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Stephen Chbosky – The Perks of Being a Wallflower (Le monde de Charlie) [2012]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2011 à 2015] with tags on 17 août 2013 by Yvan

« It gets better » !

Stephen Chbosky - The Perks of Being a Wallflower (Le monde de Charlie) [2012]Le monde de Charlie (The Perks of Being a Wallflower) est un film dont je n’attendais rien en particulier, mais qui m’a finalement mis sur le cul.

Le film est en fait l’adaptation d’un roman écrit à l’origine par le réalisateur, Stephen Chbosky. Il raconte l’histoire de Charlie, un adolescent totalement déprimé depuis qu’il a perdu son meilleur ami et qui n’est donc pas très chaud à l’idée de devoir rentrer au lycée. Le début de l’année scolaire s’annonce donc particulièrement difficile pour ce garçon qui trouve refuge dans la lecture et dans les lettres qu’il écrit à son ami imaginaire.

Le début de ce récit d’initiation laisse à craindre. Accompagné d’un solide sentiment de déjà-vu, je m’attendais donc à un sujet mille fois traité, accompagné d’une bonne dose de misérabilisme et de nombreux clichés. L’arrivée de Patrick et Sam dans le monde de Charlie va cependant faire basculer le film vers quelque chose de touchant et d’une justesse incroyable. Ce duo étonnant va se lier d’amitié avec ce garçon qui n’arrive pas à affronter le monde réel et pour qui tout va devenir d’un coup beaucoup plus respirable. La scène du passage en voiture dans le tunnel avec les vitres ouvertes et la musique à fond n’est à ce titre pas seulement symbolique, elle est tout bonnement grandiose et invite Charlie à se sentir vivant !

« In that moment, I swear, we were infinite »

En rendant ses personnages extrêmement attachants, Stephen Chbosky livre un film profondément humain, mêlant humour, tristesse et nostalgie. Mal dans sa peau, tourmenté, attendrissant et régulièrement bouleversant, Logan Lerman est parfait dans le rôle de Charlie. Ezra Miller (We Need To Talk about Kevin) est charismatique au possible dans le rôle de Patrick et insuffle beaucoup d’humour au récit. Quant à Emma Watson (Harry Potter), elle est sublime, envoûtante… divine ! L’intimité qui va naître entre ces trois personnages est très touchante et, arrivée à la fin du film, le spectateur n’a pas du tout envie de quitter Sam, Patrick et Charlie car il a totalement adopté ces trois freaks…

« On accepte l’amour que l’on pense mériter »

Au niveau cinématographique « The Perks of Being a Wallflower » n’est probablement pas un grand film car Stephen Chbosky ne révolutionne en rien la mise en scène. Mais il parvient à toucher le spectateur à travers ses personnages, tout en réveillant sa nostalgie des belles années… celles des premiers émois, des premières beuveries, du premier joint, celles des amitiés fortes, de l’insouciance, des guindailles et des conneries. Ajoutez à cela une fantastique bande-son (The Smiths, David Bowie…) et des références au Rocky Horror Picture Show qui ne feront que raviver ce sentiment auprès des quadragénaires et vous comprendrez pourquoi j’ai adoré ce film. Et pour couronner le tout, vers la fin de l’histoire, Stephen Chbosky donne une tournure surprenante à ce récit que l’on croyait si banal au début.

Un film qui m’a abandonné les yeux fermés, en me repassant « Heroes » de Bowie en boucle dans la tête !

« Ce n’est pas la destination qui est importante, mais bien le voyage »

Tony Kaye – Detachment [2012]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2011 à 2015] with tags on 21 mai 2013 by Yvan

Etat des lieux du système scolaire !

Tony Kaye - Detachment [2012]Ce film signé Tony Kaye invite à suivre les pas d’Henry Barthes, un professeur remplaçant affecté dans un lycée du Bronx. Les établissements scolaires ont déjà souvent inspiré le cinéma (Esprits Rebelles, Le cercle des poètes disparus) et le réalisateur d’American History X dresse ici un état des lieux particulièrement pessimiste.

