Archive for the CINÉMA & DVDs Category

Lucas Belvaux – Rapt [2009]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2005 à 2010] with tags on 20 octobre 2010 by Yvan

La chute d’un PDG !

Lucas Belvaux - Rapt Yvan Attal« Rapt » est l’histoire d’un homme d’industrie et de pouvoir, enlevé par des truands aux motivations strictement pécuniaires.

C’est un Yvan Attal fortement amaigri et totalement habité par son personnage, que l’on retrouve dans le rôle de ce PDG humilié, amputé et croupissant dans le noir en attendant le payement de sa rançon. Si le captif ne plie pas face à la barbarie et l’inhumanité de ses ravisseurs, à l’extérieur, son masque tombe. La vie privée du riche héritier est jetée en pâture dans les médias et son jardin secret, construit de dettes de jeu et de maîtresses, est piétiné par la presse à scandale. Tout l’intérêt du film se situe d’ailleurs dans le paradoxe de cette société gangrenée par l’argent qui s’avère finalement plus cruelle que les supplices infligés par le gang de malfrats. Sujet à un jeu d’intérêts sournois entre actionnaires, policiers et syndicats lors de sa captivité et abandonné par ses proches au fil des révélations fracassantes, l’homme tombe lentement de son piédestal. Cette chute poignante et ce dépouillage émouvant finissent par créer une empathie envers ce personnage complètement mis à nu et admirablement incarné par un Yvan Attal éblouissant.

Au-delà du polar, Lucas Belvaux signe ici un film psychologique et intimiste très efficace, porté par l’interprétation irréprochable d’un acteur particulièrement prolifique ces dernières années.

Duncan Jones – Moon [2009]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2005 à 2010] with tags on 20 septembre 2010 by Yvan

Le premier film du fils Bowie !

Duncan Jones - MoonAvec Moon, Duncan Jones signe son premier long-métrage, mais est pourtant loin d’être un inconnu. C’est en effet Zowie Bowie, le fils de l’illustre chanteur, qui se cache derrière ce pseudonyme !

Ce film de science-fiction anglais au budget dérisoire (seulement cinq millions de dollars) propose un huis-clos ayant pour seul décor une station lunaire et reposant sur les épaules d’un seul personnage : Sam Rockwell ! L’interprétation de l’acteur américain, seul face à la caméra et avec pour seul compagnon Gerty, l’ordinateur central de la station, est remarquable.

Au sein de cette ambiance minimaliste, le fils Bowie parvient à développer une intrigue intelligente et mystérieuse et livre un film de science-fiction introspectif, intimiste et philosophique. En isolant son héros face à lui-même et en lui offrant pour unique interlocuteur un robot qui prend la voix de Kevin Spacey et exprime ses émotions à l’aide d’un smiley, Duncan Jones propose également un scénario très humaniste et d’une sensibilité rare.

Seule ombre au tableau de cette petite perle qui devrait ravir les fans de 2001, A Space Odyssey : une fin un peu trop expédiée !

BAFTA Awards 2010
Meilleure Première Oeuvre

Festival International du Film d’Athènes 2009
Golden Athena

Festival International du Film Britannique de Dinard 2009
Silver Hitchcock

Festival International du Film d’Edimbourg 2009
Meilleur Première Oeuvre

Festival International du Film de Seattle 2009
Meilleur Acteur (Sam Rockwell)
Festival International du Film de Sitges 2009
Meilleur Acteur (Sam Rockwell)
Meilleur Film
Plus Beaux Décors
Meilleur Scénario

Scott Cooper – Crazy Heart [2009]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2005 à 2010] with tags on 1 septembre 2010 by Yvan

Country & eau de vie ratée !

crazy heart jeff bridgesSignant son premier long métrage, Scott Cooper invite à suivre une ancienne star de la country qui, âgé de 57 ans, écume des bars de troisième zone afin d’avoir suffisamment d’argent pour se payer sa bouteille de gnôle. Guitare à la main, Bad Blake arpente les routes poussiéreuses des States pour un voyage qui propulse le lecteur dans l’essence même de cette musique qui transpire le mauvais whisky et le vécu. Endroits enfumés, bars crasseux, motels miteux, alcool au goulot et femmes d’un soir sont le lot quotidien de ce has been qui tente de noyer ses quatre mariages ratés et une carrière en chute libre dans un liquide que j’ai personnellement du mal à appeler eau-de-vie.

