Vanyda – Celle que… je voudrais être

Celle que… je ne comptais pas lire, … à tort !

Après avoir fait la connaissance de Valentine et de son entourage dans « Celle que je ne suis pas », le lecteur découvre la suite de cette trilogie qui invite à suivre l’adolescence d’une jeune fille qui se cherche et se construit au fil des pages.

Valentine est désormais au lycée et doit se trouver un nouveau cercle d’amis car toutes ses copines sont réparties dans d’autres classes. Il reste certes les récrés pour les retrouvailles, mais au fil des pages, d’autres liens s’imposent, tandis que les anciens s’estompent…

Certains personnages deviennent donc moins importants, comme Julie qui a redoublé ou Emilie qui n’a plus trop la cote, tandis que d’autres gagnent en importance ou entrent dans la vie de Valentine. Des nouveaux, comme Baptiste ou Melvin, aux revenants, tel que Mathys, en passant par ceux qui se rapprochent un peu plus de Valentine, comme Juliette, Yamina ou, voire même Félix : tous influent directement ou indirectement sur l’évolution de Valentine.

Si le lecteur a initialement l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose, force est cependant de constater que l’héroïne de cette saga évolue bel et bien au fil des tomes, faisant ainsi écho aux différents titres des albums. Encore très timide et réservée lors du tome précédent, Valentine élargit ses centres d’intérêt, multiplie les rencontres, mûrit et abandonne lentement l’adolescente qu’elle est pour s’orienter vers celle qu’elle voudrait être. Les changements sont parfois minimes, mais tout de même perceptibles. Sa personnalité se façonne donc petit à petit, la suiveuse faisant par exemple lentement place à une jeune fille qui s’affirme en faisant ses propres choix.

Ce récit n’était pas trop ma tasse de thé à la base, mais je commence à accrocher au réalisme et à la justesse de cette chronique sentimentale adolescente. Vanyda y décrit les états d’âme de ces adolescentes avec énormément de crédibilité, rendant ainsi l’immersion au sein du quotidien de ces jeunes gens très réussie. Utilisant des dialogues spontanés et « djeuns », l’auteure fait également des merveilles au niveau des cadrages et fait preuve d’une construction narrative intelligente et efficace.

Au niveau du graphisme, Vanyda propose un style manga très aéré, qui multiplie les passages muets qui accompagnent parfaitement les sentiments des personnages. La scène d’errance dans la braderie est à ce titre une très belle réussite visuelle et narrative.

Me voilà conquis et j’ai donc hâte de découvrir « Celle que je suis » !