Mana Neyestani – Une métamorphose iranienne
Mana Neyestani s’exprime enfin librement !
Une métamorphose iranienne est le récit autobiographique de Mana Neyestani, un dessinateur de presse iranien qui se retrouve pris au piège dans les griffes d’un système totalitaire kafkaïen.
Mana Neyestani n’a jamais vraiment enfreint de loi, mais a commis le crime d’avoir dessiné un cafard prononçant un mot azéri dans un journal pour enfants. Ce dessin, très vite détourné et injustement considéré comme une insulte par la communauté Azérie d’Iran, sera à l’origine de tous les ennuis de cet illustrateur qui se croyait pourtant bien à l’abri du régime au sein de la presse enfantine. C’est bien mal connaître l’Iran… !
Le calvaire débute par un emprisonnement de deux mois, durera plusieurs années et bouleversera totalement sa vie. Une métamorphose iranienne est l’histoire d’un cafard qui voulait simplement faire sourire les plus petits, d’un artiste emprisonné, torturé psychologiquement, harcelé et contraint à l’exil, mais surtout celle d’un régime totalitaire où même les insectes n’ont pas droit à la liberté d’expression.
Au-delà de cette censure et de cette répression démesurée, ce sont surtout les portes fermés de l’exil qui choquent le lecteur. Si Mana Neyestani vit aujourd’hui à Paris, c’est surtout à lui-même qu’il le doit, ses droits à l’asile politique ayant apparemment été bafoués au même titre que son droit à la liberté d’expression. Confronté à des ONG impuissantes et à des administrations peu coopératives, sa fuite vers l’occident sera parsemée de nombreuses désillusions.
Pourtant, ce témoignage personnel ne pointe personne du doigt et se contente de relater les événements chronologiquement et sans pathos. Si l’auteur parvient même à ironiser sur certains de ses déboires, son graphisme légèrement caricatural permet également de relativiser la gravité des propos. Si le découpage est très classique et l’approche plutôt documentaire, certaines trouvailles visuelles insufflent néanmoins beaucoup de force et de personnalité au récit.
À l’instar du chef-d’œuvre de Marjane Satrapi, « Une métamorphose iranienne » est un témoignage bouleversant, mais également une réflexion sur la liberté d’expression !
À lire absolument !
Retrouver d’ailleurs cet album dans mon Top du mois et dans mon Top de l’année !
Ils en parlent également : David, Mo’, Jérôme
… et Mana Neyestani peut enfin s’exprimer librement :
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Allez découvrir les autres BDs du mercredi sur le blog de Mango !
15 février 2012 à 8 h 45 min
Moi aussi j’ai beaucoup ailé le fait qu’il n’ait pas fait un album politique à charge contre le régime mais plutôt une réflexion intimiste sur les bouleversements existentiels énormes engendrés par son petit dessin.
Assurément mon album préféré en ce début d’année.
15 février 2012 à 10 h 02 min
ces visuels que tu proposes en fin d’article, ils proviennent du site de l’auteur ?
15 février 2012 à 18 h 55 min
Ils viennent de sa page FB (voir lien dans article 😉 )
15 février 2012 à 11 h 10 min
Je ne lis pas la chronique encore. Je dois le lire et le chroniquer pour le blog de la librairie Glénat, je préfère garder une certaine fraîcheur dans mon jugement. Mais dès que c’est bon, je repasse te lire.
15 février 2012 à 15 h 00 min
Un thème qui me parle et qui n’est pas sans éveiller ma curiosité !
15 février 2012 à 15 h 54 min
je l’avais noté chez Jerome ton billet m’encourage encore plus à me procurer l’album.
15 février 2012 à 19 h 43 min
Cet album est dans ma pile à lire … (qui descend, qui descend !)
15 février 2012 à 21 h 13 min
Un témoignage très fort et marquant! Il en sort beaucoup en ce moment et tant mieux .
15 février 2012 à 23 h 48 min
Une BD témoignage visiblement très forte…
11 Mai 2014 à 6 h 13 min
[…] inimaginable. » David : « Une œuvre dont la puissance pédagogique est indéniable. » Yvan : « Une métamorphose iranienne est un témoignage bouleversant, mais également une réflexion […]
2 janvier 2015 à 14 h 52 min
[…] avis : Mo’, Jérôme, OliV’, David, Yvan, David […]