Dès les premières minutes, l’ambiance de ce film m’a littéralement happée. Après seulement quelques notes de musique, filtrées par une fumée bleue et diluées par l’alcool, je maudissais une nouvelle fois ce p*t*** de bar à pitta qui a remplacé le Blues Corner près de la Grand Place de Bruxelles. Si la mise en scène immersive de Scott Cooper fait indéniablement mouche, l’interprétation de Jeff Bridges est tout bonnement bouleversante. Faisant corps avec son personnage, l’acteur signe ici son meilleur rôle depuis « The Big Lebowski » et révèle au public des talents de chanteur impressionnants.

Si l’interprétation du vieux Mickey Rourke valait le détour dans « The Wrestler » et que « Walk the Line » rendait un superbe hommage à la musique de Johnny Cash, l’histoire de ce chanteur de country vieillissant qui doit faire face à ses démons intérieurs se place encore un cran au-dessus.

Académie des Oscars 2010
Oscar du Meilleur Acteur (Jeff Bridges)
Oscar de la Meilleure Musique (pour le titre « The Weary Kind »)

Golden Globes 2010
Meilleur Interprétation Masculine (Jeff Bridges)
Meilleure Musique (pour le titre « The Weary Kind »)

Festival International du Film de Palm Springs 2010
Meilleure Musique Composée pour un Film

Screen Actors Guild Awards 2010
Meilleure Interprétation Masculine (Jeff Bridges)

Underbelly Saison 1 [2008]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2005 à 2010] with tags on 19 juillet 2010 by Yvan

Les Sopranos, version Down Under !

Underbelly TVAvec Underbelly, la mafia est de nouveau à l’honneur, même si l’immersion dans le monde du crime organisé est cette fois australienne et que cette série en 13 épisodes s’inspire de faits réels. Cette saga relate en effet la guerre des gangs qui a secoué Melbourne entre 1995 et 2004 et a d’ailleurs été interdite de diffusion dans l’Etat de Victoria afin de ne pas influencer les procès en cours.

C’est la famille Moran, emmenée par Jason Moran et son incontrôlable comparse Alphonse Gangitano, aka le Prince Noir, qui a la main mise sur le syndicat du crime de Melbourne, jusqu’au jour ou le fragile équilibre va être rompu à coups de meurtres sanglants. Emporté par le rythme effréné de la saga et une musique endiablée qui accompagne chaque scène comme Tarantino sait si bien le faire, le spectateur assiste alors à l’ascension destructrice de Carl William, ex homme de main et sous–fifre des frères Moran.

Au menu de ce cocktail ultra-réaliste : sexe et violence ! Avec d’un côté des criminels motivés par le gain, qui s’entretuent et entretiennent une atmosphère étouffante et lourde tout au long de la série, et de l’autre, des stripteaseuses, poules de luxe et autres bimbo qui permettent d’entrecouper cette violence de scènes explicites tout aussi gratuites. Mais malgré ce tableau peu reluisant, ce sont finalement des gens ordinaires qui défrayent la chronique, offrant à cette saga un réalisme tout aussi choquant.

Une deuxième série intitulée «Underbelly : a tale of two cities», sorte de préquelle relatant l’ascension de Terry Clarke dans le milieu de 1976 à 1987, a également vu le jour, alors que les producteurs (Des Monaghan et Jo Horsburgh) préparent une troisième saison, intitulée «Underbelly : the golden mile» et couvrant la période 1987-1995.

Matthew Weiner – Mad Men [2007 – …]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2005 à 2010] with tags on 2 juillet 2010 by Yvan

Mad Men in a Macho World !

Mad MenRécompensée par de nombreux Emmy Awards et Golden Globes, Mad Men est une série télé dramatique créée par Matthew Weiner, l’un des scénaristes et producteurs des Soprano.

Le récit nous plonge dans l’Amérique des années 60 et offre une superbe critique sociale de ces Golden sixties où les hommes, vêtus de costards élégants, sont rois. Outre ce machisme flagrant qui règne dans les foyers et au sein des entreprises, la culture américaine de l’époque est également marquée par le tabagisme, l’alcool et l’adultère. Les relations extra-conjugales sont en effet légion au sein de cette saga où les personnages ont constamment une cigarette ou un verre d’alcool à la main.