Le constat est d’ailleurs plus qu’alarmant : Une adolescence en perdition qui a progressivement raison de la santé mentale du corps enseignant et des professeurs qui perdent pied en s’accrochant au peu qui leur reste pour affronter cette réalité faite d’impuissance et de désespoir.

Au milieu de ce système qui s’effrite à grande vitesse, un homme se dresse une carapace pour ne pas sombrer à son tour. Un professeur retranché sur lui-même, qui stérilise ses sentiments dans l’espoir de pouvoir rester détaché de toute cette misère. La mission est évidemment vaine, car le réalisateur ni va pas de main morte et brosse le portrait bouleversant d’un homme dont on découvre le trauma fondateur au fil des flash-backs. Entre une adolescente qui se prostitue en bas de chez lui et un grand-père sénile dont il doit s’occuper et qui ravive des souvenirs douloureux, le quotidien d’Henry Barthes n’a rien de réjouissant non plus. Sans doute que le réalisateur en fait un peu trop et que son approche est trop manichéenne, mais ces quelques défauts sont largement compensés par l’interprétation bouleversante d’humanité de cet acteur récompensé par un oscar dans « Le Pianiste » de Roman Polanski, ainsi que par une mise en scène originale et riche en effets visuels.

« Detachment » est un film fort et pessimiste, vivement recommandé et récompensé au festival de Deauville.

Terrence Malick – The Tree of Life [2011]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2011 à 2015] with tags , on 17 juin 2011 by Yvan

Hymne à la vie !

Terrence Malick - The Tree of LifeComment mettre des mots sur une œuvre qui les évite?

En toile de fond, Terrence Malick invite à suivre des bribes de vie d’une famille américaine des années 50. C’est l’histoire intimiste d’un père qui exprime ses frustrations par de la violence et d’un fils aîné qui a de plus en plus de mal à contenir sa colère. Mais c’est aussi l’histoire d’une famille croyante meurtrie par la perte d’un enfant et celle d’un frère qui emportera ses blessures et les démons du passé jusqu’à l’âge adulte. C’est l’histoire d’enfants qui cherchent à comprendre ce monde où rien n’est éternel.

Ceux qui s’attendent à un récit linéaire et à une narration structurée ressortiront probablement déçu de ce film. Terrence Malick dévoile en effet son récit à coup de flashs riche en non-dits et entrecoupés d’images qui laissent sans voix. Recherchant un langage universel reposant plus sur l’illustration que sur la narration, il va au-delà d’une simple histoire de famille et propose un véritable voyage cinématographique riche en émotions. Un délire visuel qui passe par du magma en fusion, des dinosaures, des planètes, des arbres, l’océan, l’au-delà et… la famille O’Brien. Recherchant parfois trop la beauté visuelle, noyant parfois l’infiniment petit dans l’infiniment grand ou dans la spiritualité, cette œuvre qui invite à communier avec la vie malgré la mort, peut par moments paraître prétentieuse, mais ne laisse certainement pas indifférent.

Avec seulement cinq films à son actif en trente-cinq ans de carrière, Terrence Malick n’a certes pas recherché la facilité et abandonne le spectateur avec de nombreuses interrogations. Faut-il quitter la salle en chérissant la poésie qui vient de nous bouleverser ou en maudissant le fait de ne pas parvenir à déchiffrer l’entièreté du message livré par le cinéaste ? Probablement un peu des deux, mais avec le sentiment d’avoir vécu une expérience cinématographique hors du commun et d’avoir vu d’excellents acteurs à l’œuvre, avec un Brad Pitt monstrueux et un Sean Penn excellent malgré un rôle qui ne dépasse pas quelques minutes. Et vous ne manquerez pas de noter la présence de Vicky Boon au générique de fin. Eh oui, j’ai épousé une vedette !

Festival du Film de Cannes 2011
Palme d’Or