Motorô Mase – Ikigami, Préavis de mort T1


Motorô Mase - Ikigami, Préavis de mort T1C’est « pour la prospérité nationale » que les enfants se font vacciner en entrant à l’école primaire. Si la plupart des seringues ont pour but d’immuniser contre des maladies infectieuses, certaines contiennent une microcapsule qui entrainera le décès de son hôte à une heure et un jour fixés à l’avance par l’Etat. C’est de manière totalement aléatoire qu’un enfant sur mille est ainsi destiné à mourir entre 18 et 24 ans. Fujimoto est un des fonctionnaires chargés de délivrer l’Ikigami, un préavis de mort qui annonce aux victimes de cette roulette russe à grande échelle, qu’il ne leur reste plus que vingt-quatre heures à vivre. Tous ne prennent cependant pas cette nouvelle de la même manière …

Après avoir signé la mise en image de Heads, un thriller psychologique haletant, c’est en solo que Motorô Mase livre un seinen d’anticipation dont le concept de départ fait froid dans le dos. C’est en suivant la formation du jeune Fujimoto, que le lecteur découvre les rouages de cette société extrêmement proche de la nôtre et qui, au nom de l’intérêt général, a installé une mécanique mortelle, visant à augmenter la productivité des gens et à leur faire comprendre la valeur de la vie. Outre la docilité déconcertante avec laquelle la population tolère cette machine de mort arbitraire et parfaitement huilée, c’est le réalisme du monde dépeint par l’auteur qui met mal à l’aise.

En parallèle à ce système foncièrement injuste, le mangaka invite à suivre la détresse de deux condamnés à l’occasion de ce premier volume. Le compte à rebours qui frappe ces jeunes dans la fleur de l’âge, alors qu’ils n’ont plus que quelques heures pour donner un sens et une conclusion à leur vie, est extrêmement prenant et permet d’étudier leurs réactions et le comportement humain face à la mort. Le graphisme retranscrit parfaitement les différentes émotions, allant du déni à la colère, en passant par la peur, et accentue le réalisme terrifiant de cette saga qui compte déjà six tomes au Japon.

Et vous, que feriez-vous s’il ne vous restait que vingt-quatre heures à vivre ?

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