[Auteur à découvrir] Antoine Ozanam


Un polar sombre et efficace !

« E dans l’eau », c’est typiquement le genre de récits que j’apprécie : un polar bien sombre et rondement mené !

On n’atteint certes pas le niveau d’un « Criminal », mais malgré un scénario qui s’appuie fortement sur les poncifs du genre et des personnages un peu trop caricaturaux, ce one-shot est vraiment tout bon !

Il y a d’abord ce casting qui a tout pour plaire : des petites frappes sans cervelle, des jeunes losers qui embrassent plus le crime que des copines qui ne demandent pourtant que ça, un flic boulimique hanté par son passé et un producteur de « cinéma » qui n’a pas sa place au box-office.

A travers quatre chapitres distincts, Antoine Ozanam propose quatre points de vus différents de son histoire et construit un puzzle que le lecteur prend plaisir à reconstruire. Au fil des magouilles et des crimes, l’auteur développe la psychologie de ses personnages et livre leurs secrets.

Au niveau de graphisme, Rica livre une ambiance glauque et malsaine, agrémentée de violence et de sexe, qui sied parfaitement au développement de ce polar bien sombre. Un peu trop sombre d’ailleurs au niveau de certaines cases, parfois moins lisibles.

Un très bon polar, comme je les aime !

Un souverain pas comme les autres !

Voilà un one-shot surprenant et attachant.

L’histoire est celle d’un vieil homme qui s’est inventé son propre royaume suite à la mort de sa femme. Ses héritiers ont quittés le fictif Royaume de Georgettia et il se retrouve à combler ses journées dans un monde imaginaire en compagnie de son unique sujet Bao, un chien qui suit fidèlement les errances de son maître.

Cette souveraineté autoproclamée n’est cependant qu’un prétexte, qui permet à Antoine Ozanam de développer plusieurs thèmes intéressants en toute légèreté. Des relations familiales de cette personne âgée vivant à l’écart du monde réel aux difficultés conjugales de sa fille et son beau-fils, Florence et Gilles, ces tranches de vie s’avèrent très touchantes.

Le graphisme de Kyung-Eun accompagne parfaitement l’humanité des personnages et le fond burlesque de ce royaume imaginaire. Les transitions entre cet environnement fictif rassurant et la réalité pas toujours réconfortante sont particulièrement réussies.

Une histoire sensible et touchante abordée de manière originale !

Rébellion & histoire d’amour !

Après « Le chant des Sabres », Antoine Ozanam et Tentacle Eye récidivent au sein du label KSTЯ pour un nouveau one-shot.

Grand habitué de cette collection des éditions Casterman, Antoine Ozanam aime varier les plaisirs et les genres, avec une constante néanmoins : la qualité !

Pour ce nouveau récit, il nous emmène à Bär-Lein, une petite ville portuaire fictive, tombée sous l’emprise d’un régime dictatorial. Alors qu’une rébellion gronde dans les sous-sols de la cité, l’auteur nous conte l’histoire d’amour entre une danseuse de cabaret et un révolutionnaire mystérieux. Multipliant les flashbacks et dévoilant petit à petit le lourd passé du héros, l’auteur tient le lecteur en haleine. Usant d’une narration efficace, reposant essentiellement sur la voix-off, il accompagne brillamment la destinée tragique de ses personnages.

Si le récit ne déborde pas d’originalité, il est cependant porté par le graphisme sombre et surprenant de Tentacle Eye. Son style brut et torturé fait des merveilles au niveau des ambiances et véhicule avec brio les émotions distillées par l’histoire.

Un très bon one-shot !

Drogues & super-pouvoirs !

Après avoir signé ensemble « King David » au sein de cette même collection des éditions Casterman, Antoine Ozanam et Guillaume Singelin s’associent pour ce nouveau one-shot.

Grand habitué du label KSTЯ, Antoine Ozanam décrit ici un monde où le tabac est interdit, mais où de nombreuses drogues, appelées STUCE (Stupéfiants Tolérés à Usage Contrôlé par l’État), sont devenues légales. Toute l’originalité du récit se situe dans les facultés surprenantes que procurent ces drogues et dans l’intelligence avec laquelle l’auteur utilise leurs effets afin de servir son intrigue. Car les Diamond Dogs, Mercy Seat, Liquid Sky, Slow Hands, Cosmic Dancer et autres ne sont pas des drogues ordinaires, mais des pilules qui procurent temporairement des facultés physiques étranges, telles que la duplication, la capacité de voler, de respirer sous l’eau, de traverser les murs ou de voyager dans une autre enveloppe corporelle. Des capacités qui donnent finalement un petit côté super-pouvoirs comics à ce thriller qui mêle histoire d’amitié et chronique sociale à une chasse à l’homme prenante et originale.

Graphiquement, cet album accompagne parfaitement le trip proposé par le scénario. Le trait vif et la colorisation flashy s’installent au diapason des hallucinations et des trips des personnages.

« Pills » est un très bon album qui, dans la forme et dans le fond, devrait faire mouche auprès du public ciblé par cette collection.

Et, pour ceux qui ne seraient pas encore rassasiés, il y a le deuxième tome de « We are the night » qui vient de sortir !

 

 

 Mon Top Ozanam :

  1. We are the night
  2. Le roi banal
  3. L’amourir
  4. Pills
  5. E dans l’eau
  6. Les âmes sèches

Une Réponse to “[Auteur à découvrir] Antoine Ozanam”

  1. […] comme sous son état civil, il a déjà illustré des scénarii de son compère Ozanam tels que L’amourir, L’ombre blanche ou Le chant des sabres. Il travaille également sur l’adaptation en […]

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