En suivant l’équipe de Don Draper, directeur artistique de la Steerling Cooper Advertising Agency, Mad Men invite à découvrir le monde de la publicité newyorkais de l’époque. Le terme «mad men» réfère d’ailleurs aux hommes de Madison avenue, là où se trouvent les plus grandes agences de pub de New York. En dévoilant les stratégies publicitaires des années 60, cette plongée dans l’univers de la réclame s’avère non seulement didactique, mais permet également d’effectuer une analyse intéressante du comportement humain. Derrière ce milieu de la pub où l’image de soi est reine, se cachent en effet des hommes et des femmes qui, malgré un look moderne et une apparence stylée, ne nagent pourtant pas dans le bonheur.

Il y a d’abord le charismatique Don Draper (Jon Hamm), un agent publicitaire aussi talentueux que mystérieux. Derrière une apparence irréprochable et des silences souvent éloquents, se dissimule un homme complexe et extrêmement fascinant. En mettant en scène une équipe artistique composée de jeunes loups ambitieux qui profitent allègrement des avantages offerts par la profession et une batterie de secrétaires toutes pomponnées derrière leurs énormes machines à écrire, cette saga offre également une galerie de portraits très intéressante.

Proposant des décors respectueux de l’époque jusque dans les moindres détails, se déroulant dans l’ambiance enfumée et sophistique du monde publicitaire des sixties et surfant sur un rythme lent qui permet de donner énormément d’épaisseur aux personnages, Mad Men est une série subtile, passionnante et intelligente, que je vous conseille vivement !

Emmy Awards 2008
Meilleure série dramatique
Meilleur scénario pour une série dramatique
Meilleure direction artistique pour une série à une caméra
Meilleure photographie pour une série d’une heure
Meilleur design du générique
Meilleures coiffures pour une série à une caméra

Emmy Awards 2009
Meilleure série dramatique

Golden Globes 2008
Meilleure série télévisée dramatique
Meilleur acteur dans une série télévisée dramatique

Golden Globes 2009
Meilleure série télévisée dramatique

Golden Globes 2010
Meilleure série télévisée dramatique

Tommy O’Haver – An American Crime [2007]

Posted in CINÉMA & DVDs, [2005 à 2010] with tags on 7 juin 2010 by Yvan

anamericancrimeAn American Crime est l’adaptation cinématographique d’un fait divers horrible qui s’est déroulé en 1965 dans l’Indiana. Ce film est porté par deux personnages forts. Il y a d’une part Gertrude Baniszewski (Katherine Keener), femme au foyer mentalement instable qui accueille et séquestre deux adolescentes, et de l’autre, Sylvia Likens (Ellen Page), l’une des deux sœurs enfermée dans la cave de Gertrude et martyrisée de manière horrible.

Si l’interprétation d’Ellen Page est remarquable, ce film de Tommy O’Haver basé sur une histoire vraie des plus terrifiante, dérange. L’attitude des deux parents abandonnant leurs filles pendant des mois à une inconnue est déjà assez incompréhensible, mais c’est surtout la passivité des témoins des tortures infligées à cette pauvre fille qui devient insupportable au fil des scènes.

Malgré une fin un peu expédiée, An American Crime est un très bon film, porté par deux excellentes actrices et par une histoire aussi vraie qu’écœurante …

Pascal Rabaté – Les petits ruisseaux

Posted in BANDES DESSINÉES, CINÉMA & DVDs, Franco-Belge, Futuropolis, K.BD, One-shots, Pascal Rabaté, [2005 à 2010], [Accessible], [DL 2006] with tags , on 31 Mai 2010 by Yvan

Les petits ruisseaux de Rabaté, adapté au cinéma !!!

Voici la bande annonce:

Mais lisez d’abord la BD …

Rabaté

Voilà un one-shot qui figure dans mon top-10 de Futuropolis !

Pourtant, à la base, la sexologie des vieux n’est pas le sujet qui m’interpelle le plus. Mais comme il s’agissait de Pascal Rabaté et que j’avais adoré son adaptation du roman de l’homonyme du célèbre Tolstoï (Ibicus), c’est d’un pas décidé que je me suis dirigé vers cet album en rentrant chez mon libraire.

Par contre, au premier feuilletage j’ai carrément du demander confirmation à mon libraire qu’il s’agissait bien du même auteur, car le style est totalement différent. Alors que Lire la suite