Atsushi Kaneko – Soil, Tome 10


Place aux choses sérieuses !

Atsushi Kaneko - Soil, Tome 10Alors qu’ils avaient entamé cette enquête sur la disparition de la famille Suzushiro et du policer Ichinose ensemble, le capitaine Yokoi et le lieutenant Onoda poursuivent dorénavant chacun de leur côté leurs investigations sur les phénomènes étranges se déroulant à Soil.

A l’extérieur, après s’être fait balader d’une piste à l’autre par un Atsushi Kaneko (« Bambi » aux éditions IMHO) en grande forme, Yokoi parvient enfin à entrer en contact avec Onoda. Coincé quelque part dans un espace-temps irréel et pourchassé par une préfecture de plus en plus menaçante, il lève enfin le voile sur la disparition de la famille Suzushiro et sur les crises de narcolepsie de la jeune Mizuki .

A l’intérieur de cette ville transformée en corps étranger et recouverte de sel, Onoda, boustée par les informations de Yokoi, comprend enfin l’objectif des enfants qui avaient disparu dans les sous-sols de ce bled devenu invisible pour le monde extérieur. En rapprochant le lieutenant du terrible secret de la psychologue scolaire, Kosaka, l’auteur lève progressivement le voile sur tous les éléments de cette histoire particulièrement originale et labyrinthique.

Proposant un thriller policier fantastique tortueux au possible, qui tient en haleine depuis le premier tome, l’auteur accélère le rythme de son récit en vue de la dernière ligne droite. Lors de cet avant-dernier volume qui apporte déjà beaucoup d’éclaircissements, Atsushi Kaneko semble vouloir aller directement au but, ne perdant par exemple plus de temps à alléger l’atmosphère du récit via la piste extra-terrestre des deux collégiens Tomiyama et Seki. Place aux choses sérieuses !

Graphiquement, « Soil » se démarque des codes classiques du manga et propose un style assez inhabituel, largement influencé par la culture américaine underground. A l’aide d’un trait épais, l’auteur propose un style graphique qui ne plaira certes pas à tout le monde, mais son talent narratif devrait par contre faire l’unanimité. En proposant un découpage astucieux des planches et en s’attardant par moments avec brio sur les détails anodins, l’auteur démontre une grande maîtrise de l’art séquentiel, confère un rythme prenant à son récit et parvient à distiller une atmosphère malsaine et oppressante tout au long de cette saga.

Vivement la conclusion !

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