Archive for the [Angoulême 2007] Category

Blutch – La Volupté

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Futuropolis, One-shots, [Angoulême 2007], [DL 2006], [Sélectif] with tags , on 29 mars 2011 by Yvan

Quand l’animal guette…

Blutch - La Volupté« La volupté » est une œuvre qui en laissera plus d’un perplexe.

Le récit invite à croiser plusieurs personnages sans relations apparentes. Une mystérieuse bête errante plane au-dessus de l’histoire et semble vouloir lier les différentes scènes au fil des pages. Le lecteur refermera assurément l’album en ayant beaucoup de questions restées en suspens. Que penser de cet enfant qui cherche désespérément l’attention de son père ou de cet échange de cailloux assez hilarant pour Noël ? Comment rester indifférent à ces femmes qui semblent attirer la bête, cette représentation animale de la sexualité ? Le désir est omniprésent … l’homme chasse, prêt à tirer son coup lorsque l’animal apparaîtra … la femme, elle, soulève les draps, écarte sensuellement les cuisses … l’animal, lui, s’y glisse …

Tant de sentiments, transmis par des crayons de couleur, utilisant essentiellement le rouge et le noir. Le trait hachuré, torturé, brut et doux à la fois s’élance avec vivacité et élégance, au fil de tracés pleins de mouvement, le dessin s’anime, distille des ambiances sombres et croque les femmes avec délicatesse. Le lecteur, souvent s’y perd, mais demeure fasciné devant tant de beauté.

« La volupté » n’est pas une histoire, c’est une œuvre baignée de surréalisme, qui se contemple afin d’en saisir toute la sensualité.

Retrouvez cet album parmi les titres sélectionnés au Festival d’Angoulême 2007 !

Lefèvre & Guibert – Le Photographe T3

Posted in Aire Libre, BANDES DESSINÉES, Dupuis, Franco-Belge, K.BD, Trilogies, [Accessible], [Angoulême 2007], [DL 2006] with tags , , , on 23 avril 2010 by Yvan

lefevre guibertEn 1986 Didier Lefèvre décide d’associer sa passion pour la photographie à la noble cause de Médecins Sans Frontières pour une aventure humaine incroyable en Afghanistan. Plus qu’une invitation au voyage, c’est une leçon de générosité et un témoignage d’humanité que nous fait partager Didier Lefèvre tout au long de cette équipée.

La mission humanitaire touchant à sa fin, dans ce troisième tome il nous décrit son retour périlleux et en solitaire, de l’Afghanistan vers la France en passant par le Pakistan. Abandonné par ses guides, c’est sans parler la langue du pays qu’il devra faire face à Lire la suite

Ludovic Debeurme – Lucille

Posted in BANDES DESSINÉES, Franco-Belge, Futuropolis, Ludovic Debeurme, Séries, [Angoulême 2007], [DL 2006], [Sélectif], [Terminées] with tags , on 20 avril 2010 by Yvan

debeurme lucilleEncore un pari réussi de la part de cette maison d’édition qui avec des albums du calibre d’Abdallahi, Les petits ruisseaux, La mémoire dans les poches, La marie en plastique et « Un homme est mort », mériterait amplement d’être désignée comme «Meilleur éditeur de l’année 2006».

Dans ce roman graphique intimiste Ludovic Debeurme nous invite dans le quotidien de deux adolescents en pleine dérive psychologique. Lucille, étouffée par une mère trop protectrice, et Arthur, repoussé par un père alcoolique et violent, vont respectivement chercher ‘refuge’ dans l’anorexie et le satanisme. Grâce à leur rencontre, renaîtra cette flamme qui Lire la suite

Hideki Arai – Ki-Itchi T7

Posted in BANDES DESSINÉES, Delcourt, Manga / Manhwa, Séries, [Angoulême 2007], [DL 2006], [Terminées] with tags on 30 mars 2010 by Yvan

Hideki Arai – Ki-Itchi T7Ce septième volet poursuit l’histoire de Kai, Ki-Itchi et Misato. Une sorte de second cycle qui a démarré lors du cinquième volet, en proposant un héros plus âgé et plus mature, même s’il continue de réagir instinctivement, sans tenir compte des codes et des lois qui animent la société.

Le début de tome est intéressant à plusieurs points de vue. Il y a d’abord la liste des clients de Misato qui contient les noms de quelques gros poissons, donnant ainsi l’occasion à Ki-Itchi de dénoncer les injustices commises par des personnes qui se croient intouchables et d’ainsi ébranler le sommet de la société japonaise. Mais il y a aussi la relation entre Kai et son père qui prend une tournure intéressante, livrant ainsi quelques scènes assez touchantes.

L’intérêt du récit retombe cependant légèrement lorsqu’ils se transforment en paparazzi et traquent un à un les personnes influentes de cette liste noire. Le rôle plus important du grand-père de Ki-Itchi au fil des pages est certes intéressant, mais la redondance des interventions filmées de Ki-Itchi n’apporte finalement pas grand-chose au récit.

L’événement qui vient bouleverser le quotidien de la famille de Ki-Itchi en fin de tome relance cependant l’intérêt du récit, avec une intervention instinctive très réussie de la part de Ki-Itchi. C’est dans ces moments où il réagit d’instinct, sans tenir compte des autres, qu’il est le plus irrésistible. Je le trouve beaucoup moins intéressant lorsqu’il opère au sein d’un groupe.

