Barbara Abel – Comme si de rien n’était
Derrière les apparences !
Adèle Moreau vit dans une banlieue assez cossue avec son mari Bertrand et leur petit garçon de huit ans prénommé Lucas. Un jour, en allant chercher son fils au cours de solfège, elle rencontre Hugues Lionel, son professeur de musique. Lorsque ce dernier croît la reconnaître, mais en l’appelant Marie, le léger malaise qui s’installe devient très vite l’élément déclencheur d’un avenir qui part totalement en vrille… la fausse note qui va transformer leur petite vie tranquille en véritable cauchemar !
Dès les premières pages du roman, Barbara Abel annonce le drame domestique qui ponctuera le récit, prenant ainsi immédiatement le lecteur par la main, l’invitant à découvrir ce qui a pu mener au drame, ainsi que l’identité du coupable. S’en suit en roman choral qui passe d’un personnage à l’autre au fil des chapitres, tout en disséquant leur psychologie avec cette précision chirurgicale qui caractérise l’autrice bruxelloise.
Le résultat est à nouveau un thriller psychologique redoutable qui démarre en compagnie de gens ordinaires, mais qui lève progressivement le voile sur leurs secrets et sur leurs défauts. Ce petit garçon un peu trop lunatique par rapport à la moyenne cache-t-il d’autres problèmes ? Et ce père qui ne supporte pas le mensonge, au point d’en faire une véritable obsession, pourrait peut-être réagir violemment s’il en découvrait un gros, non ? Quant à Adèle… quel est donc son lien avec cette Marie, s’il y en a bien un ? À moins que le professeur de solfège ait un sérieux problème ?
Barbara Abel nous invite donc à rentrer dans la tête des personnages, révélant progressivement leurs failles, faisant tomber les masques et dévoilant ce qui se déroule vraiment derrière les portes de leurs domiciles. Un procédé efficace et parfaitement maîtrisé, qui n’épargne aucun de ses personnages et qui ouvre du coup suffisamment de pistes pour tenir le lecteur en haleine tout en le menant en bateau jusqu’à ce final particulièrement habile.
Je ne le dirai jamais assez aux amateurs de thrillers psychologiques: lisez Barbara Abel (Et les vivants autour, Je sais pas, Je t’aime, Ecouter le noir, Regarder le noir, Derrière la haine, Après la fin, Les fêlures) !
Comme si de rien n’était, Barbara Abel, Editions Récamier, 368 p., 21€
Elles/ils en parlent également : Hedwige, Karine, Julie, Wendy
This entry was posted on 10 Mai 2024 at 10 h 47 min and is filed under Barbara Abel, Littérature with tags Livres. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
10 Mai 2024 à 12 h 27 min
Je n’ai pas apprécié « Derrière la haine » et depuis, je ne suis jamais retournée vers cette romancière, je devrais peut-être…
17 Mai 2024 à 9 h 23 min
Tous ses romans sont dans le même genre et « Derrière la haine » n’est pas son moins bon, donc….
10 Mai 2024 à 20 h 02 min
La meilleure auteure belge de polars, non?
17 Mai 2024 à 9 h 22 min
Yes ! Bruxelloise de surcroît ! 🙂
10 Mai 2024 à 20 h 38 min
Je ne connais pas cette autrice mais ça m’a donné envie de le lire. Si jamais il est à la bibliothèque alors je l’emprunterai.
17 Mai 2024 à 9 h 21 min
S’il n’est pas à la bibliothèque, faut changer de bibliothèque 🙂
11 Mai 2024 à 7 h 14 min
Elle est très forte pour transformer des destins ordinaires en drames, j’aime beaucoup ce qu’elle fait.
17 Mai 2024 à 9 h 21 min
Moi aussi… je dévore chacun de ses romans !