La dernière vague !
Ce dernier tome regroupe les épisodes #138 à #142 de cette saga de samouraïs culte :
1. L’arbre aux cadavres
2. La flûte et la vague
3. Le trône de lotus
4. Le pied hors de l’étrier
5. Les bras
Après avoir usé de ruse et de malice, Retsudo Yagyu est finalement parvenu à regagner la confiance du shogun. Mais pour que le duel entre le Loup Solitaire et Retsudo Yagyu puisse avoir lieu, il faut d’abord qu’Ogami Itto se débarrasse des dernières herbes, ses espions infiltrés à travers tout le Japon et rappelés à Edo pour prêter main-forte au dernier des Yagyu. Ces hommes qui ont tout abandonné pour répondre à l’appel de leur seigneur sont certes les racines du clan Yagyu, mais donnent à nouveau l’impression d’être une excuse pour repousser une dernière fois l’affrontement final.
Et puis sort de la brume un Retsudo Yagyu pleurant ses morts, tous victimes de ses ambitions malsaines et de la quête de vengeance d’Ogami Itto et de son fils Daigoro. Pour les deux héros lancés sur la voie du Meifumado, l’heure de l’ultime combat a enfin sonné. Et le final est bel est bien à la hauteur des espérances, dramatique au possible. Il y a tout d’abord cette relation père/fils qui est exploitée à merveille à l’heure où il est temps de faire ses adieux. Il y a ensuite Daigoro et son côté attachant qui continue de faire mouche. Ce petit bonhomme courageux auquel on s’est attaché au fil des vingt-huit tomes et qui n’a rien à envier à son père au niveau du caractère et du sang-froid, ne manque pas de séduire le lecteur. Mais au-delà de ce duel d’hommes, il y a également des enjeux plus important, dont la position du Shogun vis-à-vis du clan Yagyu.
Car, « Lone Wolf and Cub » ne se contente pas de proposer une succession de combats, comme la plupart des autres manga de ce type. Cette série propose également un long périple à travers le Japon de la glorieuse époque Edo. Kazuo Koike et Goseki Kojima proposent une analyse de la société japonaise de l’époque et intègrent nombre d’éléments historiques et didactiques à leur saga. Explorant les différentes couches sociales, ils restituent fidèlement les mœurs et les codes de cette société fortement hiérarchisée. Dans ce monde de corruption Ogami fait également figure de très rigide droiture et d’un sens de la justice qui lui est propre, façonné par une application extrémiste du bushido. Une position qui permet d’explorer toutes les facettes des lois et des codes que doivent respecter les samouraïs et qui insuffle héroïsme, dépassement de soi et un brin de philosophie à cette quête vengeresse.
Au sein d’un neuvième art proche de la noyade, plusieurs séries parviennent encore à sortir la tête de l’eau. Parmi ces quelques vagues dont le sommet surplombe les autres, il y en a une, venue d’Asie, plus de 8000 pages de haut, intemporelle et immuable, qui ne demande qu’à inonder le marché franco-belge. Et arrivé à la fin dramatique de cette saga, force est de constater qu’au milieu de cette marée de manga qui submerge l’Europe, « Lone Wolf and Cub » s’avère incontournable !