Jason Aaron – Scalped


Bienvenue en pays indien !

Scalped« Il n’est pas qu’arrogant… Il est désinvolte, têtu et complètement incontrôlable. C’est un sociopathe borderline guidé par une colère profonde et peut-être même un désir de mort inconscient. C’est un volcan de violence pouvant à tout moment entrer en éruption. Un danger évident pour quiconque l’entoure. En d’autres termes … Il est parfait. »

Quinze ans qu’il n’avait pas donné signe de vie et le voilà de retour, bien décidé à chercher les ennuis ! Provoquant des bagarres dans tous les bars des environs, Dashiell Bad Horse se fait vite remarquer par Lincoln Red Crow, politicien véreux et caïd ayant main mise sur toute la région. A la recherche de muscles pour conforter son emprise sur la réserve indienne, ce dernier décide de mettre à profit les talents de « Dash » et lui offre un poste au sein de la police tribale.

Scalped, le nouveau destrier de l’écurie Vertigo, aura donc mis près de trois ans à traverser l’Atlantique. Si sur base du titre de cette saga signéé Jason Aaron et R.M.Guéra, la présence d’un héros chauve peut surprendre, c’est surtout la vulgarité des dialogues et l’omniprésence de la violence qui risquent de choquer. Jason Aaron plante en effet son tomahawk en plein territoire Lakotas et livre un récit sans concessions, à mille lieus des westerns classiques, peuplés de cowboys et célèbres pistoleros. Rongée par la misère, l’alcoolisme, la criminalité et le chômage, la réserve amérindienne de Prairie Rose porte bien mal son nom et l’auteur n’hésite pas à restituer les conditions de vie déplorables avec beaucoup de réalisme et de dureté. Les différents personnages incarnent le malaise de tout un peuple et portent les stigmates de cet environnement régi par le crime et la misère.

Le scénario ne se limite pourtant pas à une simple histoire de vengeance et à de l’action pure et dure. Les rebondissements sont nombreux et derrière l’apparence brutale et irréfléchie du héros se dissimule un homme aux motivations bien plus ambiguës. Au fil des pages, l’auteur fait ressurgir les fantômes du passé et finit par développer une intrigue complexe et prenante. Le trait nerveux et dynamique de R.M. Guéra (Le lièvre de mars chez Glénat) parachève l’ambiance sombre de ce polar et fait ressortir toute la tension et le désespoir qui règne au sein de cette enclave indienne du Dakota du sud.

Bienvenue en pays indien !

Laisser un commentaire