui est le sien, celui des mangaka. Ce parfum autobiographique donne d’ailleurs encore plus de saveur à l’histoire de ce jeune homme passionné de dessin qui se retrouve assistant dans un atelier de manga. Des souvenirs qui nous immergent au sein d’une communauté de mangaka dans le Tôkyô des années soixantes et qui permettent de partager les doutes et les espérances de ce jeune japonais qui aime lire les récits de Seton.

L’histoire confronte le lecteur franco-belge à l’approche nippone totalement différente de la conception d’une bande dessinée, marquée par un rythme de production très élevé et un saucissonnage du graphisme où le maître s’occupe des crayonnés, tandis qu’une batterie d’assistants s’attèle à l’encrage, aux décors et à la calligraphie. Mais au-delà de l’étape artistique, Jirô Taniguchi va une nouvelle fois réussir à se concentrer sur ces petites choses qui donnent de la valeur à la vie, pour ensuite les agrandir jusqu’à ce qu’elles finissent par nous émouvoir.

Grâce à ce jeune homme qui aime se promener et croquer les détails des scènes qui s’offrent à lui, le lecteur retrouve le côté contemplatif des nombreux autres chefs-d’œuvre de l’auteur. A l’instar des incontournables Quartier Lointain et Le journal de mon père, Taniguchi va une nouvelle fois manier les thèmes de l’amitié et de la famille comme nul autre. La visite du frère de Hamaguchi et le sort de cette jeune fille fragilisée par la maladie ne laisseront ainsi pas indifférent.

Une one-shot qui mêle subtilité, simplicité et sentiments à un fond autobiographique très didactique.