Je suis curieux de connaître la suite car ce dernier événement pourrait bien initier une enquête et donner un aspect polar à cette saga pas comme les autres.

Découvrez également The World is Mine du même auteur !

Retrouvez cet album parmi les titres sélectionnés au Festival d’Angoulême 2007 !

Seth – Wimbledon Green

Posted in BANDES DESSINÉES, Comics, One-shots, Seuil, [Angoulême 2007], [DL 2006], [Sans super-héros] with tags , on 28 mars 2010 by Yvan

Seth - Wimbledon Green« Wimbledon Green » est une sorte de documentaire sur un personnage fictif. C’est par le biais d’une série de témoignages et d’anecdotes que le lecteur découvre l’histoire et la passion de Wimbledon Green, le plus grand collectionneur de comics du monde.

En brossant le portrait de ce personnage pour le moins singulier, Seth livre une critique acerbe du monde des collectionneurs et s’amuse de leurs comportements obsessionnels. Malgré quelques longueurs et une certaine redondance au niveau du contenu de ces histoires courtes, l’album repose sur une narration experte et s’avère très plaisant à lire.

Les dimensions inhabituelles, la couverture en tissu et le lettrage doré ont également de quoi séduire. Le découpage en toutes petites cases carrées et le dessin basique, fait à la va-vite, risquent par contre de rebuter de nombreux lecteurs.

Olivier Ka – Pourquoi j’ai tué Pierre

Posted in Alfred, BANDES DESSINÉES, Delcourt, Franco-Belge, Mirages, One-shots, [Accessible], [Angoulême 2007], [DL 2006] with tags , , , on 23 mars 2010 by Yvan

POURQUOI J'AI TUE PIERRE En fait, le plus facile serait de juste mettre la note maximale à cet album, sans mettre de commentaires, tellement il est difficile de trouver les mots justes pour décrire les sentiments que libère ce petit chef œuvre. Mais si Olivier Ka a réussi à trouver les mots justes pour exprimer ses sentiments dans ce récit 100% autobiographique, la moindre des choses, c’est d’essayer de le faire également.

Le récit débute à l’âge de 7 ans : l’ambiance est baba-cool, le ton est joyeux, Pierre est notre ami et Olivier baigne dans ce qu’il interprète comme le meilleur des mondes. On va dès lors suivre les pensées de cet enfant et vivre avec lui ce traumatisme qui Lire la suite

Charles Burns – Black Hole

Posted in BANDES DESSINÉES, Charles Burns, Comics, Contrebande, Delcourt, Intégrales, K.BD, [Angoulême 2006], [Angoulême 2007], [DL 2006], [Sans super-héros] with tags , , on 23 mars 2010 by Yvan

Black HoleEn regroupant les 12 comics de la série Black Hole, parue en 6 volumes chez Delcourt pour la version française, cette intégrale, couronnée d’un Eisner Award en juillet 2006, rassemble plus de 10 ans de travail du génie graphiste qu’est Charles Burns.

Black Hole est un récit intelligent, intriguant et perturbant sur la marginalisation et l’exclusion, qui ausculte à merveille les malaises de l’adolescence dans une Amérique ultra codifiée des années soixante-dix.

Une chronique de jeunes américains mal dans leur peau dans une petite ville frappée par « La crève » : une curieuse maladie sexuellement transmissible qui provoque d’étranges mutations. La parallèle avec l’Amérique contemporaine déclarant le sexe tabou et l’épidémie du sida qui sévit dans les années 80, n’est jamais loin et installe un certain malaise entre la fiction de l’univers de Burns et la réalité de notre société qui exclue la différence.

Burns utilise toute l’ambiguïté de ce mal-être adolescent qui, entre prises de conscience et découvertes sexuelles, trouve souvent une issue dans la drogue et la violence. Sans juger l’usage de drogues telles que l’herbe et le LSD, Burns va exploiter cette toxicomanie prisée pendant cette période aux Etats-Unis afin de développer un univers qui acquiert les allures d’un long trip artificiel.

Une impression qui se retrouve également dans le dessin flottant et tournoyant du maître. A l’aide d’un découpage incroyable et d’un style noir et blanc inimitable, Burns installe une atmosphère glauque et angoissante. Mais tout en faisant naître un mélange de pitié et de répulsion vis-à-vis des malformations progressives des personnages, ce graphisme réussi également à dégager un érotisme gênant lors des rencontres amoureuses reprenant de nombreux stéréotypes de films pubères.

Jouant sur le temps du récit à l’aide flash-backs, mêlant passé et présent et regroupant les différentes tranches de vies au fil des pages, l’histoire va lentement croître en intensité et en richesse, épaississant le mystère et augmentant la noirceur du récit pour une descente aux enfers qui atteindra inévitablement son apogée dans un bain de sang … contaminé.

Etrange dans sa conception, ce chef-d’œuvre angoissant a déjà contaminé d’autres ouvrages (comme « Le roi des mouches ») et devrait encore plonger beaucoup de lecteurs au paroxysme de l’horreur dans un sentiment de profond malaise.

Lisez également l’avis de David sur K-BD !