Emmanuel Lepage – Muchacho


MuchachoL’Amérique Latine ne laisse pas Emmanuel Lepage indifférent, car après ses Carnets de Brésil parus chez Casterman et une traversée de l’Amérique du Sud d’est en ouest en pleine jungle amazonienne dans « La terre sans mal » en duo avec Anne Sibran, c’est en solo et à nouveau dans la collection Aire Libre qu’il s’attaque ici à un diptyque se déroulant au Nicaragua.

Tout comme dans « La terre sans mal » on retrouve cette quête initiatique d’une personne ayant du mal à se faire accepter par des étrangers, ainsi que des décors époustouflants au sein d’une bande dessinée dépaysante. Mais, alors que l’histoire de « La terre sans mal » me semblait un peu fade et n’exploitait pas complètement tous les éléments du scénario, ce premier tome de « Muchacho » est un vrai régal.

Derrière une trame somme toute assez banale on retrouve l’histoire forte d’un jeune homme qui se cherche au milieu de ses origines, de sa foi et de son art. Un jeune homme qui en ouvrant les yeux va découvrir l’injustice qui l’entoure et qui va lentement se dissocier du milieu bourgeois dont il est issu, face à ces paysans de la jungle nicaraguayenne qui étouffent sous le poids de la dictature militaire.

Et si Gabriel parvient à exprimer ses désirs, sa foi et sa passion à travers son art, c’est surtout grâce au graphisme époustouflant d’Emmanuel Lepage. Un graphisme exceptionnel qui nous plonge dans la chaleur et l’humidité de la jungle nicaraguayenne et qui insuffle une véritable âme à cette histoire bouleversante. Un dessin et une colorisation qui se nourrissent du Nicaragua et de la force des personnages et qui relèguent le texte au second plan.

Vivement le deuxième tome !

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