Craig Thompson – Blankets
Histoire d’amour dans une Amérique puritaine !
A travers un récit autobiographique, Graig Thompson nous décrit la complexité de ses premiers amours d’adolescent. Dû à son éducation très catholique il se retrouve face à cet amour comme face à une pleine enneigé. Seul, face à une surface immaculée qu’il foulera d’abord en essayant de ne pas trop s’enfoncer, sans laisser trop de traces et s’arrêtant à chaque craquement sous ses pas. Puis finalement, il se couchera dans cette neige, laissant une trace temporaire dans la neige, mais éternelle dans son cœur et son esprit.
Mais cet album n’est pas seulement une belle histoire d’amour, c’est également l’aperçu d’une Amérique profonde puritaine et intolérante face à l’homosexualité, à l’avortement et au sexe. C’est vrai qu’on pourrait reprocher à cet ouvrage les nombreux passages faisant référence à la Bible et à la religion, mais peut-on reprocher à Graig Thompson d’être né dans un pays où l’on parle même de Dieu sur les billets de banque (in God we trust)?
C’est cet environnement ultra catholique, qui explique les hésitations de Graig face à l’amour et sa culpabilité face au sexe. C’est cependant grâce à cette aventure amoureuse qu’il parviendra à relativiser les contraintes morales, mais c’est surtout grâce à cette éducation ultra catholique et à un père autoritaire que Graig Thompson va se réfugier dans le dessin et ça, on peut difficilement s’en plaindre.
Le dessin est très doux, parfois détaillé mais se limitant chaque fois strictement à ce qui est nécessaire à l’histoire. Le décor enneigé est couvert par la chaleur d’une histoire d’amour, qui finira par fondre au même moment que la neige au soleil. La narration est fluide et les non-dits omniprésents.
Bref, même si la vie de Graig Thompson n’avait rien d’extraordinaire, c’est avec brio qu’il partage les moments forts de son enfance et de son adolescence, son premier amour, ses relations familiales et ses convictions religieuses.
Et après lecture, on peut facilement excuser le fait que l’auteur ait apparemment oublié de parler de sa sœur dans ce récit autobiographique, et que Raina serait inspirée de deux filles et non d’une.
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4 Mai 2011 à 9 h 00 min
j’avais bien aimé cet album malgré une difficulté à « entrer » dans l’histoire. L’image qu’il montre de son père est dure à accepter.
Tu m’apprends des choses : je ne savais pas qu’il avait une sœur mais… qu’aurait-elle apporté à son récit ? Je l’apprécie comme il est ^^
4 Mai 2011 à 17 h 36 min
J’ai également eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, mais au final j’ai quand même bien aimé.
4 Mai 2011 à 16 h 28 min
Ce roman graphique a été un vrai gros coup de cœur pour moi, un incontournable ! Merci pour le lien ! 😉
4 Mai 2011 à 17 h 37 min
De rien 😉
4 Mai 2011 à 18 h 07 min
C’est le genre d’albums qui m’ont peu à peu, je dirais, acclimatée à la BD que je n’aimais pas particulièrement! C’est un must pour moi!
4 Mai 2011 à 18 h 09 min
un coup de coeur pour moi ! ah oui ? de deux filles et non d’une ? ah le coquin !
4 Mai 2011 à 19 h 58 min
On dirait bien que tout le monde a lu cet album 🙂
4 Mai 2011 à 20 h 09 min
c’est une bonne chose non ? ^^
4 Mai 2011 à 21 h 12 min
Moi je ne l’ai pas (encore ?) lu.
4 Mai 2011 à 21 h 45 min
@ Mo’: d’un côté oui, mais d’un autre côté ça ne permet à personne de faire une découverte 😉
@ Belzaran : bonne découverte ! 🙂
18 juin 2013 à 20 h 26 min
[…] le Harvey Award du meilleur espoir (Best New Talent), c’est cependant lors de la publication de Blankets – Manteau de neige que l’auteur parvient à séduire une bonne partie du lectorat français. Couronné de trois […]