Kris – Coupures Irlandaises


Kris - Coupures IrlandaisesAvec « Les ensembles Contraires » et « Coupures irlandaises », Kris livre simultanément deux récits autobiographiques basés sur des amitiés initiées lors de son adolescence.

Le début de cette histoire qui voit deux adolescents de 14 ans, Nicolas et Christophe, partir pour un voyage linguistique en Irlande du Nord, fait inévitablement penser à l’aventure de Thibault et Alex, ces deux jeunes marseillais qui partent vivre en Angleterre dans « London Calling ». La grosse différence est que ce récit est basé sur des faits réels qui ont marqués l’auteur et l’on s’imagine d’ailleurs aisément l’auteur vidant ses poumons chaque fois que U2 entame un « I can’t believe de news today ; I can’t close my eyes and make it go away ». Car l’histoire se déroule à la fin des années 80, dans une ville de Belfast frappée par les attentats et quotidiennement victime des tensions entre catholiques et les protestants, entre militaires britanniques et partisans du Sinn Féin. Deux mois passés dans une ville au bord de la guerre civile qui ont marqués ce gamin de 14ans et, à défaut d’une chanson de U2, quoi de mieux que l’écriture pour exorciser ces souvenirs d’un voyage mouvementé à Belfast.

La base du récit repose sur le quotidien de Nicolas et Christophe lors de cette aventure riche en relations humaines, principalement au sein des familles d’accueil et inévitablement envers les petites irlandaises. Le fond du récit vient cependant témoigner des conséquences du conflit nord-irlandais sur le quotidien des habitants et installe une tension croissante au sein du récit, jusqu’à cette fin fictive et tragique qui accentue encore la force de ce témoignage. Si la fin de l’album contient un dossier retraçant l’historique du conflit, ce one-shot n’a pourtant rien d’une leçon d’histoire, mais est plutôt à définir comme un mélange entre une chronique sociale et le récit initiatique de deux adolescents qui vont passer dans le monde des adultes.

Le graphisme de Vincent Bailly ne m’a pas trop plu au début, mais au fil des pages son style colle de mieux en mieux à l’ambiance du récit. Au fur et à mesure que la tension monte et que le conflit se fait de plus en plus menaçant, le dessin de Vincent Bailly devient de plus en plus approprié.

Excellent !

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