Guillaume Sorel – Le Horla


Une nouvelle claque visuelle signée Sorel !

Guillaume Sorel - Le HorlaAprès avoir édité Une histoire d’hommes de Zep, les éditions « Rue de Sèvres » (le département BD de l’Ecole des loisirs) proposent un album signé Guillaume Sorel. L’auteur dont j’ai adoré la série Algernon Woodcock et Les derniers jours de Stefan Zweig, s’y attaque à la célèbre nouvelle de Guy de Maupassant, « Le Horla », déjà adaptée en 2012 par Bertocchini et Puech.

L’histoire débute dans une grande maison au bord de la Seine, en Normandie, où le narrateur est tout d’abord témoin d’étranges phénomènes (des objets qui disparaissent, des verres qui se brisent, des carafes qui se vident), pour finalement se persuader qu’un être surnaturel s’est installé chez lui.

Adapter un récit qui ne s’attache qu’à un seul personnage, tout en donnant corps à un mal invisible : voilà donc la tâche ardue qui attendait Guillaume Sorel en voulant transposer cette œuvre de Guy de Maupassant au neuvième art. Pour s’aider, sans pour autant briser la solitude du personnage principal, l’auteur choisit d’intégrer un chat au récit. À l’instar de son Hôtel Particulier, où il invitait à suivre les déambulements d’un fantôme ayant pour seul compagnon un chat, Guillaume Sorel intègre à nouveau cet animal à l’histoire, offrant ainsi au narrateur quelqu’un à qui se confier.

Au fil des pages, le surnaturel s’impose pour prendre possession du narrateur. Victime de ses hallucinations l’homme sombre petit à petit dans la folie. Si l’album parvient à faire monter la tension qui accompagne cette descente aux enfers, visuellement, l’auteur livre une nouvelle grosse claque. Jouant avec la luminosité de ses planches, l’artiste donne progressivement corps à la folie de son personnage et au mal invisible qui le ronge. Les planches représentant le Horla qui absorbe l’énergie vitale de sa victime sont à couper le souffle et restituent à merveille l’angoisse et les sentiments de cet homme qui se plaint d’un poids sur sa poitrine qui lentement l’étouffe et le vide de son énergie. D’ailleurs, une fois l’album refermé, le doute subsiste… La créature pourrait bel et bien exister… et le narrateur n’est peut-être pas forcément fou.

Brillant !

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16 Réponses to “Guillaume Sorel – Le Horla”

  1. Une très belle réussite, je suis d’accord. Et quelle claque graphique !

  2. Brillant, oui, c’est le mot, je vais du coup découvrir ses précédentes BD ! 😉

  3. Je l’ai feuilleté et il m’a beaucoup plu. Il me reste à le lire mais j’ai bien l’impression que cet album va devenir un incontournable du genre de la transposition roman/BD.

  4. Il a l’air superbe, j’ai hâte de pouvoir le lire !

  5. Chouette, je l’ai vu et j’ai beaucoup hésiter à le prendre. En plus une autre façon de lire du Maupassant. Grâce à ton billet je vais foncer 🙂

  6. Elle a tout pour me plaire cette BD !

  7. Il faut vraiment que je la lise !

  8. Tu as tout dit, c’est une vraie merveille !!

  9. je trépigne je trépiiiiigne!! je la vois partout cette BD et les avis sont unanimes!

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