Archive for the Luca di Fulvio Category

Luca Di Fulvio – Mamma Roma

Posted in Guerre, Littérature, Luca di Fulvio with tags , , on 4 décembre 2021 by Yvan

Forza Italia !

Luca Di Fulvio - Mamma RomaParmi les gamins alignés dans la cour de l’orphelinat, c’est Pietro, 16 ans, qui vient d’être choisi par la Comtesse pour échapper à sa condition sans perspectives. Dans une roulotte du cirque Callari, Marta, recueillie par Melo lorsqu’elle était petite, s’interroge sur ses origines…

Comme d’habitude, l’ingrédient principal de la recette concoctée par l’auteur italien sont des personnages hauts en couleur qui, dès la première page, nous prennent par la main avant de conquérir notre cœur. De la flamboyante comtesse Nella Beltrami à son fils adoptif Pietro, en passant par la bouillonnante Marta, Luca di Fulvio invite à suivre les destinées de ces trois orphelins qui s’entremêlent au fil des pages. Du dresseur de chevaux Melo à l’impitoyable truand Albanese, en passant l’irrésistible Mamma Lucia ou ce prince photographe, les personnages secondaires ne sont évidemment pas en reste.

Comme le titre laisse deviner, en cette année 1870, la ville de Rome devient également un personnage à part entière. A la fois grandiose et débordante de misère, elle réunit non seulement tous les personnages, mais est également celle qui doit tomber afin d’unir l’Italie. Mêlant les destins des uns et des autres à la grande Histoire, Luca di Fulvio nous invite à vivre les derniers jours de la Rome des papes. Protégé par les troupes françaises, l’état pontifical s’apprête à tomber face aux partisans italiens proclamant l’unité du pays.

Parsemé d’amour, de complots et de patriotisme, « Mamma Roma » raconte la naissance d’une nation. Même si ce n’est pas mon roman préféré de l’auteur, en narrateur hors pair, Luca di Fulvio (« Le Gang des rêves », « Les enfants de Venise », « Les prisonniers de la liberté », « Le Soleil des rebelles ») parvient une nouvelle fois à nous faire vivre son histoire, nous incitant à dévorer cette brique de 680 pages en seulement quelques jours et à la refermer avec le regret de devoir quitter ses personnages.

Lisez Luca di Fulvio !

Mamma Roma, Luca Di Fulvio, Slatkine, 680 p., 23 €

Ils ont également participé à l’unification de l’Italie : Julie, Stelphique, Elora, Pascale, Maud, Anita, Valmyvoyoulit, Un bouquin sinon rien, Lire la nuit ou pas, Ô Grimoire, Des livres mon univers, Evasion polar, MHF, Tours et culture

Luca Di Fulvio – Le Soleil des Rebelles

Posted in Littérature, Luca di Fulvio with tags , on 17 novembre 2019 by Yvan

Un destin moyenâgeux hors norme !

Luca Di Fulvio - Le Soleil des RebellesAprès New York dans les années 20 (« Le Gang des rêves ») et Venise au début du XVIe siècle (« Les enfants de Venise »), le romancier italien Luca Di Fulvio nous emmène au Moyen-âge.

Le jeune Marcus II, prince héritier du royaume de Saxe, y assiste au massacre de toute sa famille par Agomar, un guerrier impitoyable commandité par Ojsternik, le seigneur de Dravocnik. Sauvé in extremis par la fille d’Agnete, la sage-femme, le gamin de neuf ans se retrouve élevé comme un serf au cœur d’un système féodal aux conditions de vie effroyables…

À l’instar de Christmas dans « Le Gang des rêves » ou de Mercurio dans « Les enfants de Venise », Luca di Fulvio nous invite une nouvelle fois à suivre la destinée incroyable d’un gamin que l’on voit grandir au fil des pages et que l’on quitte les yeux embués une fois le roman refermé. L’intrigue ne révolutionnera certes pas le genre mais, en conteur hors pair, Luca di Fulvio livre un récit initiatique parsemé d’amour, d’amitié, de cruauté, de misère, de courage, de trahisons et de vengeance, qui tient en haleine de la première à la dernière page.

« La seule vérité qui compte, c’est celle qui…résonne en toi. »

De plus, cette épopée médiévale qui se vit autant qu’elle se lit, offre à nouveau une galerie de personnages hauts en couleur, emmenés par un héros au destin hors norme, ainsi que par un trio de personnages féminins (Agnete, la sage-femme, Eloisa, sa fille, et Emöke, la folle) qui ne laissera personne indifférent.

Bref, ma troisième brique signée Luca di Fulvio et mon troisième coup de cœur de cet auteur dont je vais m’empresser d’aller lire « Les prisonniers de la liberté » !

Le Soleil des Rebelles, Luca Di Fulvio, Slatkine et cie, 636 p., 23€

Ils en parlent également : Flo & books, Stelphique, Au chapitre, Mots pour mots, Valmyvoyou lit, Un livre toujours, Addiction polar, Evasion polar, LœildeM, Entre deux pages, Tours et culture, Derrière ma porte un monde, Hélène, AurélieÔ Grimoire, Page après page, Un bouquin sinon rien, Franck’s books

Luca Di Fulvio – Les Enfants de Venise

Posted in Littérature, Luca di Fulvio with tags , on 19 septembre 2018 by Yvan

Il n’y a pas de rêves trop grands !

