John Arcudi & Peter Snejberg – A God somewhere


Encore un super-héros qui pète les plombs !

John Arcudi & Peter Snejberg - A God somewhereLe nombre de sagas qui mettent à mal le mythe du super-héros n’arrête pas de croître et ce « A God Somewhere » apporte une nouvelle réflexion sur la capacité des humains à gérer des super-pouvoirs.

Si la récente trilogie thématique de Warren Ellis (« Black Summer », No Hero et Supergod) s’attaquait avec brio au mythe des super-slips, que Watchmen montrait déjà des justiciers vieux, fatigués, alcooliques et bedonnants, que ceux de « The Authority » étaient sadiques, homosexuels ou toxicomanes, que les vedettes de « The Boys » étaient arrogants, égocentriques, irresponsables et violents et que le héros irrécupérable de Mark Waid n’était psychologiquement pas assez fort pour supporter le poids de sa tâche, la nouvelle victime du jour s’appelle Eric Foster. Du jour au lendemain, ce sympathique jeune homme va hériter de gigantesques pouvoirs qui vont bouleverser son quotidien et celui de ses proches.

John Arcudi, le scénariste de la série « B.P.R.D. » propose donc une nouvelle réflexion sur la capacité d’un être humain à gérer l’acquisition soudaine de super-pouvoirs. Ce nouveau pouvoir va en effet modifier sa vision des choses et bouleverser son quotidien de manière assez tragique. Si l’auteur ne s’attarde pas suffisamment sur le basculement psychologique d’Eric, rendant sa transformation un peu trop radicale / brusque, il livre cependant de l’excellent boulot au niveau des relations entre les proches d’Eric. Le questionnement de son meilleur ami, Sam Knowle, qui s’émerveille et profite initialement de la popularité de son pote, avant de se transformer en témoin privilégié de l’évolution tragique de cet homme devenu Dieu, est à ce titre assez intéressant à suivre. En usant de plusieurs flashbacks pour revenir sur le passé des principaux protagonistes, l’auteur parvient à donner beaucoup d’épaisseur et d’humanité à ses personnages.

J’aime assez bien le style de Peter Snejberg, même si visuellement le carnage du super-héros ne ressort pas avec autant de puissance (et d’hémoglobine) que dans la récente trilogie publiée par Milady.

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