Il était une fois un Roi cocufié par sa Reine et qui, après avoir décapité cette dernière, décida que chaque nuit, il accueillerait dans son lit une jeune et belle vierge, et que son bourreau la tuerait au matin. Jusqu’au jour où Sharaz-De se porte volontaire pour être la suivante sur la liste et se lance dans une série de récits nocturnes, repoussant temporairement sa mort jusqu’à l’aube suivante.
Ce diptyque est en fait une revisite des contes des Mille et Une Nuits et la belle Sharaz-De n’est autre que Sheherazade. L’auteur nous sert donc des histoires peuplées de rois, de princes et de djinns, qui mélangent cruauté, malheurs, trésors, magie et légendes. Ces contes qui renvoient à des temps très anciens et abordent des thèmes assez universels, mettent surtout les travers du genre humain en avant. Si elles sont finalement assez simples, mais bien racontées, les histoires sont tout de même parfois un peu répétitives et le fait de les raconter en seulement quelques pages, ne laisse que très peu de temps à l’auteur pour développer des personnages auxquels on a parfois du mal à s’attacher.
Si le scénario est finalement assez conventionnel, le graphisme explose par contre tous les codes traditionnels de la bande dessinée. Le dessinateur milanais délaisse en effet les cases traditionnelles pour proposer des planches à la composition pour le moins originale. Sergio Toppi intègre en effet toutes les scènes en un seul dessin, liant ainsi tous les éléments de la planche. Malgré l’absence de découpage, le fait de disposer ses personnages et décors de manière intelligente, permet d’orienter le lecteur dans sa lecture et de renvoyer tous les éléments de la narration en voix-off à cette image centrale qui confère une unité à chaque page. Et si l’auteur propose également un chapitre en couleurs, je préfère tout de même les dessins en noir et blanc.
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Sin City 