Luca Di Fulvio - Les Enfants de VeniseAyant adoré « Le Gang des rêves », je n’ai pas longtemps hésité à dévorer ce nouveau pavé de plus de 800 pages signé Luca Di Fulvio.

Dès les premières pages, l’auteur confirme son talent de conteur, invitant à suivre la destinée improbable d’une bande de gamins miséreux, obligés de faire preuve d’imagination et de roublardise pour s’en sortir. C’est le début d’une formidable aventure, portée par un souffle romanesque incroyable, qui pousse le lecteur à tourner les pages au plus vite, peu importe leur nombre…

« Les Enfants de Venise » propulse le lecteur au début de XVIè siècle et l’embarque de Rome à Venise, à la découverte d’une ville vivante et bruyante, où se côtoient escroqueries, maladies, prostitution, antisémitisme, corruption, politique, religion, sorcellerie, miséreux et nobles. Une époque trouble, pleine d’inégalités et d’injustices, d’où émergent plusieurs personnages hauts en couleurs dont l’auteur a le secret.

Luca Di Fulvio n’est en effet pas seulement un conteur hors pair, il a également l’art de créer des personnages particulièrement attachants. En nous plaçant immédiatement du côté des enfants de la rue, il parvient inévitablement à nous faire vibrer et poursuit cette stratégie tout au long du livre, nous plaçant systématiquement du côté des opprimés et des miséreux, qu’ils soient orphelins, prostituées ou juifs enfermés dans des ghettos et forcés à porter le bonnet jaune. Même les personnages moins sympathiques, tels que Shimon Baruch le juif revanchard ou Scavamorto le fossoyeur, ne laisseront personne indifférent et finiront même par en séduire plus d’un. Sans oublier cette histoire d’amour impossible à la Roméo et Juliette, entre un escroc chrétien et une fille de médecin juive.

J’ai donc à nouveau été conquis par cette brique mêlant amour, amitié, émancipation, contexte historique, jalousie, haine, cupidité et misère.

Bref, si vous avez aimé « Le Gang des rêves » vous ne pouvez pas passer à côté de ce roman et si vous n’avez pas encore lu « Le Gang des rêves »… ce sont deux coups de cœur qui vous attendent…

Luca di Fulvio – Le gang des rêves

Posted in Littérature, Luca di Fulvio with tags , on 25 janvier 2017 by Yvan

Il était une fois en Amérique…

Luca di Fulvio - Le gang des rêves« Le gang des rêves » invite à suivre le rêve américain de Cetta Luminita et de son fils Natale, rebaptisé Christmas par un officier de l’immigration dès leur arrivée à New York. Tout débute à Aspromonte, en Italie, où une gamine de 14 ans se fait violer dans un champ, avant d’embarquer son bâtard sur un navire direction les États-Unis, afin de fuir cette misère italienne et dans l’espoir de pouvoir offrir au petit Natale un avenir meilleur. Obligée de vendre son corps pour payer cette traversée clandestine, puis pour survivre dans bas-fonds new-yorkais, Cetta rêve néanmoins de faire de son fils un véritable américain. Avec une mère prostituée et un prénom de nègre, le garçon a cependant encore un bon bout de chemin à parcourir…

Cette brique de plus de 700 pages nous happe dès les premières avant de nous balader à travers les époques, de 1909 à 1929, de la misère du Lower East Side au glamour hollywoodien de la West Coast. Au fil des allers-retours qui passent du parcours de la mère à celui du fils, les personnages se construisent et se croisent, le tout rythmé par des chapitres courts qui vous empêchent de lâcher ce roman avant la dernière page. Là, vous serez inévitablement triste de devoir abandonner cette galerie de personnages attachants ou détestables, qui vous auront fait vibrer du début à la fin. Il y a tout d’abord Christmas, ce gamin aux cheveux de blés et aux yeux sombres, dont on suit l’ascension sociale dans le New-York des années 20. Il y a inévitablement Cetta, la mère aussi pugnace que jolie, et son protecteur Sal, un gangster qui ne dira que quelques mots, mais qui laissera pourtant un souvenir indélébile. Mais il y a également Ruth, Joey, Santo, Cyril et tant d’autres…

Si ce roman est une belle histoire d’amour, entre Christmas et Ruth, mais également entre Cetta et Sal, c’est aussi une plongée dans l’Amérique des années 20, de Harlem à Broadway. C’est un voyage au pays du rêve… et de la maffia, à l’époque des bars et des salles de jeu clandestines, du temps des premières radios libres et de la naissance du cinéma parlant. Si l’amitié est au centre du récit, l’auteur aborde également d’autres thèmes, tels que l’immigration, l’intégration, le racisme, les gangs, la prostitution, la pauvreté et les dérives hollywoodiennes.

Bref, plus de 700 pages de pure plaisir de lecture et un roman que je classe parmi mes coups de cœur !