Manchette & Tardi – Ô dingos, Ô châteaux


Un road-movie efficace et sans surprises !

Manchette & Tardi - Ô dingos, Ô châteauxAprès une première collaboration avec Jean-Patrick Manchette sur « Griffu » en 1978 et l’adaptation des romans Le petit Bleu de la côte ouest et La position du tireur couché, Jacques Tardi adapte un autre roman de cet auteur disparu en 1995. Il n’est d’ailleurs pas le seul à adapter les œuvres de ce grand maître du polar, comme en témoigne encore récemment « La Princesse du sang » de Max Cabanes.

Cette histoire qui marqua le début de la carrière professionnelle de Jean-Patrick Manchette, raconte la fuite d’un gamin et de sa nounou, poursuivis par un tueur réputé, mais pas vraiment au mieux de sa forme. La mise en place d’une vingtaine de pages est particulièrement réussie et permet de faire la connaissance d’un casting assez savoureux. Une fois que le kidnapping a lieu, le récit prend des allures de road-movie. Cette longue course-poursuite ne réserve cependant que peu de surprises et la confrontation finale, pourvue de scènes violentes un peu gratuites, a eu du mal à me séduire.

Si le scénario de ce kidnapping est très classique, les deux fuyards s’avèrent cependant très attachants et le tout est narré par un expert en la matière. L’histoire est rythmée par une voix-off parfaitement maîtrisée, qui s’attache aux moindres détails, mais n’entrave jamais la fluidité de la lecture. Cette narration précise, quasi chirurgicale, permet de comprendre l’état d’esprit et les motivations des protagonistes, tout en conservant une certaine distance avec les personnages. Le lecteur prend également beaucoup de plaisir à retrouver cette tonalité particulièrement foncée qui caractérise les polars à l’ancienne de Tardi et se retrouve plongé au sein d’une ambiance pessimiste et froide, pour une longue décente aux enfers, sombre et sans concessions.

Le dessin noir et blanc et le style si particulier de Tardi viennent encore renforcer cette atmosphère de polar à l’ancienne. L’auteur n’a également pas son pareil pour illustrer le Paris des années 70.

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Une Réponse to “Manchette & Tardi – Ô dingos, Ô châteaux”

  1. Des adaptations de Manchette (réalisées par Tardi) que tu cites, celle-ci est pour moi la plus aboutie. C’est excellent !

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