Benjamin Flao – Kililana song (Tome 2)
Une tempête venue balayer la bêtise des hommes !
Après avoir illustré deux scénarios de Christophe Dabitch (« La Ligne de fuite » et « Mauvais garçons »), Benjamin Flao livre la conclusion de son premier projet BD en solitaire. Pour ce premier voyage en solo, servi sous forme de diptyque, ce grand amateur de périples autour du monde invite les bédéphiles à l’accompagner en terre africaine, dans l’archipel kenyan de Lamu.
Si la vedette du premier volet était incontestablement le petit Naïm, c’est dorénavant la chanson de Kililana, accompagnée d’un vent de tempête, qui fait la pluie et le beau temps de cette suite. En suivant les pérégrinations de ce jeune orphelin de onze ans à travers les rues de la ville portuaire de Lamu, le lecteur avait fait la rencontre d’une galerie de personnages hauts en couleur. Les diverses rencontres du petit Naïm permettaient également au lecteur de découvrir les mœurs et le quotidien d’une région riche en traditions, dont l’identité s’apprête à être souillée par le capitalisme. Maintenant que la mise en place est terminée, Benjamin Flao continue d’entrelacer les destinées de Naïm, perdu en pleine mer avec le vieux Mzé et la dépouille sacrée du légendaire Liongo Fumo, du capitaine Günter, aux mains d’impitoyables ravisseurs Shebabs somaliens, d’Hassan, qui continue de s’inquiéter pour son frérot, de Jahid, le roi du trafic en tout genre, de cet ancien pêcheur devenu très philosophe au fil des ans ou des expatriés qui pullulent sur l’île. Tout en abordant les problématiques liées à la pauvreté, au trafic d’armes et de drogue, au colonialisme, aux magouilles, au capitalisme et à l’islamisme radical, l’auteur donne encore plus de profondeur à ses personnages et propose un récit débordant d’humanité et d’authenticité.
Si cet album appel au voyage, le graphisme somptueux de Benjamin Flao n’y est certainement pas étranger. Ce trait proche du crayonné, littéralement sublimé par une mise en couleur directe chaude et chatoyante, contribue à immerger le lecteur dans cette délicieuse ambiance africaine. En proposant des scènes maritimes époustouflantes, l’auteur étale tout son talent de dessinateur… et de narrateur. Alternant des scènes plus calmes dans les petites ruelles pittoresques de la ville à des passages plus dynamiques qui restituent toute la puissance de cette tempête venue balayer la bêtise des hommes, il maîtrise à merveille le rythme de ce récit chorale.
Même si quelques destinées méritaient d’être éclairées un peu plus longtemps, ce diptyque fait indéniablement partie des coups de cœur de cette année.
Retrouvez cet album dans mon Top de l’année !
Ils en parlent également: Mo’, Noukette, Jérôme, Yaneck, Oliv’
Visitez le blog de Benjamin Flao !
Allez découvrir les autres BDs du mercredi sur le blog de Mango ! |
20 novembre 2013 à 8 h 20 min
J’ai adoré, c’est un diptyque somptueux !
20 novembre 2013 à 9 h 09 min
Soupir car toujours pas lu !^^
20 novembre 2013 à 11 h 46 min
Oui, le travail réalisé est assez impressionnant….
20 novembre 2013 à 19 h 27 min
Un diptyque vraiment magnifique, de la très belle ouvrage !!
21 novembre 2013 à 0 h 01 min
J’avais adoré le premier tome. Et je ne manquerai pas le 2nd ! Je l’inscris sur ma wichlist.
21 novembre 2013 à 15 h 14 min
Je l’ai noté. Je ne sais pas si l’histoire me passionnera vraiment mais je trouve les dessins très beaux!.
26 novembre 2013 à 23 h 21 min
Très beau diptyque en effet. Je me suis vraiment attachée aux personnages et puis, cette histoire a du sens. Tu parles de destinées qui auraient méritées d’être plus étoffées, c’est ce que j’avais ressenti pour ce vieux consommateur de qat. J’ai aimé ses apparitions, ce que sa présence induit.
26 juillet 2014 à 7 h 06 min
[…] en parle (beaucoup) sur les blogs : Sin City, Les coups de cœur de Géraldine, La bibliothèque de Noukette, Samba BD, Livresse des mots, […]